FIMAV 39 : une première soirée sous le signe de l’émotion
C’est jeudi soir que le 39e Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) a pris son envol. Lors du traditionnel cocktail, précédent le premier concert de l’événement, l’émotion était palpable.
Il faut rappeler qu’il s’agit pour le directeur général et artistique Michel Levasseur et sa conjointe Joanne Vézina (à l’administration) d’un dernier tour de piste puisqu’ils ont annoncé, il y a quelques semaines, leur retraite bien méritée.
Les interlocuteurs, appelés à l’avant, n’ont pas manqué de témoigner de leur gratitude envers le couple qui a dédié plus de trois décennies à l’organisation de ce festival musical.
Qu’il s’agisse de la présidente du CA de Productions Plateforme, Annie St-Jean, du député fédéral Alain Rayes (qui a remis un certificat reconnaissance à Michel Levasseur), du conseiller municipal de la Ville de Victoriaville, James Casey, du commissaire aux Installations sonores, Érick d’Orion, ou encore Dominique Laquerre du Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger, tous ont salué le travail du duo qui a porté, à bout de bras toutes ses années, le festival qui, on l’espère, continuera d’accueillir des projets musicaux qui sortent de l’ordinaire.
« Une page se tournera après cette édition, mais nous souhaitons ardemment que la noble mission du FIMAV se perpétue. Ce festival est d’une importance et d’une pertinence incommensurable pour notre paysage culturel. Michel et Joanne ont tracé le chemin, il n’en tient qu’à nous de le poursuivre », a souligné Annie St-Jean.
Comme à son habitude, Michel Levasseur a pris la parole pour lancer officiellement le 39e FIMAV, mais comparativement aux années précédentes, son discours a été bien court. Il a tout simplement invité à le rejoindre à l’avant, sa mère, sa conjointe Joanne et ses trois enfants qui font tous partie du festival, comme il l’a indiqué. « Le FIMAV, c’est une grande famille, vraiment c’est la meilleure définition. C’est une famille avec des travailleurs, des bénévoles, des gens au conseil d’administration, des musiciens, des artistes. Une famille avec le public aussi qui vient, qui se rassemble et propage le message, idéalement de paix », a-t-il simplement résumé. Une fois la photo de sa famille prise, il a invité tous les participants au cocktail à s’avancer pour une autre photo, qui représente également sa famille.
Les premiers concerts
C’est le concert PoiL Ueda qui a lancé le bal du 39e FIMAV. Le quintet, mettant en vedette la Japonaise Junko Ueda, a proposé en première Nord-Américaine ce projet musical. Michel Levasseur a présenté le groupe en rappelant tout d’abord qu’aucun concert n’était (pour la première fois) présenté au Colisée Desjardins, ce qui a amené les organisations à installer la traditionnelle exposition d’arts visuels, offerte cette année par Rafael Sottolichio, sur les murs du Cabaret Guy-Aubert du Carré 150 où avait d’ailleurs lieu le premier concert. « Pas question de perdre quelque chose », a-t-il insisté.
Puis le concert a débuté avec Ueda qui est venue s’asseoir devant la scène, avec son kimono jaune, entourée des quatre musiciens (Antoine Arnera, Boris Cassone, Ben Lecompte et Guilhem Meier). La chanteuse-conteuse a amené le public dans son univers, accompagnée de son satsuma biwa (un luth). Elle a raconté des histoires de son pays d’origine, expliquant au préalable les différents épisodes et siècles y étant reliés. Son ton de voix et la musique ont permis au public de faire un voyage dans le temps. Un beau paradoxe que de parler des siècles passés grâce à la musique actuelle.
Puis c’est Ikue Mori qui a offert « Tracing the Magic » pour poursuivre cette soirée d’ouverture.
Celle-ci, une habituée du FIMAV et pionnière de l’utilisation de l’échantillonneur et de l’ordinateur, a démontré son talent, accompagnée de Sylvie Courvoisier (piano), Charmaine Lee (voix, électroniques), Ned Rothenberg (clarinette, shaduhachi, saxophone alto), David Watson (cornemuse) et Ches Smith (batterie et percussions).
Il s’agissait de la deuxième fois que ce concert était présenté, mais d’une première Canadienne. Il a permis aux spectateurs d’apprécier cette musique avant-gardiste et touchante. Un projet qui propose des émotions musicales variées et lors duquel, à la fin, Ikue Mori a voulu dédier la dernière pièce à Michel Levasseur. Le troisième concert mettait en vedette Zoh Amba, jeune saxophoniste ténor qui était accompagnée de Micah Thomas, Thomas Morgan et Miguel Marcel Russell.