Mélissa Savoie-Soulières lance un balado

Depuis quelques jours, les amateurs de balados peuvent entendre la Plessisvilloise d’origine et documentariste, Mélissa Savoie-Soulières, dans la série de six épisodes accessible sur Ohdio et qui s’intitule “L’affaire Guylaine Potvin”.

En entretien téléphonique, celle qui habite désormais L’Anse-St-Jean au Saguenay a expliqué que cette mise en ondes venait terminer quatre années de travail et de recherche qui lui ont permis de bien cerner le sujet.

Elle aborde ainsi différents aspects du meurtre de Guylaine Potvin, 19 ans, violée et tuée à Jonquière il y a plus de 20 ans. Quelques semaines après ce crime, comme elle le raconte, une autre jeune femme a survécu à une agression semblable. Et bien que les enquêteurs aient retrouvé un même ADN sur les deux scènes de crimes, il a fallu plus de 20 ans pour trouver le responsable et lui faire un procès.

Avec son balado de six épisodes, Mélissa retisse le fil de cette longue enquête dont une avancée scientifique a changé toutes les données jusqu’alors récoltées.

Il s’agit pour elle d’une première réalisation avec ce média qu’elle a beaucoup apprécié. “Ce sont les histoires qui choisissent leur médium. Et pour celle-ci, il s’imposait par l’intimité qu’il procure”, a-t-elle expliqué. Il faut dire que son passé de journaliste, pour Radio-Canada, l’a familiarisée avec l’aspect sonore et elle n’était donc pas en terrain inconnu avec ce moyen de diffusion.

Cette histoire de Guylaine Potvin, qu’elle a souhaité raconter, elle en entend parler fréquemment depuis qu’elle a quitté Plessisville pour aller étudier à Jonquière. À son arrivée au Saguenay, on l’avait même prévenue d’être prudente à la suite de cette macabre histoire.

Elle a donc voulu faire la lumière sur cette enquête qui a longtemps soulevé de nombreuses questions. Il lui a fallu faire de nombreuses recherches et interroger une multitude de personnes afin de tracer un portrait juste de ce dossier. “C’est une histoire importante et j’ai voulu donner une voix aux personnes qui ont vécu ce drame”, a-t-elle insisté. Parmi elles, des proches, mais aussi des avocats et des policiers qui sont reliés.

La documentariste désirait aussi, avec son travail, explorer les méandres du système de justice. Les violences sexuelles faites aux femmes sont un sujet qui l’interpelle et qui est d’ailleurs au cœur du long métrage qu’elle réalise aussi en parallèle depuis plusieurs mois. “Je veux que les femmes soient entendues”, ajoute-t-elle.

Si son projet de balado est complété, Mélissa Savoie-Soulières n’est pas inactive pour autant. Elle se prépare en effet au tournage, à l’automne, de ce long métrage documentaire intitulé “Alice” et pour lequel elle a obtenu du financement de Téléfilm Canada. Il s’agit du portrait d’une femme victime d’abus physiques et sexuels, mais qui s’attarde particulièrement aux conséquences de la dénonciation. Le tournage aura lieu du côté de Montréal, mais également à Dolbeau au Lac-Saint-Jean. Elle envisage cette prochaine étape avec fébrilité et gratitude et annonce que c’est en 2027 ou 2028 qu’on pourra voir le résultat de ce long travail à l’écran.

La documentariste, bien qu’elle n’habite plus dans la région, conserve un attachement à Plessisville puisque sa famille y habite encore et qu’elle ne manque pas d’y revenir lorsque l’occasion se présente.