Coronavirus : des solutions pour éviter l’écroulement de notre agriculture

En pleine pandémie de la COVID-19, des moyens existent pour soutenir les producteurs agricoles dans la région.

Lorsque le fédéral a annoncé la fermeture des frontières canadiennes aux visiteurs, l’Union des producteurs agricoles (UPA) est montée au front afin de demander une exemption pour les travailleurs étrangers temporaires. Le syndicat a eu gain de cause le 18 mars.

«Ces travailleurs (plus de 16 000) sont essentiels pour le fonctionnement des fermes maraîchères. Même avec cette mesure, certains ne viendront pas au Canada à cause du coronavirus», indique James Allen, président de l’UPA de la Chaudière-Appalaches.

Comme solution de rechange, l’UPA créera une campagne de recrutement pour trouver de la main-d’œuvre québécoise en chômage forcé. Afin de mener cette initiative, l’organisme travaillera de concert avec Agricarrières, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS).

«On parle surtout de travailler dans les champs et serres, avec les fruits et légumes», explique M. Allen.

La main-d’œuvre sera recrutée par les centres d’emploi agricole du Québec. Les offres seront affichées sur le emploiagricole.com.

Hygiène et financement

Dans les autres secteurs agricoles, la production se poursuit comme à l’habitude. La pénurie de main-d’œuvre est moins présente, car plusieurs catégories d’emplois nécessitent des qualifications précises. Les normes d’hygiène, bien que déjà strictes, ont été renforcées à cause du COVID-19.

«Par exemple, comme producteur laitier, on doit suivre les normes du Lait canadien de qualité (LCQ) avec ses mesures de salubrité. On ne rentre pas n’importe comment dans une ferme animale. Il y a toujours de la biosécurité», rappelle James Allen.

Au niveau des aides financières annoncées, Financement agricole Canada recevra cinq milliards de dollars supplémentaires. Plus important prêteur du secteur agricole et agroalimentaire au pays, l’organisme aidera les producteurs et transformateurs à profiter d’une souplesse financière, dans les cas des problèmes de liquidité et pertes de ventes.

Également, tous les producteurs admissibles, dont la date de remboursement de leur prêt avec le Programme de paiements anticipés (PPA) est le 30 avril ou avant, obtiendront un sursis de six mois.

«Ce sera vraiment utile pour les petits producteurs sans intermédiaire, qui vont de la ferme au marché. J’encourage les gens à acheter local. Les agriculteurs seront là pour nourrir les Québécois», dit M. Allen.