Le Musée Laurier se refera une beauté

Le temps a fait son œuvre, y laissant des marques bien visibles, si bien que la direction du Musée Laurier du secteur Arthabaska à Victoriaville a entrepris, il y a déjà deux ans, des démarches en vue de la réalisation de travaux majeurs de réfection visant la réfection complète de la galerie, comprenant les escaliers, les mains-courantes, le porche et le balcon.

Ces travaux, si aucune surprise ne survient, commanderont des investissements estimés à quelque 300 000 $. « Ma prédécesseure Mme Fortin (Jocelyne) avait entamé déjà les démarches auprès des gouvernements et de la Ville de Victoriaville pour obtenir les sommes nécessaires », a indiqué, d’entrée de jeu, le nouveau directeur général du Musée Laurier, André Bellavance.

Si l’institution procède régulièrement à des travaux, ceux-ci sont particulièrement urgents, a-t-il noté. « Le volet sécurité pour nous est primordial, tant pour les employés que pour les visiteurs. Il nous fallait donc procéder le plus rapidement possible », a-t-il précisé.

Mais le Musée Laurier étant un organisme sans but lucratif, l’obtention de subventions est nécessaire pour concrétiser le projet.

André Bellavance souligne que le Musée Laurier cherche à obtenir 250 000 $ auprès des ordres de gouvernement, alors que l’établissement consentira un montant de 50 000 $.

Parcs Canada apportera, a-t-il noté, la plus forte contribution, plus de 100 000 $. La Ville de Victoriaville participera aussi au financement des travaux. Une contribution du gouvernement du Québec est aussi attendue.

Préservation du patrimoine

Le Musée Laurier a retenu les services d’experts dans le domaine pour réaliser le projet, les entrepreneurs-artisans, Lester Toupin de la firme ARTES et Antoine Pelletier d’Ébénisterie Pelletier et fils, deux membres du Conseil des métiers d’art.

On leur a confié ce mandat de restauration en conservant le plus possible les éléments architecturaux d’origine et en respectant les normes applicables aux bâtiments patrimoniaux. Un beau défi et pas une mince affaire pour ces artisans.

« C’est un bâtiment très significatif dans notre environnement collectif et encore plus régional. On veut lui donner ses lettres de noblesse qu’il mérite amplement.

Du même souffle, il faut l’emmener dans sa modernité avec les standards de sécurité à intégrer dans une architecture qui est complexe et très ouvragée. Certains éléments ne sont plus, d’autres ont été modifiés par le temps. Cela nécessitera un gros travail de conception et d’harmonisation avec le volume du bâtiment. Mais c’est un défi vraiment intéressant de rendre ses lettres de noblesse à un tel bâtiment », a exprimé Antoine Pelletier.

Pour sa part, Lester Toupin a fait valoir qu’il faudra bien, encore aujourd’hui, faire le lien entre deux jugements essentiels et présents depuis des millénaires : les jugements de beauté et d’utilité. « L’utilité aujourd’hui, on la connaît. Il faut que ça tienne debout, que ça respecte le Code du bâtiment. Il s’agit ici d’un lieu public avec des règles encore plus strictes. Il n’y a pas d’échappatoires, on ne peut faire un escalier dangereux même s’il était patrimonial. Ça ne se peut pas, a-t-il signalé. En même temps, ça ne se peut pas que ça ne soit pas beau, que ça perde toute la valeur. Il faut que le jugement de beauté y soit. Ce n’est pas si simple que ça. »

Maçon de métier, Lester Toupin sait déjà qu’il fera une bonne fondation avec une première marche de pierre. « Si j’avais travaillé pour cet homme-là (Wilfrid Laurier), il m’aurait demandé une marche de pierre, a-t-il affirmé. C’était comme ça dans le temps. Ce sera une vraie fierté de poser le pied sur quelque chose qui va tenir très longtemps. C’était fait pour 100 ans dans le temps. »

« C’était fait pour toujours, a renchéri Antoine Pelletier. C’était pour la beauté et pour la postérité, pour montrer aussi l’opulence dans laquelle on vivait. C’est ce sentiment qu’il faut redonner à l’environnement. On doit toujours se remettre dans l’état d’esprit pour qui ça a été fait et dans quel état. Ça démontrait l’aisance. »

Le directeur général du Musée Laurier se réjouit du choix de ces entrepreneurs. « Il faut comprendre que ce sont des artisans, des gens qui ont le souci de préserver les origines. Et on a la chance de posséder des photos d’archives, plusieurs photos du Musée à des époques antérieures. On va tenter de préserver le plus possible ce que Wilfrid Laurier et sa conjointe avaient convenu de faire lorsqu’ils ont fait construire la maison. On possède ces photos. Il y aura peut-être certains compromis à faire, mais aucun compromis ne sera fait pour la sécurité, a-t-il soutenu. En 2022, ça se fait de préserver le patrimoine tout en s’assurant d’un lieu sécuritaire. »

Certains travaux, comme la prise de mesures, sont prévus cette semaine. Une phase préliminaire suivra à l’automne. Et on prévoit que les travaux d’installation et de réalisation s’effectueront quelque part au printemps 2023.

Heures d’ouverture modifiées

Le Musée Laurier modifiera ses heures d’ouverture pour la durée des travaux. En semaine, l’établissement ouvrira ses portes à midi, plutôt qu’à 10 h.

L’horaire habituel, de 10 h à 16 h 30, sera maintenu les week-ends.

Les travaux n’affectent en rien l’Hôtel des postes dont l’horaire demeure inchangé.