Le 38e FIMAV salue le retour des artistes internationaux 

L’an dernier, contre toute attente, le Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) a été le premier au Québec à oser la formule traditionnelle des spectacles en salle, en présentiel. Cette année, les organisateurs reviennent encore davantage à la normale en accueillant des artistes internationaux afin de faire connaître leur musique, comme c’est la marque de commerce de l’événement depuis ses débuts.

En entretien, le directeur général et artistique du FIMAV, Michel Levasseur, a indiqué, d’entrée de jeu, que les mesures sanitaires de cette année, qu’on entend suivre à la lettre bien entendu, ne peuvent être pires que celles de l’an dernier. En effet, le FIMAV avait alors dû, on s’en souvient, jongler avec plusieurs obligations sanitaires, dont le couvre-feu, les 2 mètres de distanciation, un maximum de spectateurs, bref des conditions extrêmes.

« Cette année, ce n’est pas si simple non plus. Il nous faut travailler avec les effets de deux ans de pandémie », commence-t-il. Par exemple, des fournisseurs ont fermé leurs portes, d’autres ont changé de personnel, les heures d’ouverture ont été modifiées à cause de la pénurie de main-d’œuvre, etc. « Le milieu du travail est bouleversé », soulève-t-il.

Mais cela n’empêchera pas la 38e édition du Festival qui accueillera de nouveau (après la pause forcée de l’an dernier où seuls des artistes du Canada avaient pu participer) des musiciens et chanteurs provenant d’autres pays. « Et le public de l’extérieur du Québec est également de retour », annonce-t-il avec fierté.

Malgré tout, le directeur général reste bien conscient que cela ne signifie pas que l’événement retrouvera son achalandage prépandémique. « Des gens ont changé leurs habitudes et il y a actuellement une très grosse offre culturelle. De plus, le public n’est pas si prêt que ça à revenir », croit-il.

Ainsi, plusieurs attendent à la dernière minute pour acheter leurs billets ou même décider d’assister ou non à un événement culturel. « Alors, si on peut rattraper 70% du public de 2019… », espère-t-il. À ce moment, on comptabilisait environ 4500 spectateurs en salle pour le FIMAV alors que, l’an dernier, ce sont environ 1000 personnes qu’on a accueillies pour les concerts (dont le nombre de places était limité).

Tout le travail d’organisation de l’équipe du Festival est donc devenu plus complexe et difficile, notamment avec l’élaboration de plans B, C et D afin de parer à toutes éventualités. La mise en marché des 20 concerts a également été modifiée. « Il y a toujours une incertitude qui plane parce que la pandémie n’est pas terminée », dit-il encore. D’ailleurs, pour une première fois, il a fallu modifier la programmation puisque Fàtima Miranda a dû annuler sa présence quelques semaines avant l’événement. Elle sera remplacée par Koichi Makigami.

Cela n’empêche pas les artistes de nombreux pays, dont l’Ukraine, à venir à Victoriaville. À ce sujet, Michel Levasseur indique que le groupe ukrainien Dakh Daughters devait participer au FIMAV en 2020 et que, depuis ce temps, il gardait le contact avec ce groupe de femmes qui a déménagé ses pénates de Kiev jusqu’en France (dans le Calvados), au mois de mars, afin de poursuivre son art. Des artistes qui vivent donc directement les effets de la guerre et les doutes qu’elle entraîne qu’on pourra entendre à Victoriaville. D’ailleurs, c’est ce concert qui actuellement connaît la meilleure vente de billets. Il faut dire que le groupe féminin vient au Canada seulement pour deux concerts. Un premier à Victoriaville puis un second à Toronto. Une rare occasion donc de les voir à l’œuvre.

Le FIMAV accueillera également des projets musicaux du Liban, de la France, de l’Autriche, du Japon, de la Suède, mais également plusieurs artistes des États-Unis (le pays le moins susceptible de fermer ses portes aériennes et terrestres), de même que plusieurs Québécois. Une programmation diversifiée et de multiples origines. « De très haut niveau », résume le directeur artistique.

S’ajoute à cela le désormais traditionnel circuit des installations sonores qui propose cette année neuf œuvres. 

Les films expérimentaux sont aussi de retour avec, en nouveauté, une projection du film « Fire Music », de Tom Surgal en lieu et place d’un concert. « Il s’agit d’un documentaire sur la naissance du Free Jazz, un style dont le FIMAV est proche et dont plusieurs artistes sont déjà venus à Victoriaville », rappelle Michel Levasseur.

Avec l’expérience de l’édition 2021, l’organisation du FIMAV indique que toutes les règles sanitaires en vigueur lors de la présentation de l’événement du 16 au 22 mai seront respectées. Au moment d’écrire ces lignes, on ne savait toujours pas si, à ce moment, le port du masque sera toujours exigé ou non.

Pour tous les détails des concerts, il suffit de visiter la page Facebook du FIMAV ou son site Internet du www.fimav.qc.ca.