Cloisons et bestiaire en exposition

Jusqu’au 11 février, le Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville présente l’exposition signée par Dgino Cantin qui s’intitule « Nos horizons sauvages ».

On y découvre ses cloisons formées de ficelles qui dirigent le visiteur dans l’espace. S’y ajoutent des œuvres sculpturales représentant des animaux réels, mais réalisés avec des matériaux improbables.

L’artiste explique que pour ce qui est des murs de cordes, c’est la première fois qu’il le fait dans un si grand espace et en si grand nombre. Dès l’entrée, on aperçoit ce mur de ficelles qui s’entrecroisent formant des zones, des angles, créant des jeux optiques intéressants. « Les murs de cordes ont deux rôles. Ils sont des frontières, mais viennent lier les éléments entre eux », a-t-il expliqué lors du vernissage.

Ces cloisons font également penser à un labyrinthe qu’il faut parcourir afin d’avoir accès aux sculptures, imposant par le fait même, un parcours à respecter. C’est ainsi qu’on peut découvrir un gros chien fait de peau d’agneau, une œuvre qui porte le titre de « Montée des eaux ». Il vient se fondre dans la base qui est faite du même matériel. « Pour moi, cette pièce est la plus émotive de toute l’exposition », ajoute-t-il.

Il y a intégré des aiguilles d’acupuncture, des paillettes, des perles qui viennent créer une flore qui reprend possession de l’animal. Le spectateur est ensuite amené vers « Rôle de nuit », une panthère à texture de plumes. « Elle est sur son 36 tout en ayant quelque chose de menaçant », a-t-il mentionné. Le travail de la matière, épinglée entièrement pour cette œuvre, est important pour l’artiste. Il lui permet de comprendre les formes et, de manière métaphorique, le monde en quelque sorte.

La troisième sculpture, « La ville soudaine », représente un phoque, fait de cuir de cochon cette fois. Sur son dos s’est installée une ville faite de bâtiments créés avec différentes matières (bois, verre et même balles de fusil). 

Cachée derrière un mur au fond de la salle d’exposition, une œuvre représentant une dizaine de phoques. Le premier était en fait la maquette de la grosse sculpture. Étant enseignant en arts visuels au collégial, il enseigne le moulage et chaque fois que les étudiants utilisent le plâtre, il prend les restes et coule un phoque. « C’est pour cela que certains ne sont pas complets », fait-il savoir. Ils sont tous de couleurs différentes et certains ont servi de test avec des pigments ou autres ajouts. Ils semblent émerger, de cette murale, comme une mer qu’on apprécierait du dessus.

« Les trois animaux ont des choses en commun : la matérialité qui n’est pas la même et, sur les trois, il y a des choses qui poussent, mais de manière différente », ajoute-t-il. 

Quatre sculptures, dans des zones bien précises, mais toutes reliées par ces murs de cordes qui séparent et unissent en même temps.

Dgino Cantin vit et travaille dans la région de Québec. Pour lui, il s’agit d’une première présence à Victoriaville. Il apprécie particulièrement tout le volet de médiation adjacent aux expositions présentées au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger qui permet aux gens de s’approprier et mieux comprendre le travail artistique des exposants.