Warwick : le réseau collecteur suscite des questions
La salle du conseil municipal de la Ville de Warwick était bondée lundi soir. Plusieurs citoyens étaient présents à cause d’un point à l’ordre du jour de la séance régulière du mois d’août qui concerne le réseau collecteur du projet éolien Arthabaska.
Il faut rappeler que la municipalité s’est déjà retirée de ce projet mené par Boralex et qui consiste en l’implantation, dans différentes municipalités de la région, d’éoliennes. Il n’y aura donc aucune éolienne à Warwick. Toutefois, les élus ont adopté une longue résolution permettant le passage souterrain d’une partie des fils de ces éoliennes sur le territoire de la Ville de Warwick, sur les terrains municipaux du 5e Rang et de la Route de Saint-Albert.
Avant même le début des discussions à ce propos, la conseillère Céline Dumas s’est retirée de la salle, expliquant que son conjoint avait signé un contrat avec Boralex pour une de ses terres à Victoriaville et souhaitant ainsi éviter ainsi tout conflit d’intérêts. « Et ce peu importe ma position sur ce sujet », a-t-elle indiqué. Une entente signée récemment comme l’a ajouté le directeur général de la Ville de Warwick, Matthieu Levasseur.
Ce dernier a ensuite fait la lecture de la résolution qui implique plusieurs considérations. Elle débute par un rappel du projet mené par Boralex de même que par le résultat de la consultation publique s’y rattachant. « La Ville de Warwick a conclu que l’érection et l’implantation d’éoliennes sur son territoire n’a pas rencontré l’acceptabilité sociale jugée requise par la Ville de Warwick où notamment, 346 électeurs sur 488, représentant 71% des électeurs des zones concernées par l’implantation d’éoliennes se sont exprimés clairement en la défaveur de la présence d’éoliennes », a-t-il lu.
M. Levasseur a poursuivi sa lecture en indiquant qu’il y avait lieu « de faire une distinction entre le projet dans son ensemble, l’érection et l’implantation d’éoliennes sur le territoire et l’installation d’équipement pour le raccordement du projet ». Ainsi, une partie du réseau collecteur du projet, sous la forme de câbles enfouis, serait situé sur le territoire de la Ville de Warwick, « bien qu’aucune éolienne ne serait implantée », afin de raccorder les éoliennes situées sur le territoire de la Ville de Victoriaville.
Il faut ajouter que l’actuelle réglementation de la Ville de Warwick permet le passage de ce réseau collecteur. « Malgré la légalité d’une telle implantation, le conseil municipal désire ajouter certaines conditions à l’octroi d’une éventuelle demande de permis en ce sens », dit encore l’écrit. L’autonomie des autres municipalités a également été abordée dans la résolution qui a ensuite été proposée par la conseillère Amélie Hinse.
La mairesse suppléante, Noëlla Comtois, a tenu par la suite à remercier les élus et l’équipe de l’administration qui a travaillé fort afin que la résolution réponde aux préoccupations des citoyens. « À Warwick il n’y aura pas d’éoliennes, mais ailleurs, ils font ce qu’ils veulent, ils sont autonomes. Ce sont nos voisins, nos partenaires », a-t-elle précisé.
Des questions
Bien entendu c’est ce sujet qui a été au cœur des questions à la fin de la séance du conseil. D’ailleurs avant le début de cette période, la mairesse a tenu à expliquer quelques balises avaient été mises en place afin d’assurer un meilleur déroulement. Respect et constructif résument ces modifications. Pas de dossiers personnels discutés pendant cette période (pour des raisons de confidentialité). « Nous acceptons une question, avec un commentaire pas trop long et aucun débat. Et une sous-question », a indiqué Mme Comtois. Pour ceux qui ne respectent pas cette nouvelle façon de faire, un premier avertissement est donné, puis un final. « Ensuite c’est l’invitation à quitter », a-t-elle averti en ajoutant que tout se passe habituellement bien avec la plupart des citoyens.
C’est l’ancien maire Claude Desrochers qui a pris la parole en premier demandant à qui serait acheminée la résolution adoptée plus tôt en soirée au sujet du projet éolien. « À prime abord à la MRC et le promoteur puis analysée par Hydro-Québec », a répondu le directeur général. M. Desrochers a également demandé une relecture de deux passages, celui sur l’acceptabilité sociale et le dernier puis a voulu quelques précisions notamment sur la remise en état du terrain après le passage.
Un autre citoyen a demandé la position de la Ville de Warwick face à ce projet, du côté de la MRC. La mairesse a rappelé qu’il n’y aurait pas d’éolienne à Warwick. Un troisième citoyen a demandé des nouvelles du maire Pascal Lambert. À cela le directeur général a indiqué qu’il était en mode réadaptation. Le citoyen a de plus suggéré, plutôt que l’éolien, de vérifier pour l’énergie solaire. Cette forme d’énergie a également été mentionnée par Fernand Béliveau.
Une autre question concernait le projet éolien et le citoyen se demandait pourquoi les fils (le réseau collecteur) n’étaient pas considérés comme faisant partie de l’éolienne en tant que telle. À cela la mairesse a répondu que ce transport était permis par un règlement lorsqu’il concerne l’électricité, l’aqueduc et l’égout.
Ce citoyen a également demandé si des gens acceptaient de l’argent pour ce passage de fils. « Ça se jase », a-t-il indiqué. Le directeur général a précisé que personne ne recevait d’argent pour cela, le tracé étant sur l’emprise publique.
L’ancienne conseillère municipale Pierrette Lauzière s’est également avancée au micro, voulant amener du positif, ne cachant pas qu’elle était contre les éoliennes. Elle a demandé si les élus avaient mis en place un dossier économie d’énergie. « Y’a-t-il cette préoccupation », a-t-elle voulu savoir. À cela la conseillère Patricia Carrier a répondu que le sujet avait justement fait partie des discussions pour la planification stratégique.
Claude Desrochers est revenu au micro voulant s’assurer qu’il n’y aurait pas d’éoliennes à Warwick. « Il n’y en aura pas… pour le moment en tout cas. On ne peut répondre pour plus tard », a indiqué Mme Comtois. Matthieu Levasseur a ajouté que le passage des fils dans la municipalité n’avait rien à voir avec l’implantation d’éoliennes. « Ce n’est pas de mettre un pied dans la porte? », s’est interrogé M. Desrochers.
Puis il a demandé si les élus pouvaient promettre que d’ici la prochaine élection (dans deux ans), il n’y aura pas d’entente avec les compagnies éoliennes. « On videra le débat lors des élections », a-t-il fait savoir. « On vous a entendus », a terminé la mairesse suppléante.