Dominic Bernaquez-Lachance reconnu coupable d’homicide involontaire
Après deux jours et demi de procès, Dominic Bernaquez-Lachance, 39 ans de Notre-Dame-de-Lourdes, a été reconnu coupable d’homicide involontaire, un verdict rendu par le juge Simon Ricard de la Cour du Québec, vendredi après-midi, au palais de justice de Victoriaville.
Les éléments de preuve durant le procès ont démontré qu’un geste illégal a été commis menant ultimement à la mort de David Murray, 33 ans, en mai 2022 à Notre-Dame-de-Lourdes. La légitime défense dans cette affaire a également été rejetée par le juge.
Ce dernier, dans son verdict, a fait savoir que l’altercation entre les deux hommes était inévitable après que l’accusé eut monté à l’appartement se situant à l’étage supérieur, dans le même immeuble, répondant à un appel de détresse de sa belle-sœur.
Lorsqu’il est entré dans le logement en question, Dominic Bernaquez-Lachance n’a pas aperçu sa belle-sœur, mais il a rapidement vu le conjoint de celle-ci se ruer vers lui. Une « chamaille », comme l’a dit l’accusé dans l’interrogatoire vidéo, s’en est suivie. Alors que les deux hommes étaient toujours debout, exténué, Dominic Bernaquez-Lachance a pris la décision de mordre dans le dos la victime et de lui serrer le cou.
Cette prise d’étouffement a fait perdre conscience à David Murray qui s’est affaissé au sol entraînant avec lui l’accusé qui a toujours conservé sa position, et ce, jusqu’à l’arrivée des policiers. Dès ce moment, la victime n’a donné aucune résistance. David Murray n’a plus jamais parlé, il est demeuré les yeux fermés et sa respiration déclinait.
Pour le juge, dès la perte de conscience, David Murray ne représentait plus une menace. Le maintien de la prise de Dominic Bernaquez-Lachance a ultimement provoqué la mort de David Murray. Le pathologiste judiciaire, le docteur Yann Dazé, a d’ailleurs conclu en un décès par strangulation, soit une compression du cou menant à l’obstruction de vaisseaux sanguins empêchant le sang de se rendre au cerveau, ce qui a provoqué l’asphyxie et ultimement un arrêt cardiaque.
Quand il a constaté que David Murray n’offrait plus de résistance, Dominic Bernaquez-Lachance n’a jamais cru bon d’évaluer son état de santé. Il n’a d’ailleurs jamais vu son visage, la victime se trouvant couchée face au sol. L’accusé a maintenu sa position durant plus de 20 minutes. Et lors de l’appel logé aux policiers, il ne les a pas informés qu’il avait serré le cou de la victime. Les agents de la paix ne bénéficiaient donc pas de toute l’information nécessaire lorsqu’ils sont intervenus.
C’est en retournant la victime qu’ils ont notamment constaté son visage bleuté, du sang qui s’écoulait de sa bouche et un pouls pratiquement inexistant. Pour le juge, au moment où la victime a perdu conscience, il est clair, selon les éléments de preuve, que Dominic Bernaquez-Lachance n’a pas agi de façon raisonnable. La force utilisée à ce moment était largement disproportionnée considérant l’absence de menace et le geste posé était objectivement dangereux.
Durant le procès, le procureur Me Michel Verville, qui s’est évidemment dit satisfait du verdict, a fait entendre un total de sept témoins, ainsi que l’interrogatoire de l’accusé et des appels audio, notamment le 9-1-1.
L’avocat de la défense, Me Guy Boisvert, n’a fait entendre que Dominic Bernaquez-Lachance comme témoin. « Ce n’était pas voulu. J’avais zéro intention que ça se passe de même, ni même le blessé, avait exprimé l’accusé lors de son témoignage durant le procès.
Quand le verdict du juge Simon Ricard est tombé, la mère du défunt a éclaté en sanglots. Dominic Bernaquez-Lachance, quant à lui, demeurera en liberté, comme c’était le cas durant les procédures judiciaires, jusqu’aux représentations sur sentence. Ces dernières ont été fixées au 31 mars. L’homme de 39 ans doit respecter plusieurs conditions.