Conditions spéciales imposées à Michel Lizotte

VICTORIAVILLE. Michel Lizotte, l’homme responsable de la mort de Benoît et Noëlla Cayer de Princeville dans une collision qu’il a provoquée en soirée le 4 mars 2007 sur la route 116 à Saint-Christophe-d’Arthabaska, devra respecter des conditions spéciales dans le contexte de sa libération d’office sous surveillance.

Dans une décision du 21 août et dont le www.lanouvelle.net a obtenu copie, la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) impose des conditions spéciales visant à exercer un contrôle sur les causes de sa criminalité.

Ainsi, il sera interdit à Michel Lizotte de consommer, de se procurer ou de posséder de l’alcool.

L’homme de 61 ans se voit interdire également d’entrer dans tout établissement où la vente ou la consommation d’alcool constitue la principale source de revenus.

«Vous avez causé la mort de deux personnes parce que vous vous êtes permis de conduire un véhicule alors que vous étiez démesurément intoxiqué, écrit la CLCC. Il vous sera donc interdit de posséder ou de conduire un véhicule à moteur pendant toute la durée de votre sentence. La Commission considère que vous ne devez pas être autorisé à demander la permission d’installer un éthylomètre pendant votre sentence eut égard aux graves conséquences que vous avez occasionnées.»

La CLCC qualifie ces conditions de «raisonnables et nécessaires pour protéger la société et favoriser votre réinsertion sociale».

Michel Lizotte a été condamné, en novembre 2010, à purger une peine de cinq ans et huit mois de pénitencier pour deux homicides involontaires, pour négligence criminelle causant des lésions et pour deux bris de conditions en plus d’une interdiction de conduire pendant six ans.

Au moment de la collision, Lizotte présentait un taux d’alcoolémie de 200 mg d’alcool par 100 ml de sang, soit près de trois fois la limite légale.

Dans les minutes précédant la funeste collision, le sexagénaire avait délibérément tenté d’entrer en contact avec d’autres véhicules qui ont pu éviter l’impact.

La consommation d’alcool, une gestion déficiente de ses émotions, des idées suicidaires et une rupture amoureuse constituent les principaux facteurs ayant contribué au comportement criminel de l’individu, a rappelé la Commission, rappelant aussi que Lizotte possédait deux antécédents de conduite avec les capacités affaiblies en 1996 et 1997.

En attente de sa sentence, l’homme avait pu reprendre sa liberté, mais il avait, de nouveau, été incarcéré, en janvier 2010, en raison de deux bris de conditions pour avoir conduit un véhicule et avoir été trouvé en possession d’alcool.

Mais la CLSS note que, depuis le début de son incarcération, Michel Lizotte s’est conformé aux règles, qu’il n’a cumulé aucun rapport disciplinaire, qu’il a maintenu son abstinence même si aucune participation à un programme de toxicomanie n’a été prévue dans son plan correctionnel.

L’homme a aussi entrepris, en décembre 2011, un suivi psychologique. «La psychologue considérait que vous aviez fait des acquis intéressants et que le risque était assumable en société, note la Commission. Vous avez toujours été conscient de la gravité de votre délit et vous avez démontré des remords et de l’empathie à l’endroit des victimes qui apparaissent sincères.»

Michel Lizotte, en mars 2013, a voulu obtenir une semi-liberté, une demande refusée par la CLCC qui considérait alors qu’il n’assumait pas encore entièrement la responsabilité de ses gestes.

Malgré ce refus, Lizotte, souligne la Commission, a continué sa participation à sa planification correctionnelle. «Vous êtes demeuré conformiste. Vous êtes en mesure de demander de l’aide et vous collaborez bien», précise la Commission tout en indiquant que l’homme, en communauté, bénéficiera d’un soutien d’une ressource positive qui l’épaulera.

Michel Lizotte prévoit aussi occuper ses temps libres par le bénévolat.