Atoll : la ronde des expos reprend
La programmation d’expositions pour 2016-2017 vient d’être dévoilée au centre d’artiste Atoll de Victoriaville. En tout, cinq différentes propositions seront offertes ainsi que des conférences.
En moyenne, chaque artiste présentera son travail pendant environ un mois. Le nouveau président du conseil d’administration, Olivier Courtois, a indiqué en entrevue téléphonique que l’organisme avait comme mission de présenter des expositions et non de gérer un bâtiment (ce à quoi on s’était attardé en voulant élaborer un projet de remise à niveau de l’édifice). «C’est ce qu’il faut pour revenir dans les bonnes grâces du CALQ et avoir la subvention pour les rénovations», a-t-il souligné.
Donc après un arrêt d’environ 18 mois, un comité composé de trois personnes (Laurent Luneau, Isabelle Clermont et Anouk Desloges) a élaboré une programmation qui commencera le 19 décembre avec Phil Allard et son projet «Fractures». Il s’agit d’une mise en scène percutante qui regroupe un film, deux murales et une installation d’œuvres cinétiques qui réutilise des objets désuets issus de l’industrie automobile. On avait découvert Phil lors des dernières Installations sonores du FIMAV. C’est à lui qu’on doit le dôme fait d’antennes satellites qui avait été monté derrière la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot.
Puis du 2 mars au 2 avril, c’est à une œuvre éphémère qu’il faut s’attendre avec Thérèse Chabot et Ashley Miller. Elles privilégient les fleurs comme matériau qu’elles utilisent pour rendre hommage au travail des femmes qui perpétuent la mémoire du geste…
Évelyne Bouchard occupera les lieux du 6 avril au 5 mai et encouragera les rencontres grâce à un art relationnel qui utilise la performance et l’intervention «in socius».
En mai, du 15 au 21 plus précisément, l’Atoll poursuit sa collaboration avec le FIMAV en présentant une installation sonore. Pour conclure la saison et en nouveauté, l’exposition des membres du 1er juin au 2 juillet viendra mettre en valeur le travail d’artistes de la région.
S’ajoute un nouveau programme intitulé «Tremplin». Celui-ci permettra à Sophie Chabot de réaliser un projet de création faisant face aux préjugés véhiculés par la société sur les troubles de santé mentale. Un vernissage est prévu pour le jeudi 2 février.
En ce qui concerne les conférences, elles se poursuivent avec Gestimark
Une vision artistique
Le travail des artistes choisis (parce qu’il n’y a pas eu d’appel de candidature cette fois) représente la nouvelle vision artistique que souhaite l’Atoll qui inclut les arts visuels, sonores et l’interdisciplinarité, toujours en demeurant dans l’art actuel. Plus de précision quant à l’utilisation de matériaux recyclés et récupérés puisque, pour la majorité, c’est presque intégré à la démarche. Olivier indique même que de le préciser devient quasiment réducteur pour les artistes qui désormais sont sensibles à l’importance de remettre en valeur des matériaux… «Nous souhaitons que les œuvres proposent une réflexion sociale et encouragent le lien entre les artistes et la population», a-t-il résumé.
Le centre demeure autogéré par les membres (ils sont une quarantaine). «Et ça augmente chaque semaine. Il faut dire que le nombre avait diminué en même temps que les activités ont cessé», remarque Olivier.
Les espaces ateliers, qui permettent à des membres d’avoir accès à un lieu de création en location, sont aussi remis à niveau et presque tous loués. «Et les expositions se tiennent dans les deux salles en même temps ce qui fait qu’Atoll est le centre d’artiste qui offre le plus d’espace, ce qui est toujours intéressant pour les exposants», ajoute-t-il.
Cette remise en marche des expositions, même si les travaux de remise à niveau n’ont pas été effectués, n’est pas si dramatique que ça. «Il s’agit d’un passage nécessaire qui n’est pas si désagréable que ça», note Olivier.