Martin Morissette propose son « Regard sur le FIMAV »

Jusqu’au 16 août, la rue de la Gare de Victoriaville accueille une exposition signée Martin Morissette et intitulée « Regard sur le FIMAV ».

Il s’agit d’une rare occasion d’apprécier, en exposition, le travail de Martin Morissette. Ce dernier, photographe officiel du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) depuis l’an 2000, a choisi parmi la multitude de photos prises au fil des ans (de 2011 à aujourd’hui plus précisément) afin d’offrir aux passants un bel aperçu de ce qui se passe à ce festival. 

En entretien, Martin a expliqué qu’il tentait toujours, pour le FIMAV, de capturer l’émotion du concert dans ses photographies. Aussi, son objectif demeure de montrer, par ses œuvres, les différents styles proposés lors de l’événement, dont la 38e édition s’est tenue le week-end dernier.

Mélomane à la base, ce contrat qu’il a chaque année avec le FIMAV lui permet de jumeler ses deux passions : la musique et la photo. « Je deviens spectateur à chaque concert que je vois du début à la fin », explique-t-il. 

Martin apprécie particulièrement le fait qu’il est le seul photographe de l’événement. Personne d’autre que lui n’est autorisé à le faire, ce qui est rarissime de nos jours dans ce genre d’événement.  Il est toujours très discret, n’utilise jamais de flash et passe inaperçu la plupart du temps, autant auprès des spectateurs que des artistes. « Je reçois parfois des messages d’artistes qui me demandent où j’étais pour avoir pris une photographie », partage-t-il. 

Des études en photographie

Après avoir fréquenté le Cégep de Victoriaville en sciences humaines, Martin a voulu voyager afin de trouver ce qu’il voulait faire. « À la fin de mon troisième voyage aux États-Unis, j’étais devant le Grand Canyon et je me suis dit, à ce moment, que je voulais travailler avec l’audiovisuel », a-t-il mentionné. Il a donc par la suite fait son cours de trois ans en photographie au Cégep du Vieux Montréal. De retour à Victo, en 1999, il a eu un premier contrat avec le Parminou et, une année plus tard, il est entré au FIMAV comme photographe officiel en 2000. Et depuis ce temps, il est présent chaque année pour le festival… sauf en 2006 alors qu’est né, au début du festival, son fils.

Martin Morissette, fort de sa formation et de son expérience, parvient souvent dans les conditions très difficiles des concerts du FIMAV à proposer des images claires et parlantes. Une tâche qu’il apprécie encore beaucoup aujourd’hui, même si pendant le festival les journées sont aussi longues que les nuits sont courtes. Malgré tout, son but demeure toujours le même, soit de saisir en photo le moment du spectacle qui le représentera le mieux. 

Il se compare même à un chasseur qui traque sa proie et attend le moment parfait pour appuyer sur la détente (le déclencheur dans son cas) et capturer l’instant décisif. Pas question pour lui de prendre des photos en rafale afin d’en obtenir une à son goût. « Je ne travaille pas comme ça », confie-t-il. En fait, il peut en prendre en moyenne une centaine par spectacle. Ensuite, chez lui, il fait un tri et en garde 25 ou 30 (dont 3 d’exception) qu’il soumet ensuite.

Et si au départ (jusqu’en 2005 environ) tout se faisait en argentique et qu’il développait lui-même ses photographies, l’arrivée du numérique lui a facilité la tâche. Cela n’empêche pas qu’il propose encore des photos en noir et blanc (et en couleur bien sûr) au FIMAV, comme on peut le voir dans l’exposition. « Un contrat du FIMAV en 2001, c’était l’équivalent de deux semaines de travail. Aujourd’hui, c’est cinq jours, en concentré », compare-t-il.

Martin Morissette est très heureux d’avoir été approché par la Ville de Victoriaville pour présenter son travail dans la rue de la Gare. C’est lui qui a choisi d’exposer des photos provenant du FIMAV, plutôt que d’autres projets. Il y propose donc huit grands tableaux dans lesquels il a fait des montages, ce qui représente au total 42 photographies. « C’est un mélange. Il y a un travail d’esthétisme et de montage. Je voulais que chaque montage soit cohérent », indique-t-il. Martin y propose des coups de cœur, des photos qui montrent bien l’émotion des artistes et des concerts qui l’ont marqué.

Outre le FIMAV, il est photographe pour le Carré 150, où il s’occupe également de la programmation du Ciné-Club. De plus, il est à l’audiovisuel à l’école secondaire Le boisé. On peut donc dire qu’il a l’image dans le sang et partage, avec cette exposition, sa passion pour celle-ci.