Warwick : deux nouvelles rues inquiètent le voisinage
Les citoyens répondent présent aux séances du conseil municipal de Warwick. Plus d’une trentaine d’entre eux ont assisté à la rencontre de mai, s’asseyant jusque dans le couloir pour questionner leurs élus sur différents dossiers, le plus populaire s’avérant la construction projetée de huit habitations multifamiliales sur la rue Bissonnette.
Une séance d’information publique précédait le conseil de lundi au sujet des rues Bissonnette et Lavertu, sur lesquelles les promoteurs Gaétan Bissonnette et Michèle Marchand prévoient l’érection de huit immeubles de quatre logements et de six habitations unifamiliales. Plusieurs citoyens ont raté la présentation, croyant que celle-là se déroulait à 19 h 30. Ainsi, ils ont participé au conseil afin de pouvoir s’enquérir des détails du projet et faire part de leurs préoccupations aux élus.
Céline Faucher, résidente du quartier, a brisé la glace en demandant si le modèle de construction des habitations multifamiliales pouvait encore être revu. Soulevant des inconvénients pour les résidents qui deviendront voisins de cour arrière, par exemple ceux de la rue Martel, étant donné les balcons planifiés aux deuxièmes étages, elle a manifesté des inquiétudes quant à son intimité. «Les balcons pourraient-ils être à l’avant?», a-t-elle suggéré. Diego Scalzo, maire de Warwick, a assuré prendre note des commentaires.
Mme Faucher a relancé les discussions en remarquant l’élévation des immeubles érigés par les promoteurs. «Est-ce possible de restreindre la hauteur des bâtiments? Sinon, les locataires du premier étage auront une vue dans la piscine de leurs voisins», a-t-elle exemplifié. En outre, elle a ajouté s’inquiéter de la pente des terrains et des désagréments éventuels. La présence d’un drain débouchant près de chez elle lui apparait aussi problématique à long terme, puisque dans les plans, une bâtisse fera son apparition à cet endroit. «Où ira l’eau? Sur nos terrains? Devrons-nous faire une digue? C’est à la mode ces temps-ci», a-t-elle noté. Mme Faucher envisage des solutions quant au maintien d’une vie privée pour les gens qui verront leur paix chamboulée par ce projet, comme la plantation d’arbres qui, une fois matures, protégeraient minimalement l’intimité de tout un chacun. Selon elle, la construction des garages, prévue jusqu’à la limite des lots, constitue un autre irritant.
Réal Rheault, aussi domicilié dans ce secteur, a pris la parole pour signifier que lors de l’achat de leur terrain, on leur avait dit que le quartier serait composé de maisons. «Pourquoi mettre des blocs dans un secteur censé être familial?», a-t-il demandé. Le premier magistrat a parlé d’une demande importante pour ce type d’habitation. «Avec huit blocs de quatre logements, on arrive facilement à 32 locataires et 64 adultes avec des voitures, juste pour cette rue», a fait valoir M. Rheault. Qui plus est, il imagine mal des familles s’y installer et pense plutôt que l’artère attirera des couples âgés, à l’instar de la rue Turcotte. «Ça répond donc à un besoin», a relativisé M. Scalzo.
D’autres citoyens des environs ont corroboré les propos de M. Rheault, comme quoi on les avait assurés, lors de l’acquisition de leur terrain, que tout le lotissement se vouait à la construction de résidences unifamiliales et de maisons jumelées. Certains ont admis que leur décision aurait été bien différence s’ils avaient connu les desseins des promoteurs. Le conseiller Étienne Bergeron a demandé si cet élément a été consigné, ou même notarié, lors de l’achat. «Ces bâtiments respectent le code municipal, mais s’ils ne conforment pas la promesse d’achat et qu’il y a quelque chose d’écrit, on n’est plus dans le même problème», a mentionné l’élu.
Isabelle Nolin a quant à elle relevé les transformations au lotissement des deux artères, permettant l’accueil de ces plus imposants bâtiments. Après nombre d’interventions citoyennes, le maire a certifié que toutes les observations feront l’objet d’échanges entre les sept membres du conseil.
M. Bergeron a rappelé que les projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI), comme celui des rues Bissonnette et Lavertu, confèrent beaucoup de pouvoirs aux municipalités. «On trouvait ce secteur névralgique et c’est bien que vous nous fassiez part de vos craintes, car, avec la Loi sur les cités et villes, nous avons beaucoup de contrôle, jusqu’au choix des matériaux, par exemple. Votre opinion a du poids et, dépendamment des documents que vous nous fournirez, on a le pouvoir de demander des changements», a-t-il conclu.