« Clés en main » ou les constructions artistiques de Philippe Denis

Dans le cadre de la programmation Tremplin d’Atoll, c’est l’exposition de Philippe Denis, intitulée « Clés en main », qui est présentée du 6 août au 3 septembre.

Rencontré alors qu’il procédait au montage, l’artiste, qui connaît bien Victoriaville et le centre d’exposition (pour respectivement y avoir habité quelques années et loué un atelier), a expliqué qu’il s’agissait pour lui d’un premier projet solo. On peut déjà voir son travail sur le caveau à patates des Frères du Sacré-Cœur, dans le boisé du même nom à Victoriaville, qu’il avait réalisé en duo avec Joël Alarie, il y a de cela quelques années.

Il est donc de retour afin d’offrir cette exposition, inspirée de deux de ses intérêts : l’art et la menuiserie. En effet, il est menuisier de métier et s’inspire beaucoup de ses chantiers afin de créer son art. Il aborde également le sujet de l’autosuffisance manuelle, qui fait de plus en plus défaut dans notre société, le patentage manuel, bref la débrouillardise.

Bachelier en arts visuels, Philippe continue à œuvrer dans les deux secteurs, l’art et la menuiserie. Son travail reflète bien ses passions et il est particulièrement heureux d’investir l’espace qu’on lui propose à l’Atoll.

Il y propose des toiles peintes à l’huile, représentant des lieux, des maquettes, des plans, très réalistes malgré des parties un peu plus abstraites. Cela vient s’ancrer dans l’actualité et la crise du logement (ou la difficulté à y accéder) ainsi que le fait que l’habitation ou la maison vient rejoindre tout le monde. « Quand on est artiste, on s’inspire un peu du quotidien, dans les choses qui nous intéressent », exemplifie-t-il.

L’artiste a bien réussi à habiter l’espace d’exposition, notamment avec l’œuvre intitulée « Cabane », dans laquelle le visiteur voudra entrer. Mélange de sérigraphie (et quadrichromie) et de peinture à l’huile, fait directement sur le gypse qui est cloué lui-même sur une charpente, en demi-cercle, de 2×4, l’œuvre représente une cabane que sa belle-fille a créée dans la cour. Cela rappelle que depuis l’enfance et même avant, l’humain a besoin de se créer un lieu à habiter, un cocon où il sera en sécurité. « Comme un besoin primaire qui s’exprime même quand on est très jeune », ajoute-t-il. La charpente vient, en fait, servir de cadre monumental, voire sculptural de l’œuvre.

Puis au fond, il a installé une pièce (dans la pièce) au milieu de laquelle il y a une table pour consulter une série de livres intitulées « Mécanique populaire » et qui expliquent le DIY (Do it Yourself). « Ça montre comment tout faire à la maison, dont construire un canot, faire de la soudure, etc. », dit-il. 

Pour les visiteurs, l’artiste veut communiquer qu’il aspire à transmettre la tradition de la peinture à l’huile. « Mais pour le sujet, je n’ai pas de message clair à entrer dans la gorge des gens », indique-t-il. Philippe laisse aux gens se faire leur propre représentation et décoder comme ils le souhaitent.

On peut voir l’exposition du mercredi au samedi, de 10 h à 17 h.

Tremplin

Atoll offre l’opportunité, avec le volet Tremplin, à des artistes émergents de faire évoluer et connaître leur démarche artistique, et ce, parallèlement à sa programmation régulière.