Retour dans le temps chez Lauraine… comme dans un musée

Bien entourée d’objets familiers d’une autre époque, l’antiquaire Lauraine Gaudet est heureuse. Elle pratique, selon elle, le plus beau métier du monde à Maddington Falls où elle accueille les gens dans ses deux granges remplies à craquer de beaux vieux objets et elle espère bien que sa fille, dans une vingtaine d’années, prendra sa relève.

À plusieurs endroits, les visiteurs se sentiront comme dans un décor de film ou même dans un musée tellement les objets sont variés. Lauraine ne propose pas seulement que de vieux meubles et de vieilles machines, mais bien des petits objets, de la vaisselle, des bijoux, des vêtements ou du linge de maison. Si bien que son commerce est souvent fréquenté par des productions cinématographiques ou télévisuelles.

D’ailleurs, lors de l’entrevue, une décoratrice était sur les lieux pour repérer des objets qui serviront au tournage de la série québécoise «La vérité sur l’affaire Harry Quebert» qui sera tournée à Forestville cet été. Elle a choisi d’y venir notamment parce qu’elle y trouve «beaucoup de petites choses en bon état», explique-t-elle.

On ne compte pas le nombre de productions qui ont fait affaire à cet endroit pour trouver des costumes ou des éléments de décors qui permettront de se replonger dans une autre époque. «La première, ça a été «Les filles de Caleb». Ils avaient besoin d’une poupée et j’ai donné celle de ma fille Évelyne (celle qui est envisagée pour la suite de l’entreprise)», se souvient l’antiquaire.

Ensuite, parmi les plus connues, il y a eu «Louis Cyr», «Jerry», «Nos étés», «Musée Eden», «Brooklyn» et «Monica la Mitraille». «Quand je suis allée voir le film, je ne voyais que mon beau tapis et un gars avec un verre de vin. J’espérais qu’il ne l’échappe pas», raconte-t-elle en riant.

L’endroit fait partie d’un circuit à visiter lorsqu’il s’agit de trouver différents éléments d’époque. Chez Lauraine, ce sont des objets entre 1890 et 1980 qu’on peut trouver (et même avant). «J’aurai aussi des objets dans «Les pieds dans l’aube», dans la série «Olivier» et «La Bolduc» notamment», annonce-t-elle.

L’utile à l’agréable

C’est initialement pour des raisons pratiques qu’elle a commencé à travailler avec son père, vers 1978. Lorsqu’elle a eu son premier bébé, elle ne se voyait pas retourner travailler à l’extérieur et faire garder sa progéniture. Elle a donc demandé à son paternel si elle pouvait se joindre à lui. Lauraine a rapidement eu la piqure pour les objets anciens. Il faut dire qu’elle a passé son enfance dans cette entreprise fondée, petit à petit, par son père Paul Gaudet.

«Il a eu 36 métiers, 36 misères et a fini avec une troisième année. Lorsqu’il avait une quarantaine d’années, il s’est acheté un gros camion et passait par les maisons pour acheter les bogueys et les sleighs», se souvient-elle. C’était l’époque où les gens se débarrassaient de ces moyens de transport, remplacés par des véhicules à moteur. «Ensuite, ça a été les rouets. Il les payait 5 $ et les revendait 12$», ajoute-t-elle.

De fil en aiguille, son épouse a commencé à l’accompagner dans ses tournées et l’inventaire s’est modifié. Aujourd’hui, il est impossible de savoir combien d’objets sont offerts. D’ailleurs, ça ne fait pas très longtemps que Lauraine a commencé à tenir un registre pour savoir combien chaque objet a été payé et d’où il provient.

Aujourd’hui, elle est encore loin de la retraite. Ainsi, six jours par semaine, six mois par année, elle est sur place pour accueillir les gens et les guider dans leurs recherches. Elle se fait un devoir de mettre les objets en valeur de belle façon et revoit souvent les différents coins de ses deux granges.  On peut donc visiter un magasin général, un snack-bar et plusieurs pièces des maisons de l’époque, comme si on y était. «J’y vais par thèmes, c’est plus facile pour les gens», explique-t-elle.

Et même si ses deux bâtiments regorgent d’objets de toutes sortes, Lauraine est toujours à la recherche d’autres choses qu’elle pourrait ajouter. «Mais je suis rendue plus sélective», confie-t-elle.

Ce métier qu’elle a choisi lui demande beaucoup de travail, mais lui permet aussi de passer du bon temps avec ses proches. Sa fille, nouvelle maman de la jolie petite Rose, habite juste à côté et n’hésite pas à venir jaser. Elle aussi a grandi parmi les antiquités qui font partie de son quotidien et sa mère est optimiste qu’après sa carrière (dans une vingtaine d’années), elle voudra être la troisième génération d’antiquaires Gaudet.

On peut la visiter au 149 route 261 nord à Maddington-Falls.