Un projet artistique rempli de lumière pour des élèves du Tandem

Depuis le début du mois de janvier, l’artiste Andrée-Anne Laberge est en résidence à l’école secondaire Le tandem de Victoriaville. Elle y prépare, avec deux groupes en arts visuels-approche multimédias, une exposition qui se tiendra à la fin du mois de mars au Musée de l’Hôtel des postes de Victoriaville.

Rencontrées à l’école, Andrée-Anne ainsi que les deux enseignantes responsables des deux groupes de secondaire IV et V (Isabelle Grenier et Lyne Boucher) étaient enthousiasmées par le projet qui, jusqu’à maintenant, a permis aux élèves de réaliser une œuvre miniature (sculpture 3 D) sous le thème « Lumière sur la catastrophe ». On sait que depuis quelque temps, Andrée-Anne s’intéresse aux éléments naturels ainsi qu’aux dommages qu’ils peuvent causer. C’est donc dans la suite de sa démarche artistique qu’elle a proposé ce thème, qui a eu un bon écho chez les élèves.

Elle a, au départ, présenté le travail de maîtrise qu’elle a réalisé et a voulu suggérer le thème qui, outre la catastrophe, amène une lumière sur différents événements. « Je leur ai dit de partir de quelque chose qui les touchait particulièrement, quelque chose de personnel », a-t-elle expliqué. Pour ceux qui ne souhaitaient pas aller dans leur vécu, ils pouvaient s’inspirer d’un événement qui émeut la société comme la guerre ou une catastrophe naturelle.

Pour ce faire, les 80 élèves des deux groupes ont eu accès à différents médiums, mais aussi à des matériaux spécialisés pour les maquettes. « Nous avons eu une belle ouverture de la direction pour cela », insiste Isabelle. Accompagnés par Andrée-Anne, ils ont donc planché sur ce projet qui a donné des résultats impressionnants. Chacun s’est lancé dans ce défi y allant avec des maisons (inspirées du travail d’Andrée-Anne) ou encore des villes verticales atteintes par une explosion ou encore une cabane inondée par une vague impressionnante.

La majorité des maquettes seront ensuite photographiées (artistiquement bien entendu) et ce sont ces photos, ainsi que quelques œuvres qui seront exposées à l’Hôtel des Postes. « C’est la deuxième année qu’on accueille Andrée-Anne pour une résidence. Les élèves l’avaient déjà croisée et ils l’attendaient avec impatience », ajoutent les enseignantes. Ils se sont donnés à fond pour la réalisation des sculptures, dépassant même souvent les heures de cours, y travaillant le midi et même pendant la semaine de relâche.

Pour certains, la démarche aura servi de catalyseur, permettant d’exprimer des sentiments face à différentes expériences vécues, entre autres, le divorce des parents. D’autres y sont allés dans des thèmes plus génériques comme la guerre. « Ça nous a permis d’apprendre des choses sur les jeunes », ajoute Isabelle. Cette implication personnelle dans un tel projet vient toucher profondément l’artiste. « Moi, j’ai simplement apporté une expertise supplémentaire, ma vision externe », résume-t-elle. De fait, elle a pu leur enseigner différentes techniques impliquant la résine et différents médiums de coulage.

Une exposition

Dès qu’elle a su que son projet de résidence était accepté, Andrée-Anne Laberge s’est tournée du côté du Musée de l’Hôtel des postes pour une éventuelle exposition. Son idée a rapidement été acceptée et c’est ainsi que le rez-de-chaussée de l’endroit accueillera les œuvres des élèves (et une réalisée par l’artiste également) du 24 mars au 14 mai. Bien entendu, pour les jeunes exposants il s’agit d’une occasion rêvée de montrer leur talent dans un lieu prestigieux de Victoriaville.

Ainsi, des photos des miniatures, 11 par 17, y seront présentées de même que quelques sculptures miniatures qu’il sera difficile de choisir. « Cela ajoute à leur motivation », souligne Andrée-Anne qui est enchantée par tout ce qu’elle a vécu depuis le début de cette résidence. Celle-ci lui aura donné du temps pour avancer ses projets personnels en même temps que ceux des élèves. « J’aime voir leur créativité qui m’inspire », a-t-elle fait savoir. Cela l’a amenée à créer, pour l’exposition, une salle de bain postapocalyptique, lui permettant ainsi d’avancer dans sa démarche en réalisant pour la première fois une œuvre 3D qui est l’intérieur d’une pièce. 

« En fait, il y a beaucoup de choses que je n’avais jamais faites, que j’ai testées au cours de ce projet », a-t-elle indiqué, heureuse de pouvoir également aller plus loin dans sa pratique. « Ça permet aussi de démystifier que l’art n’est pas qu’esthétique, mais est aussi porteur de sens », estiment les trois femmes. Il ne faut donc pas manquer d’aller apprécier le résultat du travail de ces 80 élèves.