Accusés pour avoir fait boire un poison
Deux individus, Nicolas Roux, 31 ans, de Princeville, et David Lévesque-Bergeron, 28 ans, de Victoriaville, font face à la justice pour avoir présumément fait boire, au début de novembre 2010, un produit hautement corrosif à un ami qui a subi de graves brûlures à l’œsophage.
Les deux individus doivent répondre de deux chefs d’accusation de négligence criminelle causant des lésions et d’avoir fait en sorte qu’un poison, une substance destructrice ou une substance délétère soit prise dans l’intention d’affliger ou de tourmenter la personne.
À la suite du rapport policier rédigé en 2011, le ministère public n’a déposé les accusations que le 15 février 2016. David Lévesque-Bergeron a comparu le 25 avril, suivi de Nicolas Roux le 6 juin dernier.
Dans son édition de lundi, le Journal de Montréal relate que les deux accusés, employés de l’entreprise Olymel de Princeville au moment des faits, se seraient emparés, sur leur lieu de travail, d’un produit appelé Foamalk, un nettoyant très corrosif.
Ce fait aurait d’ailleurs entraîné leur congédiement deux semaines plus tard.
C’est lors d’une soirée organisée au domicile de Nicolas Roux à Princeville que seraient survenus les faits reprochés aux accusés.
Le poison aurait été versé dans une bouteille de Gatorade. Une première personne aurait refusé d’en boire. Puis, on aurait incité la victime, un homme, à en boire. L’homme, raconte le Journal de Montréal, a ressenti une douleur immédiate, le liquide ayant brûlé son œsophage.
Des brûlures qui ont nécessité plusieurs interventions chirurgicales importantes et une reconstruction de l’œsophage.
Un avocat révolté!
La suite des procédures dans le cas de Nicolas Roux a été fixée au 19 décembre.
Mais le dossier de David Lévesque-Bergeron revenait, lundi, au palais de justice de Victoriaville.
Son avocat, Me Denis Lavigne, a fait reporter le dossier au 13 janvier pour lui permettre de rencontrer Me Michel Verville, le procureur de la poursuite au dossier.
Interrogé au sujet de cette affaire, Me Lavigne a qualifié la situation de révoltante pour son client. «Je suis révolté», a-t-il lancé.
Révolté de voir le dépôt d’accusations six ans plus tard alors que son client avait livré sa version des faits peu de temps après les événements. Une version, note Me Lavigne, dans laquelle David Lévesque-Bergeron aurait prévenu la victime de ne pas ingurgiter le produit.
«Non seulement il a essayé de le dissuader d’en boire en lui disant que c’était pur à 100%, mais il a aussi mentionné au coaccusé de ne pas laisser quelqu’un prendre ce liquide», a confié le criminaliste.
Me Lavigne n’en revient tout simplement pas de la présente situation. «En 2010, mon client livre sa version. On l’accepte et on le considère comme un témoin. Puis, six ans plus tard, on l’accuse. Mon client ne comprenait pas. Et moi non plus. Il ne s’attendait pas à être accusé», a fait valoir l’avocat.
Chose certaine, Me Lavigne compte bien adresser à la Cour du Québec une requête pour délai déraisonnable.