Régional : Chercher son coup de foudre au P’tit Musée

À l’âge de 5 ans, Jean-Arseno Pearson vendait son premier objet ancien à son père pour la modique somme de 25 cents. «Une palette de chocolat, un chip et une liqueur», énumère Jean-Arseno afin de démontrer ce que cet argent représentait pour le petit garçon de l’époque. Aujourd’hui, dans sa boutique de Deschaillons-sur-Saint-Laurent, Mon P’tit musée, ce sont plusieurs centaines d’objets de toutes les époques et de toutes natures que l’on retrouve dans sa véritable caverne d’Ali Baba.

Ce premier objet que Jean-Arseno avait vendu à son père était une vieille canette de bière modifiée en huilier. «Ça dépassait du terrain, j’ai creusé et j’ai trouvé ça. Je restais en Gaspésie à ce moment-là et on avait une très vieille maison», raconte-t-il.

Installé à Deschaillons depuis près d’une dizaine d’années, Jean-Arseno Pearson ne sait pas, en réalité, combien d’objets compte son P’tit musée. «Je n’ai jamais eu le compte. C’est difficile de dresser un inventaire dans ce milieu, mais tout est dans ma tête. Si on me demande un objet, je vais le trouver dans la boutique», assure Jean-Arseno.

Jean-Arseno Pearson

Le plus vieux trésor que l’on peut retrouver dans sa boutique est une balance pour l’or datant des années 1800. On peut retrouver également des dizaines de bouteilles de boissons gazeuses ou de médicament, dont une qui contient encore de l’huile de castor, des jouets qui raniment des souvenirs chez les passants, de cruches de marchands, de vieilles boites à tabac, des hachoirs à viande en métal, de la vaisselle, ou encore de la quincaillerie pour ceux qui restaurent des maisons anciennes, comme des poignées ou des clous carrés.

Ce que lui préfère par-dessus tout, ce sont ses camions d’avant-guerre. «Ça a été tellement difficile d’en trouver», dit-il. C’est finalement quelqu’un qui s’est présenté à lui avec quelques modèles… ce dernier en avait plus de 200 chez lui, tout comme les fameuses cruches de marchands que l’antiquaire recherche tant. «Là je comprenais pourquoi je n’en trouvais pas, c’était lui qui les avait toutes.»

Mon P’tit musée attire beaucoup les collectionneurs qui recherchent des objets spécifiques. Par exemple, ceux qui collectionnent les bouteilles de boisson gazeuse chercheront à avoir un exemplaire par année de production, un peu comme pour les pièces de monnaie. Il possède également des jouets pour les collectionneurs, comme ses camions de 1940, mais aussi des pièces uniques, comme une version originale de G.I. Joe de 1964.

Cependant, bon nombre de passants et de curieux viennent mettre le nez dans les trésors de Jean-Arseno, et ceux qui repartent avec un objet, c’est qu’ils ont eu le coup de foudre!

Double profession pour Jean-Arseno Pearson

Bien que Jean-Arseno Pearson soit reconnu dans la région comme étant un antiquaire, sa véritable profession est celle de comédien et d’artiste peintre, et il aimerait d’ailleurs être davantage reconnu pour ces aspects de sa vie. Mon P’tit musée est aussi son atelier et son lieu d’exposition pour ses œuvres qui attirent de plus en plus le regard des clients.

«J’ai toujours peint, mais de manière professionnelle, ça fait peut-être 40 ans. J’ai fait 20 ou 25 ans de théâtre. J’ai même déjà eu mon théâtre à moi», révèle-t-il.

En plus de peindre sur des toiles, certaines de ses œuvres sont peintes sur des miroirs, comme son œuvre Le Serpent à plumes dont il est particulièrement fier.

Il faut savoir fouiner dans Mon P’tit musée, car de vieux tableaux de Jean-Arseno Pearson y sont également cachés, et on ne sait jamais quand notre art va toucher quelqu’un. «Il y a trois ans, j’avais sorti un de mes vieux tableaux, et certains me disaient qu’ils faisaient peur. Il y a pourtant une dame de l’Ontario qui a eu un coup de cœur, m’expliquant que c’était elle aussi sa vision de la vie. Je me suis alors dit que je devais ressortir mes vieux tableaux», raconte-t-il.

«Il ne faut jamais s’en faire si quelqu’un passe devant notre tableau avec indifférence, parce que la prochaine personne va peut-être s’extasier.»