Un documentaire pour démystifier la justice réparatrice

La productrice et réalisatrice centricoise Pauline Voisard part en tournée avec son plus récent documentaire. Intitulé « Quand punir ne suffit pas », le film aborde le sujet de la justice réparatrice.

Il sera présenté gratuitement le mercredi 16 novembre à 16 h au pavillon du Mont Arthabaska, en présence de la réalisatrice, bien sûr, mais également de participants au film. Ceux-ci pourront répondre aux questions des gens après la projection (il faut réserver sa place en passant par le www.quandpunirnesuffitpas.com).

En entretien téléphonique, Pauline, résidente d’Aston-Jonction qui a longtemps travaillé à Victoriaville, a expliqué qu’elle prenait souvent comme sujet de documentaire des faits de société qui font réfléchir à ce que nous sommes comme humain. Cette fois ne fait pas exception et elle a voulu aborder cette façon de faire de plus en plus répandue, mais toujours méconnue. 

Ce choix s’explique également par un film qu’elle a fait il y a 20 ans et qui abordait le cercle de règlement des différends des nations autochtones. C’est aussi un sujet qu’on lui avait suggéré d’expliquer, lors d’une tempête d’idées. « Et j’ai des amis qui sont médiateurs à Trois-Rivières », complète-t-elle.

C’est ainsi qu’il y a trois ans, elle s’est lancée dans ce délicat sujet, entrant dans la vie et la vulnérabilité des victimes et contrevenants qui prennent contact de différentes façons avec l’autre. « Ce n’est pas évident ni pour les participants au processus ni pour les médiateurs », a-t-elle indiqué. Elle a toutefois réussi à trouver des gens prêts à contribuer à son documentaire. 

Elle y présente donc le cheminement de Keven et Sabrina. Keven a enlevé la vie du père de la jeune femme. Il y a aussi Alice et la médiatrice Sandy. Dans ce cas, Alice a utilisé la médiation citoyenne pour entrer en contact avec son père qui a abusé de sa sœur. Bref, des gens qui ont opté pour une justice considérée comme complémentaire et qui est intégrée au système de justice québécois. « C’est un programme normé par le ministère de la Justice pour les adultes et par celui de la Santé et des Services sociaux pour les jeunes qui ont commis des méfaits », précise Pauline.

On découvre donc dans « Quand punir ne suffit pas » tout le processus, de la longue préparation jusqu’à la conclusion (positive ou négative). Pauline souligne aussi que plusieurs portes donnent accès à cette forme de justice, toujours réalisée sur une base volontaire des deux côtés. 

Le documentaire est déjà en tournée à travers le Québec et reçoit des critiques positives. « Les gens me disent qu’il est confrontant, déroutant, mais beau en même temps. Il fait vivre plusieurs émotions. Il vient ébranler les valeurs, croyances et vulnérabilités », soutient-elle.

Malgré le sujet difficile à aborder, Pauline Voisard a su, avec sa touche personnelle et son expérience, y accoler de belles images, des changements de saison en l’occurrence, pour bien démontrer le passage du temps puisque ces démarches s’étendent sur plusieurs mois et même sur des années.

Équijustice, le réseau de justice réparatrice et de médiation citoyenne, compte 23 organismes à travers le Québec, dont celui de Victoriaville.