L’année de Georgette au Centre-du-Québec
C’est à Emily Skahan, alias Georgette, que le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) a remis, jeudi, son prix pour l’artiste de l’année au Centre-du-Québec.
Il lui a été attribué lors du GalArt, organisé par Culture Centre-du-Québec, à Baie-du-Febvre. Pour l’artiste, qui a choisi de déménager de Montréal à Ham-Nord il y a quelques années (en pleine pandémie), ce prix est assorti d’une vague déferlante d’amour, comme elle l’a indiqué en entretien téléphonique vendredi matin, mais aussi d’une confirmation qu’elle a bien fait de délaisser la grande ville pour venir s’installer en région.
« C’est un grand compliment que d’avoir gagné. Je me sens incluse dans la gang et considère que c’est une invitation à rester et à continuer de faire mon art », a exprimé l’auteur-compositrice-interprète.
Elle se souvient que lorsqu’elle est arrivée avec son conjoint, certains les regardaient drôlement ne voyant pas comment la culture pouvait rayonner en dehors des grands centres. Cela ne l’a pas empêchée de faire son chemin et sa carrière dans la chanson.
D’ailleurs, le jury, qui a choisi sa candidature pour le prix qui comprend également une bourse de 10 000 $, a indiqué qu’Emily Skehan « se démarque dans le milieu musical québécois avec son projet Georgette, pour lequel elle adopte une position résolument féministe et crée des œuvres de grande qualité. Dès son arrivée au Centre-du-Québec, en 2020, elle s’est rapidement enracinée et a contribué à la vitalité du milieu notamment avec la mise sur pied du camp Potera, résidence d’écriture en musique ouverte aux femmes et aux personnes non binaires ».
Emily a ajouté que cette résidence se tenait directement dans sa maison de Ham-Nord et que c’est elle qui l’animait. « Je suis une personne qui a participé à beaucoup de résidences d’écriture », a-t-elle mentionné. Et n’y voyant pas assez de femmes, elle a choisi d’organiser, aux deux mois et chez elle, un genre de camp de la chanson. À ce moment, elle accueille six participants pour trois journées et demie. « Et ils en ressortent avec de nouvelles chansons », apprécie-t-elle.
Bien entendu, cela lui demande beaucoup de travail puisqu’elle a déjà depuis le début de l’année accompagné une trentaine d’artistes, mais elle commence à voir les résultats, ce qui l’encourage à continuer. « C’est très beau de voir l’évolution de la scène culturelle paritaire et issue de la diversité culturelle », apprécie-t-elle.
Outre cela, Georgette prépare, pour l’automne 2024, son premier LP. Celui-ci sera composé de 12 chansons qu’elle travaille depuis les deux dernières années. « Ce sera un album qui me ressemble et qui porte sur l’histoire, sur comment on a écrit sur les femmes et comment on s’en souvient », annonce l’auteure-compositrice-interprète.
Georgette a déjà présenté quatre mini-albums (EP) et est arrivée aujourd’hui à ce stade où elle est prête à offrir aux auditeurs ce qu’elle est comme artiste solo (on l’avait connue dans le groupe Motel Raphaël). Et puisque l’album est autoproduit, avec une petite équipe, cela lui demande beaucoup d’efforts, mais elle souhaite prendre tout le temps nécessaire pour bien faire les choses. La bourse du CALQ arrive donc à point pour ce projet.