Rémi Deshaies, un grand bénévole qui laisse sa marque

VICTORIAVILLE. À 86 ans, le Victoriavillois Rémi Deshaies peut dire qu’il a eu une vie bien remplie. En plus de sa carrière dans le monde de l’éducation, l’homme, natif de Saint-Sylvère et dernier d’une famille de 15 enfants, ne cesse de s’engager dans sa communauté. Cet engagement bénévole de longue date a récemment été récompensé. Le gouvernement du Québec lui a décerné un prix Hommage bénévolat-Québec dans la catégorie «bénévole».

«Rémi a de bonnes racines, témoigne France, sa conjointe. Son père était bien impliqué dans son milieu.»

Rémi Deshaies a commencé sa vie professionnelle comme enseignant, ce qu’il a fait pendant 16 ans avant de se retrouver au poste de directeur adjoint de la Commission scolaire de Victoriaville aux côtés du directeur général Jean-Paul Croteau, son ami. «On a contribué, à l’époque, à bâtir le nouveau cours secondaire», rappelle-t-il.

Le bénévolat constitue, dit-il, sa seconde carrière qu’il a entreprise un peu avant l’heure de sa retraite. «Ce qui m’a toujours motivé dans mon engagement, ce sont les jeunes et ma ville», confie-t-il lors d’une rencontre à son domicile avec le www.lanouvelle.net.

Rémi Deshaies rappelle qu’il a d’abord œuvré dans le domaine du baseball pour assurer sa relance à Victoriaville. Peu après, il devient président de Baseball Estrie.

On l’a vu également s’impliquer avec le Canada en Afrique dans le but d’aider à installer la démocratie dans des pays émergents.

Avec son épouse France, Rémi Deshaies s’est également engagé dans l’accueil et l’intégration des immigrants. D’ailleurs, ils ont adopté un jeune garçon du Vietnam âgé de 8 ans à l’époque.

L’engagement du Victoriavillois n’a jamais cessé. «Il est même devenu plus important, plus intense, depuis ma retraite», note-t-il. Et France, sa femme, l’a toujours supporté, même pour le baseball, un sport qu’elle connaissait peu, au départ. «Mais elle est devenue la partisane la plus intense», affirme, en riant, M. Deshaies.

Des faits marquants

Certains projets réalisés procurent davantage de fierté à Rémi Deshaies.

Comme la relance de la chorale de la paroisse Saint-Christophe-d’Arthabaska à laquelle il a été associé pendant 22 ans. «Des années bien remplies», se souvient-il.

De plus, Rémi Deshaies n’a pu dire non au curé de l’époque Réjean Couture pour piloter le projet majeur de restauration de l’église Saint-Christophe-d’Arthabaska au milieu des années 90. «Et nous avons obtenu la plus haute distinction, l’église a été désignée bâtiment patrimonial» souligne-t-il, avec fierté, rappelant que tout ce projet devait se plier à des normes et des critères rigoureux.

«Il a fallu rétablir l’état originel de l’église, observe-t-il. On a fait appel à des peintres et à 23 sculpteurs bénévoles, des retraités de l’enseignement pour la plupart, et qui s’adonnaient ainsi à leur passe-temps.» Ce qui a permis d’économiser des centaines de milliers de dollars.

«Ce projet fait partie des choses dont je suis le plus fier», admet-il.

Mais un autre projet lui tient à cœur, le Centre communautaire d’Arthabaska, dont il est le président fondateur.

«Pendant longtemps, fait-il remarquer, la sacristie constituait le seul lieu pour la tenue des rencontres, des réunions. Par la suite, l’ancien hôtel de ville a servi un certain temps.  Le Centre communautaire d’Arthabaska devenait une nécessité.»

En 1983, la retraite arrivée, Rémi Deshaies avait entrepris des démarches pour participer à un projet en Afrique avec l’ACDI. «On y cherchait des enseignants et des cadres retraités en vue d’organiser un système d’éducation. Ça m’intéressait», raconte-t-il.

Mais le maire d’Arthabaska, Pierre Roux, avait pour lui une autre mission. Le maire contacte Rémi Deshaies et réussit rapidement à le convaincre de s’impliquer dans le dossier du nouveau centre communautaire.

Rémi ira négocier à Trois-Rivières pour l’obtention d’une subvention fédérale. «On a obtenu 800 000 $ et le projet s’est mis en branle», mentionne-t-il.

Un terrain, par la suite, a été déniché pour lequel, une fois de plus, la qualité de négociateur de Rémi Deshaies a été mise à profit.

L’homme pensait demeurer deux ans dans l’organisation à la suite de la concrétisation du centre communautaire. «J’y suis resté 10 ans à la présidence. J’ai quitté ensuite en sachant que l’organisation était bien en place.»

Un stade pour Victo

Au milieu des années 90, Rémi Deshaies a poursuivi son implication dans le domaine du baseball. Le milieu le réclamait, même qu’on l’a nommé président.

Rémi et ses acolytes ont su remettre le baseball sur les rails, mais Victoriaville ne possédait toujours pas de stade. En vue du 150e anniversaire la ville en 2011, les intervenants, Rémi en tête, ont élaboré un projet de stade. Au fil des ans, le sujet faisait régulièrement l’objet des discussions. «En 30 ans, j’ai présenté trois propositions de stade, mais ce n’était pas une priorité pour les élus», note Rémi Deshaies.

Mais avec un allié comme le conseiller municipal Jacques Gagnon, des négociations ont été entamées. Puis, le député d’Arthabaska Claude Bachand est devenu un partenaire important faisant du stade un projet prioritaire de son deuxième mandat.

Et le stade est devenu réalité. Rémi Deshaies se dit fier et heureux de constater les commentaires positifs des joueurs quant à la qualité du terrain. «Sans le stade, on n’attirerait pas les événements comme les championnats des petites ligues», insiste-t-il.

Des remerciements

L’honneur reçu pour ses années de bénévolat le touche profondément. Rémi Deshaies remercie d’ailleurs la Ville pour avoir soumis sa candidature et Jean-Paul Croteau et Réjean Couture pour les références.

Homme humble, le Victoriavillois précise qu’il a été bien entouré. Rien ne se fait seul. «L’idée, c’est que tout ce que je reçois, je dois le partager avec tous ceux qui m’ont appuyé. Sans eux, les projets n’auraient pu se réaliser. Il s’agit d’un travail d’équipe», signale-t-il.

Des proches lui rendent hommage

Lors d’un déjeuner, des amis de Rémi ont tenu à lui rendre hommage et à le féliciter pour le prix Hommage bénévolat-Québec qu’il a reçu, le 14 avril, à l’Assemblée nationale, des mains du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad.

«C’est très facile de dire : Rémi fut maître de chorale pendant des années. Il a consacré des heures à promouvoir le baseball dans la région. C’est grâce à lui que le Centre communautaire d’Arthabaska fut réalisé, que l’église Saint-Christophe a retrouvé son âme religieuse et culturelle. Mais le faire a demandé imagination, courage et force de caractère», soulignent ses amis qui lui ont offert un petit souvenir en échange d’un gros travail à accomplir pour que la mémoire collective demeure vivante.

Ils demandent à Rémi de mettre par écrit, de rédiger le meilleur de ses heures de bénévolat qui cachent «tant d’histoires pleines de joie, d’émotions et même, de nostalgie».

Ses amis souhaitent le voir écrire au moins quatre grands chapitres de son grand livre que fut son bénévolat pour rappeler la chorale, le baseball, le Centre communautaire et l’église Saint-Christophe.

«Je vais faire ce que je peux», promet Rémi Deshaies.