Avec son premier album, Elisabeth Provencher entre dans «Le monde adulte»

La Victoriavilloise d’origine Elisabeth Provencher franchira un grand pas, le 8 juin, alors qu’elle lancera à l’Astral de Montréal son premier album jazz moderne intitulé «Le monde adulte».

Il porte bien son nom puisqu’il arrive après les études de la saxophoniste qui a fondé son EP quintet, il y a quelques années. C’est donc l’album qui vient marquer, pour elle, son entrée dans le monde adulte ou professionnel.

«Le monde adulte», comme elle l’explique en entretien téléphonique, c’est neuf pièces composées pour son quintet, qui racontent une histoire de vie, en musique. Quarante minutes en tout qui viennent présenter l’image qu’a la compositrice du monde des adultes, dans lequel elle tente de trouver sa place. «Les pièces sont connectées entre elles. Il faut s’asseoir et écouter. C’est comme une suite», explique-t-elle.

Des pièces aux titres évocateurs comme «L’aube» qui annonce la naissance, «Incandescence» qui rappelle l’adolescence ou «Le réveil» qui inspire l’arrivée dans le monde des adultes avec toutes les responsabilités que cela implique. «Je propose un voyage dans mon imaginaire», ajoute l’artiste.

L’album s’inspire également des relations hommes-femmes, du mouvement Metoo, etc. Il raconte aussi cette lucidité qu’on développe avec le temps et les conventions sociales qu’on découvre avec l’âge. «J’ai essayé de trouver un sens à la vie adulte dont on entend si souvent parler qu’on n’a pas vraiment d’explication concrète. De mon côté, je serai une éternelle enfant dans le monde des grands», estime-t-elle.

Elisabeth Provencher confie qu’elle adore composer de la musique. «C’est ma façon de m’évader, d’exprimer ce que je veux dire, grâce à la musique», apprécie-t-elle. La compositrice considère qu’il est important d’avoir des sujets, des thèmes et les exposer dans son art.

Si elle lance l’album en personne, à l’Astral de Montréal, le 8 juin à 19 h (même si à ce moment il n’y aura plus de couvre-feu), les gens de Victoriaville ne seront pas mis de côté puisqu’une diffusion Web est prévue, tournée par une équipe professionnelle.

Il s’agira pour elle, et pour son quintet, d’un grand moment puisqu’il y a plus d’une année que le groupe n’a pas joué devant un véritable public. «On a tous hâte», dit-elle.

Outre son quintet et la composition, Élisabeth est bien occupée. Elle enseigne notamment le saxophone à l’école secondaire Le boisé de Victoriaville et à quelques autres endroits.

La musicienne a également plusieurs autres projets à réaliser, dont un d’écriture de jazz de chambre qu’elle aimerait bien enregistrer si elle parvient à obtenir une subvention. Elle parle également d’un album duo à faire avec une amie qui habite New York, lorsqu’il sera possible de se déplacer, bien entendu. «Ensemble, nous voulons réinventer les standards jazz et les amener vers le free jazz», annonce-t-elle.