Un agréable sentiment d’accomplissement pour Isabelle Doyon
La fondatrice de la Marche du pain de Plessisville, Odette Doyon, décédée en janvier 2015, serait certes fière de sa fille Isabelle qui a participé au projet de construction d’un dispensaire qui a vu le jour, cet été, dans un petit village de San José, au Pérou.
«Quand ma mère est décédée, j’avais le goût d’apporter moi aussi ma contribution à un projet communautaire international», explique-t-elle. «Tout s’est concrétisé quand trois de mes collègues de travail, à qui j’avais parlé des accomplissements de ma mère, ont décidé d’embarquer avec moi dans Pérou 2016, d’une génération à l’autre.»
Par le biais d’une campagne de financement qui s’est échelonnée sur une période d’un an et demi dans la région de Brome-Missisquoi, Isabelle et ses amies ont pu amasser un montant de 5600 $ qu’elles ont fait parvenir au père Étienne Germain pour la construction du dispensaire attenant à sa maison et au centre récréatif qui porte déjà le nom d’Odette Doyon. «Ma mère aimait associer les communautés religieuses à la Marche du pain pour s’assurer que l’argent amassé soit entièrement consacré à la réalisation des projets sur le terrain», de faire savoir Isabelle.
Comme si leur contribution n’était pas déjà suffisante, le groupe s’est également rendu au Pérou durant l’été afin de participer à l’inauguration du dispensaire. En plus d’Isabelle et de ses collègues Guylaine Montfils et Santia Couture de Granby, de même que Sylvie Leclerc du Saguenay, sa tante Lise (sœur d’Odette), missionnaire retraitée qui parle aussi l’espagnol, les a accompagnées.
«Nous avons sacrifié nos vacances familiales pour nous rendre là-bas. Nous avons entièrement payé nos billets d’avion et notre hébergement ce qui nous a coûté à chacune d’entre nous environ 2000 $. De plus, de concert avec le Centre de santé international de Québec, nous avons pu apporter trois valises pleines de médicaments (sans ordonnance) pour le dispensaire», explique Isabelle.
Le don de soi
«Ma mère a fait tout au long de sa vie le don de soi. Elle s’est rendue à maintes reprises dans différents pays pour aider les gens, que ce soit au Paraguay, en Colombie et à Haïti, mais elle n’a pas eu le temps d’aller au Pérou, alors que sa santé s’est dégradée à cause de la maladie, et voir le centre communautaire qui porte son nom. Ce voyage m’a permis en quelque sorte de réaliser son dernier souhait», souligne Isabelle habitée par un sentiment d’accomplissement.
«Je comprends aujourd’hui bien des choses sur les raisons qui pouvaient motiver ma mère à s’impliquer dans de telles causes et comment elle a travaillé fort toute sa vie pour les autres. J’ai vu sur place des gens très très pauvres. Le fruit de leur travail ne sert qu’à payer leur nourriture. Ils n’ont pratiquement rien. Leur toit se compose de quelques feuilles de tôle et ils dorment sur le sol en terre. Mais, ils savent dire merci et c’est tellement gratifiant de se le faire dire», poursuit-elle en ajoutant qu’elle serait certainement bénévole à l’année si elle était millionnaire.
Elle dit avoir été marquée par la cérémonie d’inauguration du dispensaire alors qu’un repas était servi gratuitement aux gens présents. «Comme il nous restait des tamalès, une sorte de semoule de maïs cuite à la vapeur, plusieurs revenaient en chercher pour en rapporter dans leur famille. C’était très touchant.»
Peut-être y retournera-t-elle un jour, qui sait. D’ici là, elle entend continuer à s’impliquer dans son patelin et à s’occuper de sa famille. «J’ai toujours fait du bénévolat comme pour le Défi Leucan avant cet «appel» pour le dispensaire», de dire Isabelle convaincue que ce projet sera très utile aux habitants qui pourront se procurer des médicaments à faible prix. «Maintenant que ce projet est complété, je prévois m’investir plus localement à Bromont avec mon conjoint pour les œuvres de l’association des pompiers.»
Un cœur tendre
Le cœur tendre d’Isabelle a également ressurgi au Pérou alors qu’elle n’a pu résister, lors de sa présence à San José, à l’invitation de devenir la marraine de la petite Camilla, une nouvelle née de ce petit village. Elle a aussi eu un autre coup de cœur pour la famille d’Antonio, dont le frère vit au Québec, qui leur a préparé une recette de panchamanca. «Malgré qu’il s’agisse d’une famille très pauvre, ils n’ont pas hésité à nous recevoir. Ils ont mis six heures à nous préparer ce repas avec l’aide de pierres chaudes dans la terre.»
Durant leur périple, le groupe d’Isabelle a notamment eu l’occasion de participer à des olympiades avec les enfants du centre récréatif Odette Doyon et de créer une murale extérieure avec ces derniers et de visiter quelques écoles du secteur.