«Trajectoires» : des parcours différents qui se rejoignent

Il reste encore quelques jours pour aller apprécier l’exposition «Trajectoires», présentée jusqu’au 30 juin chez Atoll.

Réalisé par le collectif Bonneau-Knight (Isabelle Bonneau et Emily Knight), ce projet a nécessité la participation de 18 personnes, des gens  bien ancrés dans la région, mais des nouveaux arrivants aussi. Les deux artistes initiatrices avaient déjà exploré le sujet en 2012 avec l’exposition «D’ici et d’ailleurs» qui leur avait permis d’explorer leur propre trajectoire.

Une est originaire de Terre-Neuve et l’autre de Roberval, alors elles ont toutes les deux une expérience de migration qui a nécessité de s’attacher ou s’enraciner dans de nouveaux lieux. «Nous avions le goût d’ajouter les trajectoires d’autres personnes», ont-elles expliqué devant le résultat exposé à l’Atoll.

C’est ainsi qu’elles ont repris le noyau du précédent projet et l’ont travaillé en allant plus loin dans la réflexion et en abordant différemment le thème. Elles ont également organisé deux ateliers avec les participants qui ont pu retracer leur trajectoire de vie et la dessiner. Ils devaient illustrer les pays, les villes ou même les rues habités. «C’est un concept simple, mais riche. La trajectoire de chacun fait partie de l’œuvre collective», apprécient les deux artistes.

Même si les participants aux ateliers n’avaient pas à le faire, certains ont voulu verbaliser leur cheminement de vie. Cela a donné lieu à des témoignages intéressants, touchants et inattendus : des moments riches de sens. «Cela prouve qu’on côtoie souvent des gens et nous n’avons pas idée du trajet qu’ils ont parcouru pour arriver jusqu’ici», ont-elles remarqué.

Les 20 «chemins de vie» (18 participants et les 2 organisatrices) ont été tracés sur des toiles transparentes et accrochées les unes près des autres, formant ainsi des liens invisibles. La transparence permet de soupçonner la vie des autres et leur influence puisque toutes les  trajectoires partagent un même lieu. Les participants ont eu l’occasion de prendre conscience, de s’arrêter pour réfléchir sur leur parcours.

Les visiteurs aussi sont invités à faire leur trajet lorsqu’ils visitent l’exposition. En effet, des bâtons avec un bout de craie sont proposés et ils n’ont qu’à le traîner par terre, au fil de la visite, laissant leur impact également.

Dans l’autre salle, les trajectoires sont refaites sur des grands cartons roulés et placés en installation. D’un côté on voit le dessin d’une personne et un autre au verso. Cela permet des rencontres improbables.

Isabelle Bonneau et Emily Knight ont bien apprécié tout le processus relié à cette exposition. Tellement qu’elles voudraient bien faire vivre l’expérience à d’autres personnes, pour découvrir d’autres trajectoires. «Nous avons toujours ce besoin de partager avec les autres que nous voulons inclure dans la démarche», terminent-elles. Une exposition touchante qui permet de voir le parcours d’immigrants ou de gens bien implantés dans la région.