Indra Singh : l’artiste toujours en création

Rencontré alors qu’il préparait sa sculpture du mont Arthabaska à son annuel brûlage, Indra Singh a donné de ses nouvelles et raconté les nombreux projets qu’il caresse encore.

Une fois par année depuis son installation en 2014, il vient à la rencontre de son homme de fer, le Visionnaire engagé (qui se veut une représentation artistique du regretté Normand Maurice, le père de la récupération), pour le maintenir en état. Il en fait l’inspection, replace quelques bouts de métal ici et là et l’enduit de cire ainsi que d’huile de lin. Ensuite, lors d’une cérémonie au coucher du soleil qu’il veut de plus en plus élaborée, il enflamme le tout. Cela crée, après un brûlage de 30 à 45 minutes, un enduit protecteur pour le métal et l’empêche de se dégrader.

Cette année, l’événement a eu lieu le 30 septembre et était agrémenté musicalement d’un groupe de musique-études de l’école secondaire Le boisé de Victoriaville, dont son fils fait partie.

Il faut dire que cette sculpture, qui trône au sommet de la montagne, ne laisse personne indifférent. « Elle est beaucoup photographiée et l’autre jour, elle est même passée à la télé en France », indique Indra. D’ailleurs, lors de l’entrevue, un touriste, venant de l’Île Maurice, n’a pas manqué de s’arrêter pour prendre son portrait.

Depuis qu’elle est en place (et même avant), l’artiste n’a pas chômé et plusieurs municipalités, une dizaine en tout, accueillent 23 de ses œuvres. Outre l’homme de fer, Victoriaville expose, sur le boulevard Labbé, six oiseaux de métal. Kingsey Falls, au parc Marie-Victorin, présente de son côté six insectes et un héron, tous réalisés avec des morceaux de métal récupérés sur différentes machineries. Il faut ajouter à cela la truite de Notre-Dame-de-Ham (où il habite), le cheval de Ham-Nord, une autre œuvre chez Blondeau Métal de Princeville, un bûcheron à Saint-Adrien-de-Ham, un dragon à Saint-Georges-de-Windsor, un héron à l’étang Burbank et une musicienne au Camp musical d’Asbestos. « Et je viens de livrer un faucon à Saint-Adrien », ajoute-t-il.

En plus de tout cela, l’homme bien habile de ses mains poursuit les constructions de bâtiments sur sa terre pour sa famille. D’ailleurs, ses enfants ont hérité de ses talents artistiques et certains sont même devenus ses apprentis, souhaitant prendre la relève.

Côté projets, il en a toujours à réaliser. Il a encore en tête, et ce depuis quelques années, cette sculpture monumentale représentant une oie, qu’il voudrait installer à Victoriaville. « Je voudrais qu’on inscrive sur les plumes des ailes, 200 ou 300 noms de personnes significatives pour la municipalité », espère-t-il. Indra tient mordicus à cette sculpture qui, comme il le dit : « Va mettre Victoriaville sur la carte artistiquement ». Pour lui, ce projet allie l’ingénierie, l’architecture, le développement durable, l’éducation environnementale, le recyclage, etc.

« Je le vois bien dans ma tête », ajoute-t-il. Grâce à ses sculptures, il veut aussi attirer les touristes, autant dans la MRC d’Arthabaska, que dans celle des Sources. Il commence d’ailleurs à mettre e place un circuit artistique de ses œuvres s’étalant sur 200 km et qu’il suggère à ceux qui souhaitent voir ses réalisations. « Je veux ainsi lier les deux territoires », souhaite-t-il.

Tout comme son Visionnaire engagé, Indra Singh a une vision bien claire de ce qu’il veut réaliser. Et même si les années passent, il ne se laisse pas décourager et parviendra sûrement, à force de volonté, à y parvenir.