Sondage: 56% des parents déclarent que l’état psychologique de leurs enfants s’est détérioré depuis le début de la pandémie

La COVID-19 cause des effets dévastateurs sur la santé physique et mentale des Québécois. Ainsi, 56% des parents affirment que l’état psychologique et émotionnel de leurs enfants s’est détérioré depuis le début de la pandémie. C’est l’un des constats observés par la maison CROP dans un sondage en ligne, auprès de 1408 Québécois âgés de 18 ans et plus, du 17 au 20 avril, pour le compte de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais.

«C’est extrêmement préoccupant. La crise a eu un impact majeur sur les Québécois dans l’ensemble et sur les jeunes en particulier, a déclaré le président fondateur de la Fondation, Jasmin Roy. Pour éviter l’éclosion d’un problème additionnel de santé publique, nous devrons offrir rapidement une panoplie de stratégies pour soutenir les gens et les jeunes les plus touchés. Les conseils prodigués à l’heure actuelle ne suffisent pas. Pour certains, l’activité physique aide, mais pour d’autres, ça prendra d’autres méthodes cognitives et comportementales.»

Des enfants plus tristes, seuls et irritables qui dorment mal

Les plus importants impacts psychologiques et émotionnels concernent le sentiment de solitude qui s’est détérioré, selon 42% des parents interrogés. Suivent dans l’ordre : l’humeur générale, la frustration ainsi que l’inquiétude et l’insécurité (31%). Plus du quart (26%) estime que la vision négative des choses ou des événements quotidiens s’est également détériorée, tout comme le sentiment de tristesse (25%).

De plus, 48% des répondants déclarent que le comportement de leur enfant s’est dégradé depuis le début de la pandémie. Pour 35% des personnes interrogées, leur progéniture est plus irritable et agressive qu’avant. Il en va de même pour l’état physique des enfants alors que 45% des parents affirment que celui-ci s’est dégradé. Un peu plus de 60% affirment que la routine de sommeil de leurs enfants a été modifiée et se fait plus tard (61% se réveillent plus tard et 64% se couchent plus tard).

Pourtant, 93% des parents confirment que leurs enfants font de l’activité physique et 78% des activités artistiques. «Il en faudra manifestement plus puisque 91% s’entendent pour dire que les gouvernements devraient se donner une stratégie pour favoriser l’équilibre psychologique de la population durant et après cette crise», observe Jasmin Roy.

Le retour en classe

De manière plus précise, la possibilité d’un retour en classe dans les prochaines semaines cause de l’anxiété chez 67% des parents (34% très anxieux, 33% assez anxieux) et 46% chez leurs enfants (18% très anxieux, 29% assez anxieux).

À savoir quand devrait se faire le retour en classe, une majorité de parents (57%) estiment que cela ne devrait pas se faire avant la rentrée de septembre. À peine plus du quart (27%) croient que le retour à l’école devrait se faire entre le 4 mai et la mi-juin, alors que 16% ne souhaitent pas se prononcer et disent faire confiance au gouvernement pour choisir le bon moment.

«Notre Fondation compte être un partenaire de premier plan pour améliorer la santé émotionnelle et relationnelle des Québécois, et particulièrement celle des enfants et des adolescents, a ajouté Jasmin Roy, qui souhaite mettre l’expertise de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais à contribution. Les adultes et les enfants doivent renouer avec un certain sentiment de bien-être pour relever les défis qui se présenteront à eux. La réussite scolaire est intrinsèquement liée à une bonne santé mentale.»

La garde partagée

La garde partagée touche 26% des foyers avec enfants. Pour 61% des parents qui vivent cette situation, le changement de maison des enfants est devenu une source de stress (21% tout à fait d’accord, 40% plutôt d’accord).

Pour une majorité de parents touchés par la garde partagée, la crise a modifié les règles. On observe d’ailleurs que ces changements ont une influence directe sur l’inquiétude et l’insécurité que vivent les enfants. De même que sur la tendance à avoir une vision négative des choses.

Impact sur la santé mentale

Les adultes ne se portent guère mieux. Pas moins de 83% des adultes interrogés éprouvent un sentiment d’inquiétude et d’insécurité, et 77% affirment éprouver des sentiments de tristesse, de solitude et de frustration. Ils sont 38% à avoir constaté une dégradation de leur humeur depuis le début de la crise.

Les troubles du sommeil (71%), un état de fatigue général (72%) et des symptômes de crises d’angoisse (49%) ont aussi été observés. Sans surprise, 74% ont une vision négative de la situation ou des événements quotidiens. Ils ont également de la difficulté à se concentrer sur une tâche à 72%, tandis que 70% sont irritables, voire agressifs.

Fait à noter, 20% des participants ont répondu avoir augmenté leur consommation d’alcool et 8% des fumeurs ont accru leur usage du tabac.

«Ce sondage nous démontre que la pandémie et le confinement que cela provoque ont des conséquences majeures sur l’équilibre psychologique et émotionnel chez les parents et leurs enfants», a pour sa part réagi Sophie Desmarais, marraine d’honneur de la Fondation.

Enfin, 49% des répondants pensent que les choses vont profondément changer dans la société et 42% qu’on va rapidement pouvoir recommencer à vivre, mais avec des normes sévères de distanciation sociale.

La Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais

Créée en 2010, la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais est à la fois un organisme de bienfaisance et un organisme communautaire dont la mission consiste à créer des milieux positifs et bienveillants en cohérence avec les objectifs (SDG) fixés par les Nations Unies. L’équipe de la Fondation a le mandat de sensibiliser, d’éduquer, de soutenir et de contribuer à la recherche de solutions durables aux problèmes de violence, de discrimination et d’intimidation dans tous les milieux de vie, qu’il s’agisse des milieux éducatifs, des milieux de travail ainsi que de tous les environnements dans lesquels évoluent nos aînés. La mise en place de saines habitudes de vie émotionnelles et relationnelles est au cœur de son approche, qui a pour but de favoriser l’inclusion de tous et de prévenir les problèmes de santé mentale, et ce, tant au Canada que partout ailleurs dans le monde. Jasmin Roy et Sophie Desmarais, marraine de la Fondation, sont désormais enregistrés auprès des Nations Unies comme représentants de la société civile ECOSOC.