Parrainage civique des Bois-Francs souffle 20 chandelles

VICTORIAVILLE. L’organisme Parrainage civique des Bois-Francs célèbre, cette année, son 20e anniversaire. C’est en 1994 que l’organisme a vu le jour afin de répondre aux besoins de parents de personnes déficientes intellectuelles. Parents et intervenants manifestaient ce désir de combler les besoins sociaux de ces personnes en les intégrant dans la communauté pour élargir et agrandir leur réseau social avec une personne significative, lui donnant de son temps, comme le fait un ami.

Éducateur spécialisé à l’époque, Guy Huard, fait partie des membres fondateurs de l’organisme avec Jacqueline Paris-Charest et Gilles Malo, tous deux parents d’enfants ayant une déficience intellectuelle.

«Nous avions comme mission d’intégrer les personnes dans la communauté. Nous supportions les parents. Mais on a beau favoriser l’intégration, ces personnes n’avaient pas de réseau social ou d’amis», rappelle Guy Huard.

Cependant, on avait bien entendu parler d’un concept de parrainage à Drummondville. «Nous nous sommes informés et nous avons proposé le concept aux parents d’ici qui ont accepté d’y collaborer, note Guy Huard. Avec la supervision de l’équipe drummondvilloise, on a créé un comité. On a démarré l’organisme à bout de bras.»

Parrainage civique des Bois-Francs est né à l’époque de la désinstitutionnalisation. «On a commis à l’époque, une grave erreur, comme société, en plaçant les personnes dans des centres spécialisés, en les déracinant de leur milieu naturel et en les envoyant bien souvent loin de chez elles», soutient Guy Huard qui considère Parrainage civique comme une sorte d’outil de réparation. «C’est comme l’erreur de la société qu’on corrige en réintégrant les personnes, on leur redonnant la chance de recréer minimalement un réseau social», explique-t-il.

Le jumelage

L’organisme Parrainage civique des Bois-Francs, qui couvre les 34 municipalités des MRC d’Arthabaska et de L’Érable, favorise le jumelage, comme on le précise, «à son plus pur idéal», c’est-à-dire une personne déficiente intellectuelle pour un bénévole/ami qui l’intègre dans ses activités.

«Le but, en fait, c’est que le contact entre le parrain et son filleul soit entretenu le plus régulièrement possible pour que ce soit davantage significatif», précise Guy Huard.

Actuellement, le Parrainage civique des Bois-Francs compte 63 jumelages actifs. Moins de 10 personnes attendent un jumelage avec un bénévole. Au total, 110 bénévoles gravitent autour de l’organisme.

Un jumelage, fait-on remarquer, apporte autant au parrain qu’à la personne. «Tout le monde y trouve son compte, fait valoir le coordonnateur de l’organisme, Sylvain Tanguay. Les personnes aux prises avec une déficience intellectuelle sont vraies, authentiques. C’est plaisant de retrouver cette authenticité. Il y a un engouement des bénévoles pour notre organisation, justement en raison de ce que les filleuls leur apportent.»

«Ces personnes sont simples, pas compliquées du tout, renchérit Guy Huard. Elles ne jouent pas de «game». On peut les prendre en modèle parce que nous, on se complique la vie.»

Le Parrainage civique des Bois-Francs regroupe 250 membres. «Avec les années, la société a évolué, les opinions des gens envers les personnes ont changé», observe François Verville, président du conseil d’administration de l’organisme.

«On accepte beaucoup mieux la différence aujourd’hui», ajoute Sylvain Tanguay.

«On a fait un grand pas. On est sur la bonne voie de réparer les événements passés. Le parrainage constitue un bel outil d’intégration. On a la responsabilité de redonner à ces personnes», constate Guy Huard qui salue le travail accompli par les responsables du Parrainage civique des Bois-Francs qui fait en sorte que des bénévoles s’impliquent, que certains demeurent fidèles pendant des années. Certains bénévoles font partie de l’organisme depuis une douzaine d’années. «C’est tout à l’honneur du Parrainage civique qui apporte un excellent support aux bénévoles. Ceux-ci se sentent aidés, valorisés», commente le membre fondateur.

Jour de fête

L’équipe du Parrainage civique des Bois-Francs ne passe pas sous silence, bien sûr, ses 20 ans et célébrera son anniversaire, le dimanche 23 novembre, de 11 h à 16 h au Pavillon Arthabaska.

La programmation prévoit un dîner, un party de Noël en après-midi avec danse, surprises et du plaisir pour tous.

«On y invite les parrains avec les filleuls, tous les membres. On s’attend à accueillir environ 200 personnes», mentionne Pascale Hébert, adjointe administrative.

Pour information, on peut téléphoner au 819 751-1331.

Commentaires de personnes filleules

-Elle a tout le temps un beau sourire. Elle est super fine. On est deux rayons de soleil.

-J’aime tout de ma marraine. Je me sens à l’aise de la voir, plus heureuse aussi. J’ai quelqu’un pour faire des sorties.

-Mon parrain est «smat». Il est drôle. On va voir jouer les Tigres, parce qu’à Montréal, c’est trop cher.

-Ça me donne confiance, ça me donne la chance de ne plus prendre mes marches seule. Je fais de nouvelles activités.

-Elle m’apporte de l’amour. J’aime son sourire, sa bonne humeur. C’est ma deuxième mère.