Métier : compositrice

Plusieurs personnes dans la région ont déjà entendu Valérie Lambert-Fréchette. Que ce soit en chanson, à la flûte ou au piano, elle a depuis longtemps la musique dans le sang. Plus récemment, elle a fait un pas de plus en se lançant dans la composition d’œuvres musicales.

Elle est donc compositrice de métier. Un choix de carrière assez rare en général, mais encore davantage du côté des femmes. En entretien téléphonique, celle qui habite désormais Sherbrooke a expliqué que la dernière fois qu’elle avait regardé environ 2% des compositeurs à travers le monde, seulement, étaient des femmes. Cela ne l’empêche pas, toutefois, de tracer sa voie dans ce domaine.

Si on refait son parcours scolaire, on apprend qu’après son secondaire en musique à Victoriaville, Valérie a voulu essayer un nouveau domaine. Elle a donc fait des études collégiales en diététique. « Je ne me sentais pas à ma place dans le monde scientifique », a-t-elle alors découvert. Elle s’est ainsi relancée dans la musique et complété un BAC en composition et musique à l’image, suivi d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en orchestration et entrepreneuriat musical.

Sortie de l’école depuis une année maintenant, elle est dans la musique à temps plein. En effet, en plus de ses compositions (qu’on peut entendre sur YouTube ou les différentes plateformes), Valérie effectue beaucoup d’arrangements musicaux et orchestrations pour différents projets.

Mais elle se garde également du temps pour composer sa propre musique instrumentale qui vient éveiller, chez les auditeurs, de multiples images. Des pièces qui créent des émotions et incitent à la rêverie ou la méditation même. Bref, des ambiances musicales enveloppantes, tout particulièrement en ce qui concerne l’œuvre qu’elle intitule « Effervescence ».

Pour cette création, d’ailleurs, on peut entendre sa voix forte et chaude quelques instants et c’est également elle qui joue la partition de piano et de flûte traversière.

Lorsqu’elle compose, elle utilise beaucoup l’ordinateur. Que ce soit pour les partitions ou encore pour avoir accès à une panoplie d’instruments virtuels qui viennent appuyer son processus créatif. Après avoir réalisé des maquettes avec ces instruments, elle utilise pour l’enregistrement final de véritables musiciens, parfois en mélange avec du virtuel. Elle conserve sur son téléphone une multitude d’airs ou notes enregistrés lorsque l’inspiration se pointe. C’est à partir de cela qu’elle compose ensuite des musiques complètes.

Après une année à titre de travailleur autonome et compositrice, elle est très satisfaite du chemin parcouru. La composition et les arrangements pour d’autres groupes ou projets lui permettent de montrer différents aspects de son talent et de sa personnalité. « J’apprécie les deux », confie-t-elle.

Bien entendu, le domaine est assez restreint et il lui faut donc se faire connaître. Le bouche-à-oreille demeure la meilleure façon selon elle d’obtenir des contrats pour le moment.

Parmi ses buts et ses objectifs de carrière, elle aimerait bien faire de la musique de film, mais aussi composer de la musique de concert. Le fait d’avoir choisi une carrière peu fréquentée par les femmes peut parfois compliquer les choses, mais à d’autres moments, les faciliter notamment pour l’obtention de subventions.

Valérie, qui est la nièce du regretté et grand musicien Jean-Pierre Lambert, estime qu’à son décès en 2018, il lui a légué sa passion de la musique. « Après tout, ce que je fais est similaire à ce qu’il faisait aussi », explique-t-elle.

Peu importe, son choix de devenir compositrice lui demande beaucoup de patience et de persévérance. À 26 ans, elle met tous les efforts nécessaires afin de réussir dans un sentier moins fréquenté, mais tout aussi nourrissant et satisfaisant pour elle.

Et bien qu’elle n’ait pas poursuivi dans le domaine de la diététique, cela ne l’empêche pas d’intégrer les apprentissages de ces années d’études dans sa musique. En effet, elle prépare un projet qui sera vraisemblablement présenté le printemps prochain, un EP (microalbum) constitué de quatre œuvres inspirées de fonctions du corps humain. « Elles sont déjà composées », indique Valérie. Il y aura le vasculaire, le nerveux, l’endocrinien et une introduction avec la reproduction cellulaire.

Il s’agira pour elle d’un premier album (mais certainement pas un dernier à en juger par son talent). Dans toute sa démarche, Valérie Lambert-Fréchette reste convaincue de parvenir à ses fins en plaçant tranquillement ses pions aux bons endroits. « Tout avance naturellement pour le moment. Déjà ma première année de carrière a été chargée, notamment de belles collaborations », apprécie-t-elle.