La modernité musicale au Québec : du Refus global à Expo 67

VICTORIAVILLE. Dans le but de populariser la musique de qualité, nous avons déjà présenté à la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot des conférences sur l’opéra (Federico Lazzaro), sur la musique classique (Gabriel Prynn et le Trio Fibonacci) et nous continuons les rencontres de découverte de l’univers de la musique avec une conférence sur un compositeur de musique classique contemporaine moins connu (Pierre Mercure) et les implications symboliques de son œuvre dans le contexte culturel québécois de son époque.

Une conférence sur Pierre Mercure

La conférence , présentée le 26 novembre à 19 h par Arianne Couture, PhD (et coordonnatrice du site ULAVAL de l’ORCRM), fera état d’une série d’événements artistiques relatifs à la mise en place et au fonctionnement du milieu de la musique au Québec au lendemain de la Seconde guerre mondiale. À travers la présentation du développement de la musique au Québec pendant la période de 1948 à 1967, une réflexion sur les notions de modernité musicale, d’esthétique et d’identité nationale sera entamée.

Le parcours débute en 1948, avec la publication du Refus global, un texte qui s’inscrit dans une perception historique du peuple canadien-français. Bien que le Refus global ne compte aucun musicien parmi ses signataires, Pierre Mercure est reconnu comme ayant participé à certaines manifestations des Automatistes avec ses amies chorégraphes et danseuses Françoise Sullivan et Jeanne Renaud. Sensible aux idéologies véhiculées par le groupe de Borduas, Mercure cherche à explorer de nouveaux moyens d’expression en musique. Lors d’un séjour à Paris en 1949-1950, il s’intéresse à l’improvisation, à la superposition de différentes formes musicales et à la composition collective avec les compositeurs Gabriel Charpentier, Jocelyne Binet et Clermont Pépin. Puis, à l’été 1951, il suit des cours de composition à Tanglewood avec Luigi Dallapiccola qui l’initie au dodécaphonisme. C’est cependant suite à un second séjour en Europe (1957-1958), où Mercure étudie la musique électroacoustique au sein du Groupe de recherches musicales de la RTF et de Pierre Schaeffer, qu’il développe un langage musical personnel et inédit. Tout au long de sa carrière, Mercure poursuit ses collaborations interdisciplinaires avec les Automatistes et se pose comme l’un des défenseurs de l’art d’avant-garde.

Par exemple, du 3 au 8 août 1961, Pierre Mercure organise la Semaine internationale de musique actuelle. Cet événement a ouvert la voie à ce qui allait devenir en 1966 la Société de musique contemporaine du Québec à Montréal, première institution canadienne entièrement vouée à la production et à la diffusion de la musique contemporaine.

Au final, on sera en mesure d’évaluer l’impact de ces quelques épisodes artistiques sur la production musicale des années 1948 à 1967 au Québec.