En près de 15 ans, la région a connu de nombreux homicides
DOSSIER. La récente mort violente de Judith Elemond Plante sur la rue de l’Aqueduc à Victoriaville constitue le dernier homicide d’une longue et tragique liste de crimes violents survenus au fil des ans dans la région des Bois-Francs et de L’Érable.
Un relevé, peut-être non exhaustif effectué par le www.lanouvelle.net, fait état, en près de 15 ans, de près d’une trentaine de victimes d’homicides.
Retour sur un passé tragique
Six meurtres en six mois ébranleront Victoriaville à compter du mois d’août 2002. Tout commence avec l’assassinat de Marie-France Foucault et Martin Samson dans leur résidence. Le meurtrier Dominique Henri a été déclaré non-coupable en raison de troubles mentaux en 2006.
Le mois suivant, le 16 septembre, un homme de 52 ans, Gaétan Fournier, a été tué à coups de couteau dans sa chambre de la rue Poitras. Une querelle avec une connaissance aurait mal tourné. Les policiers ont procédé à l’arrestation de Sébastien Boisvert qui, en octobre 2005, a reconnu sa culpabilité. Le juge Jean-Claude Beaulieu de la Cour supérieure l’a alors condamné à l’emprisonnement à perpétuité.
Puis, le quatrième meurtre de 2002 est survenu à Victoriaville, tôt le matin du 6 octobre, lorsqu’un piéton, Martin Duval, 22 ans, est heurté mortellement par un véhicule à l’angle du boulevard des Bois-Francs Nord et de la rue Roux. Découvert par un camelot, le jeune homme a succombé à ses blessures le lendemain.
La police a évoqué, à l’époque, l’hypothèse d’un triangle amoureux. Un Victoriavillois, Michel Boutin, a été accusé dans cette affaire, mais il est décédé avant qu’il ne subisse un procès. Les procédures ont ainsi été abandonnées le 26 février 2003.
Une fin d’année tragique, en décembre, lorsqu’André Girouard, un homme de 62 ans, a tué sa mère de 81 ans sur la rue de l’Aqueduc. Il a connu sa sentence en janvier 2006. Le juge Jean-Claude Beaulieu l’a condamné à purger une peine de deux ans moins un jour dans la collectivité. «Emprisonner l’accusé à cause de sa maladie mentale serait inacceptable», avait indiqué le président du Tribunal. Un drame marque le début d’année 2003 à Victoriaville lorsque Diane Bergeron, 50 ans, est retrouvée sans vie dans un logement du boulevard des Bois-Francs Sud.
Une douzaine d’heures plus tard, les policiers ont procédé à l’arrestation de François Verville, un individu de 25 ans au lourd passé psychiatrique.
Un autre double meurtre
Le 3 juin 2005, macabre découverte dans un logement de la rue Olivier à Victoriaville. Un homme et une femme, Dominic Déry et Myrlande Pépin, y ont été assassinés par Robert Blanchette, condamné le 8 février 2007 à 18 ans de pénitencier à la suite d’une suggestion commune, lui qui avait reconnu sa culpabilité à deux chefs d’accusation d’homicide involontaire.
Funeste année 2006
Au printemps 2006, en mai, Geneviève Beaulieu, une trafiquante de stupéfiants, selon la police, est retrouvée sans vie dans sa résidence de la rue Omer à Saint-Christophe-d’Arthabaska. La jeune femme de 30 ans a été atteinte de projectiles d’arme à feu.
Ce meurtre demeure non résolu à ce jour, tout comme celui de Marie-Pierre Bouchard, cette adolescente de 17 ans, vue pour la dernière fois le 21 août 2005 dans le secteur du bureau de poste à Victoriaville.
Son corps à l’état squelettique a été retrouvé par des enfants le 29 juillet 2006 dans un bois du rang 2 à Warwick.
Trois autres homicides en trois mois marqueront l’actualité judiciaire dès le mois d’août Jacques Charland a succombé des suites d’une agression à la hache survenue le 14 août dans un logement de la rue Poitras à Victoriaville. Dans cette affaire, Donald Roy, accusé de meurtre sans préméditation, a été déclaré inapte en octobre 2006.
À la fin septembre, Steve Dubé a causé la mort de son beau-père Gilles Cyrenne dans sa résidence de la rue Daniel à Victoriaville. En juin 2007, l’accusé est jugé non criminellement responsable pour troubles mentaux.
Un peu moins d’un mois plus tard, le 24 octobre, Alain Robichaud a abattu Miguel Langlois au bar L’Entre-Deux de Sainte-Clotilde-de-Horton. Robichaud a été condamné, en janvier 2008, à 12 ans de détention, une suggestion commune, après avoir plaidé coupable de meurtre non prémédité.
Non résolu
Un autre cas de meurtre n’a pas été solutionné dans la région, celui d’un homme de 66 ans, Paul-Gérard Pinard, retrouvé mort en octobre 2007 dans sa résidence de la 2e rue à Saint-Louis-de-Blandford. Son corps portait des traces de violence. Le sexagénaire aurait été frappé avec un objet contondant.
En 2007 également, le 4 mars, Michel Lizotte, au volant de son véhicule, cause la mort de Benoît et de Noëlla Cayer de Princeville dans une collision sur la route 116 à Saint-Christophe-d’Arthabaska,
Lizotte a été reconnu coupable, en juillet 2010, d’homicide involontaire.
