Venue d’Italie, Bianca Iannucci se trouve une deuxième famille

VICTORIAVILLE. Bianca Iannucci, une adolescente de 16 ans, habite Caserta, une ville du sud de l’Italie. Mais depuis le 23 août 2014, Bianca séjourne à Victoriaville grâce à l’organisme AFS qui favorise les échanges interculturels. La famille de Michel Lachapelle et Pascale Royer, et leurs deux enfants, Zoé, 9 ans, et Rosie, 5 ans, a accueilli l’adolescente italienne à bras ouverts.

Bianca Iannucci, en s’inscrivant au programme d’échanges, visait plus que l’apprentissage de la langue française. «Mise à part la langue, les gens m’encourageaient en me disant : tu vas voir, c’est une belle expérience, tu connaîtras plein de monde. J’aime beaucoup ça, j’adore voyager, découvrir de nouvelles choses et de nouveaux pays», mentionne la jeune fille qui a beaucoup voyagé en Europe, en plus d’avoir passé deux semaines, à un certain moment, au Royaume-Uni.

«L’idée de venir ici, de découvrir une nouvelle école et de nouveaux amis, m’emballait», ajoute-t-elle.

Familière de la langue italienne et de l’anglais, Bianca, en débarquant à Victo, se débrouillait quelque peu en français, mais pas au point de soutenir de longues conversations. «À l’école, mes amis m’aidaient en me parlant lentement, mais entre eux, ça allait vite», dit-elle.

Au moment de son inscription à l’échange, Bianca Iannucci avait placé le Canada comme deuxième choix après les États-Unis. Aujourd’hui, toutefois, nul regret pour elle de s’être retrouvée au cœur des Bois-Francs. Même qu’elle appréhende déjà son départ le 4 juillet prochain. «Ça se passe trop bien, ici. Ne reste que trois mois environ et je devrai m’en retourner. Je suis «full» triste, note-t-elle en empruntant une expression bien québécoise. C’est sûr, il m’arrive parfois de m’ennuyer un peu de ma famille et de mes amis. Mais, ici, j’ai une deuxième vie et une seconde famille.»

Intégrée à la famille

Pascale Royer et Michel Lachapelle considèrent pratiquement Bianca comme leur troisième enfant. «Elle fait partie intégrante de la famille, c’est notre troisième fille. Elle nous accompagne dans nos activités. Mais elle a quand même son espace, son coin à elle, sa salle de bain», souligne Pascale.»

«Bianca est comme une troisième enfant que nous n’avons pas eue, renchérit Michel. En accueillant une étudiante d’ailleurs, il faut s’investir. C’est notre façon de voir. Nous voulons lui faire vivre des découvertes, lui montrer des choses. Le but, c’est de la faire participer avec nous, on l’intègre. On veut qu’elle nous suive. Oui, ça vaut le coup!»

«Nous sommes allés avec elle au Village Vacances Valcartier cet hiver», précise Zoé. De fait, Bianca a vécu sa toute première expérience de glissade sur neige. Son verdict : «Très l’fun», répond-elle.

Le rude hiver, cette année, le froid mordant, en fait, l’a notamment marquée. Chez elle, en Italie, la température hivernale oscille entre 7 et 13 degrés, parfois, le mercure peut chuter à 0 degré.

Avec sa famille d’accueil, Bianca a pu se promener, effectuer plusieurs visites à Québec, à Montréal, et assister notamment à des spectacles.

Bref, Bianca savoure à plein son expérience. «Ça en vaut la peine, même si, au départ, on peut craindre l’inconnu parce qu’on ne connaît pas la famille, ni la culture. Mais, souligne-t-elle, quand on commence à la vivre et à la découvrir, c’est quelque chose de vraiment beau. Aujourd’hui, je me sens Italienne et Canadienne. Je me sens les deux.»

Bianca Iannucci s’est fort bien adaptée à sa famille victoriavilloise, affirme Pascale Royer. «On n’aurait pas pu mieux tomber, confie-t-elle. On se ressemble beaucoup, on a des affinités. Elle s’adapte bien à la famille. On dirait qu’elle a toujours habité avec nous. C’est super naturel!»

«Bianca et moi avons des points en commun, comme la lecture et les arts plastiques», tient à dire Zoé qui en a profité pour montrer au journaliste le masque fabriqué par Bianca à l’école.

La petite Rosie ajoute aussi son grain de sel. «Elle est contente, gentille et intelligente. Elle se fait aussi beaucoup d’amis. Je suis contente de l’avoir dans la famille.»

Des amis, elle s’en est fait, effectivement. Et même un amoureux, Gabriel Chagnon, rencontré lors d’un party de Noël.

Des comparaisons

Le Québec et l’Italie, deux cultures, deux modes de vie, Bianca a pu constater les différences, notamment en matière de bouffe. «J’adore la cuisine italienne, déclare l’adolescente. La nourriture, ici, je le trouve très différente. Mais je l’aime.»

Eh oui, elle a goûté la poutine, mets qu’elle a adoré. «J’y ai goûté dès le premier dîner, le lendemain de mon arrivée», se rappelle-t-elle.

L’étudiante italienne dit apprécier aussi le style de vie qu’elle découvre ici. «En Italie, tout est plus vite, toujours plein de choses à faire, note-t-elle, tandis qu’ici, on peut prendre davantage le temps, passer du temps avec la famille et les amis.»

Bianca préfère, par ailleurs, l’école québécoise, qui se termine en fin de journée, alors qu’en Italie, les élèves vont en classe du lundi au samedi, de 8 h à 13 h. «Mais nous avons des examens tous les jours, et beaucoup de devoirs à faire chaque après-midi. On doit «full» étudier», fait-elle remarquer.

Une expérience à vivre

Tous s’accordent pour confirmer la richesse de l’expérience vécue par la famille Lachapelle et Bianca Iannucci. «On lui transmet un peu de la culture québécoise et vice-versa, souligne Michel. Les échanges nous permettent aussi d’en apprendre sur la culture italienne.»

«Il s’agit aussi d’une belle richesse pour les enfants. Ça leur fait une grande sœur. Vraiment, c’est une expérience enrichissante, mais il faut être prêt à le faire et à la vivre pleinement», ajoute Pascale.

«Je trouve que c’est chouette de vivre cette expérience-là», commente Zoé.

Et le mot de la fin de cette jeune fille venue de loin et qui se trouve «très chanceuse». «J’ai trouvé une belle famille, une belle ville, une belle école. J’aime vraiment ça. C’est une expérience dont je me souviendrai toute ma vie», conclut-elle en assurant qu’elle gardera contact et qu’elle reviendra, un jour, au Québec.

Et elle invite, bien sûr, sa famille d’adoption à la visiter en Italie. «Ce sera à mon tour de leur faire découvrir le monde.»

Pascale et Michel, après le départ de Bianca, s’accorderont une certaine pause, mais déjà ils manifestent leur intention de revivre pareille expérience. «On le fera avec un garçon, précise Pascale, mais on ne sait pas encore de quel pays.»

Michel Lachapelle dit souhaiter que leur expérience puisse inspirer d’autres familles et les inciter à en faire autant avec ce programme de l’organisme AFS.