Warwick : des questions sur le projet éolien
C’est l’éventuel projet éolien Arthabaska de Boralex qui a fait l’objet de la majorité des questions lors de la séance du conseil municipal de mai à Warwick, cela après que les élus aient adopté le premier projet de règlement modifiant le règlement de zonage, puis donné l’avis de motion et déposé le projet de règlement, justement en lien avec l’éolien.
Cette période réservée aux citoyens et à leurs interrogations a été lancée par celui qui a été maire de la municipalité pendant deux mandats et jusqu’en 2021, Diego Scalzo. Celui-ci y est allé avec une série de questions destinées aux élus municipaux et portant sur le projet éolien. S’il avait initialement l’intention de débattre du sujet, considérant l’état de santé du maire, un ami et collègue pendant plusieurs années, il a choisi de lancer ses 11 questions au conseil et a indiqué souhaiter recevoir des réponses par courriel ou par téléphone.
Hauteur prévue des éoliennes, le bruit en décibels de l’équipement, disponibilité d’un visuel du projet, indexation des redevances, nappe phréatique et les impacts sur l’industrie touristique sont quelques questions qu’il a posées, en plus de s’interroger sur la possibilité que d’autres éoliennes s’ajoutent dans quelques années, notamment.
C’était la première fois, comme il l’a indiqué à la fin de la réunion du conseil, qu’il se retrouvait de l’autre côté de la salle, présent à titre de simple citoyen, mais préoccupé par le sujet. Le directeur général Matthieu Levasseur a voulu répondre immédiatement, en bonne partie, à ses interrogations, lui expliquant que les éoliennes projetées auraient une hauteur entre 150 et 210 mètres, émettant un bruit de 50 décibels (norme gouvernementale). « Pour ce qui est du visuel, on a fait la demande à Boralex et en toute honnêteté, on ne s’attend pas à en recevoir une présentement. De toute façon, si jamais c’est autorisé dans nos municipalités, dans les études d’impact du BAPE, il devra y avoir assurément un visuel », a-t-il mentionné.
Il a ensuite précisé que les redevances seraient effectivement indexées tous les ans et que du côté de la nappe phréatique, il y avait des normes pour les milieux humides dans le règlement qui sera présenté le 23 mai. En ce qui concerne l’industrie touristique, le directeur général a indiqué qu’une étude sur les impacts n’a pas été présentée et quant au fonds agroenvironnemental, il a expliqué que la MRC y était favorable, mais qu’il n’avait pas les détails de ce qu’il inclura.
Matthieu Levasseur a également ajouté que le projet de règlement pour l’implantation éventuelle de ce dossier touchait uniquement cinq zones de la municipalité, « principalement le 4e rang de part et d’autre ». « S’il y avait d’autres éoliennes, elles devraient respecter les zones et les conditions si le règlement est adopté. Et il faut également l’autorisation du ministère », a-t-il précisé.
Un autre citoyen, Harold L’Heureux, a pris la parole, s’inquiétant aussi d’un autre projet, par la suite qui viendrait s’inscrire dans le temps, puis un autre, « faisant en sorte qu’on n’en sortira jamais ». « Si on dérèglemente et on permet de s’installer et s’il n’y a pas de norme pour la hauteur, comme c’est le cas en Europe… » s’interroge-t-il.
Il a pris en exemple le parc éolien de L’Érable et cité le BAPE notamment pour l’enjeu du paysage, dit que le plus haut édifice de Montréal était d’une hauteur de 205 mètres et celui de Vancouver de 200 mètres. « La Ville a-t-elle l’intention de fournir une étude d’impacts sur ce projet pour l’ensemble de la population? », a-t-il demandé en ajoutant qu’avant de prendre une décision sur un tel projet, il fallait savoir sur quoi on se prononce. Le citoyen a également abordé les répercussions du projet sur la dévaluation des propriétés limitrophes aux éoliennes et la participation citoyenne au processus de décision notamment par un référendum.
À cela, le directeur général a précisé que le projet de règlement de zonage incluait plusieurs étapes, dont la tenue d’un registre de signatures. « Il demande un nombre minimal de signatures et dépassé ce nombre, les membres du conseil auraient le choix de dire s’il y a un référendum ou pas », a-t-il précisé en ajoutant que ce nombre de signatures sera un signe des citoyens et que le processus en cours permet justement d’aller chercher des informations sur le sujet.
Un troisième Warwickois, Normand Avoine, s’inquiétait particulièrement du bruit que font les éoliennes. Il a expliqué que « pour dormir, afin d’obtenir des conditions optimales, il est recommandé que le niveau de bruit constant au sein de la chambre à coucher ne dépasse pas 30 décibels. On est loin du compte ». À cela, le directeur général a précisé que le 50 décibels prévu était à 700 mètres des habitations et que cette norme représentait environ le niveau de leur discussion. Le citoyen n’était pas en accord avec son affirmation, indiquant qu’il était possible de télécharger, sur tout appareil mobile, une application qui chiffre justement le niveau sonore.
M. Avoine a également abordé le sujet de la fatigue auditive amenant des acouphènes ou autres impacts. « Il serait important de s’informer sur ces aspects. » Il a également demandé pourquoi qu’à Kingsey Falls, lieu où est installée la compagnie Boralex, il n’y aurait aucune éolienne. « Si je comprends bien, c’est pas dans ma cour », a-t-il conclu.
Finalement, Sébastien Martineau est venu au micro, tout simplement pour savoir quand les travaux de réfection des sentiers du parc Étoiles d’or auront lieu et il a questionné les élus sur les matériaux utilisés. On lui a répondu que c’est en juin qu’on prévoit la réfection qui sera réalisée avec de la poussière de pierre.