Alain M. Bergeron : 10 ans et 216 livres plus tard…

LITTÉRATURE. Cela fait maintenant dix ans que le Victoriavillois Alain M. Bergeron a décidé de quitter le métier de journaliste qu’il pratiquait depuis plus de 20 années à La Nouvelle Union (L’Union avant la fusion), afin de se consacrer complètement à la littérature jeunesse. Une décision qu’il ne regrette pas du tout, 10 ans et surtout 216 livres plus tard.

«Je n’ai aucun regret pour la job, mais beaucoup pour les gens», explique-t-il d’entrée de jeu. Parce que si son travail d’auteur jeunesse le comble depuis qu’il a quitté le monde du journalisme, l’équipe et les personnes rencontrées dans le cadre de ce métier lui manquent parfois.

«Je n’ai jamais regardé en arrière, mais j’ai gardé quelque temps, ce réflexe du dimanche soir de me demander ce que je mettrais dans le journal», raconte-t-il. Mais pour le reste, la coupure a été faite et c’est depuis ce temps vers le jeune lecteur que ses efforts sont dirigés.

Surtout qu’en passant à du temps plein pour l’écriture de livres, sa production a littéralement explosé, menant aujourd’hui à 216 livres publiés, plusieurs écrits et prêts à être imprimés et d’autres à mettre sur papier. Tout cela dans différentes maisons d’édition.

Cela a donné naissance à des séries comme Billy Stuart et Capitaine Static, pour ne nommer que celles-ci. «Il faut une bonne discipline et une bonne méthode de travail que j’avais développées au journal. Cela fait que le texte s’écrit au fur et à mesure», explique-t-il.

Toujours en se fixant des objectifs simples (écrire cinq à huit pages en période de production), Alain parvient à respecter les échéanciers et à publier de nombreux livres chaque année. «Le marché est difficile, il n’y a pas de place pour le flânage. Il y a 700 nouveautés jeunesse chaque année qui sortent sur les tablettes», ajoute-t-il.

Mais avec son approche personnalisée, autant avec les enseignants, les parents que les enfants (notamment par Facebook), il parvient à garder ses jeunes lecteurs quelques années avant de renouveler sa clientèle qui aura vieilli. «J’ai des lecteurs qui ont aujourd’hui 25 à 30 ans», dit-il en souriant.

Une rentrée littéraire impressionnante

Fidèle à son habitude, la rentrée littéraire automnale d’Alain M. Bergeron est toujours impressionnante et propose de nombreux nouveaux titres. Parlons seulement de Kalamazoo, publié chez Michel Quintin et qui regroupe des gags créés il y a plusieurs années pour la revue humoristique Safarir. «C’est en fait l’ancêtre des Savais-tu?», précise l’auteur. En fait, sous format bande dessinée, le livre regroupe des blagues d’Alain illustrées par Sampar au sujet d’animaux.

Autre nouveauté, Les Zintrépides, un livre dont vous êtes le héros et qui se veut un dérivé des aventures de Billy Stuart. «C’est l’idée de Colette Dufresne qui a installé le squelette du livre. J’ai ajouté la touche Billy Stuart et les mots d’auteur», explique-t-il.

Au fil de l’enquête, le lecteur est amené à faire des choix qui lui permettront d’avancer dans l’histoire ou d’avoir à reprendre tout du début. Un deuxième devrait sortir en 2016 et un troisième en 2017.

Quant à Billy Stuart, il est de retour dans un dixième livre intitulé La déesse de la foudre dans lequel Billy et ses amis devront vaincre la peur de l’orage… Encore des aventures abracadabrantes du raton-laveur. Le 11e et le 12e paraîtront en 2016 et parleront des 12 travaux de Billy Stuart.

Les Savais-tu ont toujours la côte chez les jeunes lecteurs et ceux-ci pourront en apprendre davantage sur les phacochères avec le 64e de cette série à succès. «Sampar a fait un clin d’œil aux Vicas sur la page couverture», précise Alain.

En 2016, ce sera au tour des autruches et des tatous d’être en vedette dans cette formule qui a fait ses preuves.

D’autres publications pour les plus jeunes seront offertes sous peu, notamment chez Le Chat-Ô en Folie. De ce côté, trois nouveaux titres sont prévus, La garderie des petits dragons, Les petites fées du potager et Le portrait volé de Barbelée. Des livres fortement illustrés par Fil et dont les textes sont d’Alain. Une bande dessinée devrait naître de ces aventures en 2016, notamment de celles de Pépé le petit chevalier.

Finalement, le premier tome de La bande des quatre est publié cet automne. Il s’agit d’un projet à huit mains de quatre amis écrivains : Alain M. Bergeron (Ringo), François Gravel (Spatule), Martine Latulippe (Coccinelle) et Johanne Mercier (Peanut). Il s’agit d’un roman épistolaire de 300 pages qui relate la correspondance entre quatre aspirants moniteurs d’un camp de vacances. Chacun incarne un personnage qui provient de la même ville que lui. Il y a donc des références aux lieux. Par exemple, le Luxor ou le Musée Laurier se retrouvent dans le livre.

Les trois autres suivront respectivement au printemps 2016, automne 2016 et hiver 2017.

À tout cela s’ajoutent les nombreuses animations dans les écoles pour Alain M. Bergeron qui dureront jusqu’à la mi-décembre. Ensuite, il rentre dans ses terres et reprend l’écriture afin de rattraper l’important retard qu’il a accumulé ces derniers temps.

Ceux qui voudraient rencontrer Alain M. Bergeron pourront le faire dimanche 6 décembre entre 13 h 30 et 15 h alors qu’il sera en séance de signatures chez Buropro à Victoriaville.