«Pour vivre de son art, il faut être polyvalent» – Anouk Lacasse

Née d’une famille artistique, Anouk Lacasse se souvient avoir toujours dessiné. À l’âge de 10 ans, elle reçoit son premier kit de peinture acrylique. Autodidacte, elle peint et dessine et se dirige pour suivre des études en arts plastiques au cégep. Par la suite, la jeune femme se dirigera vers des études en scénographie pour faire des décors, costumes et accessoires.

«Je faisais beaucoup de lecture pour faire des créations personnelles. Mais c’est un métier essoufflant et après trois ans de pratique, j’ai rencontré Patrick Audet, du Studio le 1000 pattes. Il m’a appris à travailler avec un ordinateur», précise Anouk Lacasse qui, parallèlement de 1999 à 2002, exposait ses peintures à Québec.

Illustrations pour romans jeunesse

De fil en aiguille, Mme Lacasse est donc devenue illustratrice pour des romans jeunesse et des projets de livre pour enfants. «Le texte arrive en premier. Il m’inspire quelque chose. Habituellement, j’ai beaucoup de liberté. Le monde pour enfant laisse place à un grand imaginaire. J’aime le côté naïf de l’illustration, je me trouve bien dans ça», explique l’artiste. En fait, chaque projet est différent et c’est l’univers qui entoure le récit qui va définir le personnage. Et elle confie que certains personnages la marquent plus que d’autres.

Anouk Lacasse dessine à la main et à l’ordinateur. Ce superoutil est totalement différent du dessin à la main, mais selon elle, les deux se complètent. Elle aime toutefois pouvoir mettre une touche de réalisme dans ses dessins à l’ordinateur. Parfois, elle y ajoute des couleurs.

«J’ai fait beaucoup de portraits dans le vieux Québec. J’ai alors développé des habiletés techniques, une aisance et le côté imaginaire a toujours été là. J’aime donner du réalisme à quelque chose d’imaginaire», ajoute-t-elle.

Le couple est venu s’installer à Danville pour avoir accès plus facilement à la terre familiale et Anouk a «flashé» sur le village, sa vie culturelle. Elle a installé un atelier dans la maison et elle découvre tranquillement les endroits où elle pourrait reprendre les expositions en région.

«La culture est importante, autant en ville qu’en région. Je me rends compte qu’il y a une méconnaissance des métiers artistiques, des métiers qui entourent le monde du livre, du cinéma, du théâtre. Pour la majorité des gens, ils n’y voient que le divertissement, mais pas l’art qui se trouve en arrière de tout ça», déplore-t-elle.

La peinture

Anouk Lacasse crée par besoin. Elle aimerait que la peinture prenne plus de place dans sa vie. «Les contrats d’illustrations, ça va, mais je me sens plus vivante quand je fais de la peinture. La peinture, c’est mon mode d’expression, les deux se chevauchent en fait», constate l’artiste.

Elle confie aussi qu’il est parfois difficile de se séparer de ses toiles. Mais elle se dit qu’elle a atteint son but lorsqu’elle voit ce que l’acheteur vit au contact de son art, quand tout cela fait écho.

Depuis peu, elle offre des reproductions signées et numérotées pour que son art demeure accessible. Pour peindre, Anouk Lacasse part d’une photo et de là viennent les images. Elle mettra la couleur ensuite. «C’est très intuitif. J’aime le personnage de la femme, mais connectée avec la nature. Ma peinture symbolise ce que je vis, ce que la femme vit», précise-t-elle.

Anouk Lacasse expose actuellement ses illustrations et ses toiles jusqu’au 12 novembre à La Source D’art d’Asbestos.