2008, autre année tragique
L’année 2008 a pris son envol avec un tragique événement qui a fait grand bruit. À Saint-Rémi-de-Tingwick, la directrice générale de la Municipalité, Renée Vaudreuil, est assassinée dans le bureau municipal incendié par la suite. Le meurtrier Robert Godbout a été trouvé coupable de meurtre prémédité le 10 décembre 2009 par un jury à la suite d’une journée et demie de délibérations. Il a été condamné au pénitencier à perpétuité.
Le mois suivant, le 9 février 2008 à Victoriaville, mort violente de Diane Clouâtre assassinée de nombreux coups de couteau dans son logement de la rue Notre-Dame Ouest par Mario Larivière. Le meurtrier, qui a reconnu sa culpabilité à une accusation réduite de meurtre non prémédité, a été condamné, le 3 novembre 2008, à l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération avant 18 ans, une suggestion commune des parties.
À l’automne 2008, le 31 octobre, le propriétaire du bar Saint-Calixte, Réal «Tom» Lemieux, est atteint mortellement d’un projectile d’arme à feu. Un homme, Alain Émond, est arrêté et accusé de meurtre prémédité. Au terme de son procès, le 7 avril 2010, au deuxième jour de délibération, le jury prononce un acquittement sur toute la ligne.
Le ministère public interjette appel et obtient gain de cause. En septembre 2012, la Cour d’appel du Québec a cassé le verdict d’acquittement et ordonné un nouveau procès. Ce procès, toutefois, n’aura jamais lieu puisque, le 23 avril 2014, revirement inattendu, Alain Émond reconnaît sa culpabilité à une accusation d’homicide involontaire. On évite un procès qui devait durer trois semaines pour lequel un jury de six femmes et six hommes avait été formé.
Alain Émond est condamné, le 6 mai 2014, à une peine de huit ans de pénitencier, une suggestion commune, à laquelle on a retranché trois ans de détention provisoire.
Mystérieuse disparition
En mars 2009, à Victoriaville, Daniel Moisan disparaît sans laisser de trace le 9 mars. Il aurait été victime de meurtre, pense-t-on. Daniel Moisan n’a pas été revu depuis qu’il a quitté son domicile. Selon ses proches, il allait alors collecter une dette d’argent à Sainte-Séraphine. L’homme de 35 ans n’avait jamais quitté son domicile sans donner signe de vie.
Nombreux drames en 2010
L’actualité printanière de 2010 amène son lot de mauvaises nouvelles. En avril, on retrouve dans la rivière Saint-François, à Richmond, le corps de Jeannette Gélinas, 64 ans de Victoriaville, qui aurait été assassinée par son ex-conjoint Robert Mayette, retrouvé sans vie le 10 mars 2010 dans sa résidence de la rue Rousseau.
Dans une lettre, l’homme aurait indiqué qu’il avait disposé de la victime dans la rivière Saint-François entre Richmond et Windsor. Le 24 mai, dans la MRC de L’Érable à Sainte-Sophie-d’Halifax, Denis Philippon, 39 ans, décédé dans la seconde des deux collisions qu’il a provoquées, a entraîné dans la mort son fils Thomas, âgé de 4 ans et 7 mois.
Dans la première collision, sur la route 165, deux personnes ont aussi perdu la vie. Après le premier impact, Philippon a repris la route avec son fils et provoqué une seconde collision quelques kilomètres plus loin.
En début d’été, le 27 juin 2010 à Saint-Albert, Jean-Marc Côté, 66 ans, a été tué à l’arme blanche dans sa résidence de la route 122, au cours d’une dispute, combinée à la consommation d’alcool. Sa conjointe Francine Larochelle, 53 ans, a ainsi plaidé coupable à une accusation d’homicide involontaire, elle qui avait d’abord été accusée de meurtre non prémédité. En juillet 2011, le juge Richard Grenier de la Cour supérieure a condamné la quinquagénaire à une peine de 35 mois de pénitencier.
On ne pourra oublier la mort horrible de Rémy Allaire, à Victoriaville, le 9 août 2010. Il est sauvagement assassiné, puis démembré. Son corps est retrouvé, deux jours plus tard, dans une chambre du motel Claire Fontaine de Plessisville. Le 9 février 2012, Vanessa Tremblay, 27 ans, est trouvée coupable, par un jury, de meurtre prémédité et condamnée à l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération avant 25 ans. La défense a voulu en appeler de la décision, mais en septembre 2014, la Cour d’appel du Québec a rejeté la requête.
Dans cette sordide affaire, Patrick Lavoie, lui, a évité un procès, reconnaissant sa culpabilité, le 1er avril 2015, à une accusation réduite de meurtre au deuxième degré. Le juge François Huot de la Cour supérieure a entériné, le 8 avril 2015, la suggestion des parties en condamnant Lavoie à l’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération avant 20 ans.
Et Warwick, en 2012
Le 10 juillet, un père de famille, Jocelyn Marcoux, a emporté avec lui dans la mort ses deux enfants. Un drame survenu derrière la résidence familiale de la rue Richardson, à Warwick. Selon le coroner Me Pierre Bélisle, il ressort de l’ensemble de la preuve recueillie que M. Marcoux est la seule personne qui a pu entraîner avec lui ses deux enfants dans le garage et que l’adulte a provoqué un incendie, vraisemblablement alimenté par de l’essence répandue à proximité des deux portes du bâtiment.