Une nouvelle vie pour le Festival de blues?

Alors que la présidente sortante du Festival de blues, Stéphanie Trapeaux, est prête à fermer les livres, il semble que deux promoteurs ont signifié à la Ville de Victoriaville leur intérêt de prendre la relève de l’événement.

C’est du moins ce qu’a indiqué Christine St-Pierre, directrice du Service des loisirs, culture et vie communautaire de la Ville de Victoriaville, interrogée pour connaître la position municipale face à la décision de Mme Trapeaux. «Pour commencer, il faut souligner le travail des bénévoles», a-t-elle indiqué d’entrée de jeu avant d’expliquer que la Ville est consciente de l’importance de cet événement. C’est pourquoi elle était contente d’annoncer que deux promoteurs avaient approché la Municipalité avec l’intention de peut-être prendre la relève. «Nous sommes en discussion et aujourd’hui (jeudi) justement, nous devions prendre contact avec Mme Trapeaux pour lui demander un délai», a-t-elle ajouté.

Un essoufflement

En entrevue mercredi, Stéphanie Trapeaux avait indiqué que plusieurs facteurs expliquaient cette fin du festival. «Quand j’ai repris le festival, il y a deux ans, les gens étaient déjà épuisés. C’est comme si on roulait sur le pneu de secours», image-t-elle. Et à la fin du 20e festival, en septembre, l’organisation avait lancé un appel aux bénévoles après la démission de quatre membres sur six de l’organisation (dont la présidente), espérant une relève. Cet appel a été relancé en janvier, mais sans succès. «C’est le triste sort du blues au Québec», déplore-t-elle.

Stéphanie, malgré sa démission, a pris sur elle de continuer l’administration du festival pour les demandes de subventions éventuelles, advenant un revirement de situation, mais devait se rendre à l’évidence que le 20e serait probablement le dernier Festival de blues de Victoriaville. «J’ai informé la Ville des démarches et, en janvier, j’ai annoncé que je songeais à fermer l’OBNL», ajoute-t-elle.

Un autre point qui incitait à fermer les livres c’est le défi financier qui s’est amorcé en 2017 avec la diminution de la contribution municipale. «La diminution du budget de 60% nous a quand même permis d’offrir un beau 20e, mais moins flamboyant qu’on aurait voulu», note la présidente. Cela avait été possible en utilisant une bonne partie du surplus accumulé au fil des ans avec la vente de bière pendant l’événement. Mais ce «coussin» financier s’est vite effrité, selon Stéphanie.

La présidente se doutait bien que l’octroi de la Ville allait diminuer éventuellement. «Le festival avait une entente de trois ans après le 150e. Il y a eu un flottement ensuite qui a fait que la subvention de 100 000 $ s’est poursuivie jusqu’en 2016», a-t-elle expliqué.

Les défis logistiques ont aussi eu raison des actuels organisateurs. En effet, il était très ardu de présenter les concerts à Terre-des-Jeunes avec un montage et démontage qui prend plusieurs jours et un succès toujours dépendant de la température. «On aurait souhaité revenir au centre-ville, mais ça semblait impossible aussi pour différentes raisons», souligne la présidente.

Stéphanie aura retiré beaucoup de positif de ce bénévolat et ne regrette rien. «C’est très prenant, mais j’ai tellement appris sur l’organisation d’événement et sur la logistique. Je suis contente du travail accompli et d’avoir pris mes responsabilités face au festival», ajoute-t-elle. Cette dernière a déjà d’autres projets. Avec son groupe les SoulSisters, il est question de produire un album d’ici la fin de 2018 ou le début de 2019. Elle continuera à s’occuper de son petit Louis qui a maintenant 14 mois et a l’intention (et c’est déjà commencé) de transférer son bénévolat du côté de la Maison de la famille de Victoriaville.

Quant au Festival de blues, on verra assez rapidement s’il survivra puisque l’organisation d’un tel événement nécessite des mois de préparation. Ceux qui veulent prendre la relève devront se mettre au boulot au plus tôt.