Un prix et une auto-fiction pour Jean-Pierre April
L’auteur Jean-Pierre April vient de recevoir de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec le premier prix «Contes et légendes». Une belle reconnaissance pour l’écrivain de la région qui continue à explorer différents styles littéraires.
Si le prix vient reconnaître son apport au monde du conte, avec les deux publications «Contes, légendes et récits du Centre-du-Québec» et «Méchantes menteries et vérités vraies», l’écrivain continue son exploration de genres variés. Par exemple, il vient de publier, aux Éditions Trois-Pistoles, une auto-fiction intitulée «Quand j’étais».
«Quand j’écris des contes, c’est pour rejoindre les gens, pour raconter des histoires et des confidences. On est plus près de l’oral avec un communicateur et un récepteur. Quand j’écris un roman, c’est une histoire pour l’histoire», compare-t-il. Jean-Pierre a découvert que le conte donne une liberté dans la parole, plus que le roman où il faut tout de même se conformer à certaines règles.
S’il apprécie le conte, l’écrivain ne dit pas qu’il le retentera d’ici peu, et ce, même s’il confie que le style l’a surpris en lui permettant d’aller dans le domaine populaire (du peuple). «Mais ce n’est pas moi qui décide, c’est l’idée. Il faut que je sois inspiré pour écrire», précise-t-il. Et parlant d’idées, elles ne manquent pas pour l’auteur qui travaille sur quatre, cinq ou même six manuscrits en même temps. Quand il se retrouve devant un blocage avec un, il lui suffit de passer à un autre et y revenir plus tard. Une façon de faire qu’il entretient depuis longtemps et qui lui permet des variations dans son écriture.
Un nouveau livre
Pour l’auto-fiction, il s’est basé sur sa vie qu’il a modifiée aux fins d’écriture. Cela donne un roman qui guide le lecteur dans deux mondes : la vie qu’on a vraiment vécue et celle qu’on pourrait avoir vécu. «Comme si le personnage voulait anticiper sa mort», a-t-il mentionné.
Ayant déjà fait un bond de quelques livres dans la science-fiction, Jean-Pierre y va dans ce roman avec un tout autre angle. «C’est bien beau parler du futur de l’humanité, mais l’avenir, pour tout le monde, c’est la mort. Bien sûr ce n’est pas un sujet jojo à mettre dans un roman, mais avec l’arrivée de la mort assistée, on en parle de plus en plus», a-t-il remarqué.
Il plonge donc le lecteur dans l’histoire de cet homme de 77 ans atteint d’un cancer du cœur (maladie sortie tout droit de son imaginaire) qui se retrouve à la fin de sa vie à l’hôpital de Drummondville… Pour lui, c’est l’occasion de revenir sur les faits marquants de sa vie. «Il plonge dans ses souvenirs et règle des choses. Tout cela pour finalement faire la paix avec l’univers dans lequel il a évolué», précise-t-il. Même si le sujet semble lourd, il est abordé avec des anecdotes et des souvenirs joyeux.
S’il fait mourir son personnage, pas question de passer l’arme à gauche pour l’écrivain maintenant âgé de 68 ans. Il confie avoir au moins une vingtaine de livres à écrire. Parce que pour lui, l’écriture demeure une passion que certains peuvent avoir de la difficulté à comprendre. «Il y a des gens qui jouent au golf autant que j’écris et on ne les juge pas», souligne-t-il.
Le professeur retraité du cégep de Victoriaville a déjà voyagé pas mal et, comme il le dit lui-même, fait toutes sortes d’expériences. «Voyager, rencontrer des femmes c’est comme une fuite en avant. Ça devient répétitif. Ma source de plaisir, je la retrouve à travers l’écriture», note-t-il simplement.
Prochaine publication…
Puisqu’il est très actif en écriture, Jean-Pierre April sera de nouveau publié au début de 2017. Cette fois c’est à un recueil de nouvelles que les lecteurs auront droit, publié chez Hamac. «Nouvelles centricoises» est le titre du livre qui vient compléter «Contes, légendes et récits du Centre-du-Québec». Il s’agit en fait de nouvelles qu’il avait récoltées en même temps que les contes et qu’il n’avait pu intégrer au premier recueil.
Et parlant de nouvelles, il est à l’écriture d’un autre recueil de nouvelles, celui-ci inspiré de faits divers insolites trouvés sur le Net. Il s’agira de petites nouvelles, de choses étonnantes qu’il réécrit à sa sauce et donne une fin surprenante.
Pour Jean-Pierre April, il convient donc de dire que les styles (littéraires) se suivent, mais ne se ressemblent surtout pas…