«Votre hôpital sera mis à niveau, vous le méritez!»
Le «très bientôt» du premier ministre Couillard prononcé à Victoriaville jeudi s’est matérialisé dès le lendemain matin alors que le ministre Gaétan Barrette s’est amené à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska pour annoncer l’inscription du projet d’agrandissement de l’hôpital à la rubrique «projets à l’étude» du Plan québécois des infrastructures (PQI). Ce plan, a déclaré le ministre, est la garantie que le projet se réalisera et que le gouvernement du Québec a mis de côté les fonds nécessaires.
Le ministre de la Santé en a fait l’annonce lors d’une conférence de presse en présence de Martin Beaumont, PDG du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, de Claude Charland, président de la Fondation Hôtel-Dieu d’Arthabaska et d’André Bellavance, maire de Victoriaville.
Au total, et selon le scénario le plus optimiste, le docteur Barrette aimerait bien, dans quatre ans, assister à l’inauguration de l’hôpital modernisé.
Il s’agit d’un projet de 51,6 millions $ (un maximum, a-t-il précisé) pour lequel la Fondation Hôtel-Dieu d’Arthabaska versera 9,4 millions $. Le ministre a souligné, à plusieurs reprises, que ces efforts de la communauté avaient été extraordinaires. Cette contribution représente près de 20% de la facture, en proportion la plus importante au Québec, a-t-il souligné. Au total, incluant les travaux déjà réalisés (dont les cliniques oncologique et pédiatrique), c’est 14 millions $ que la Fondation aura investis.
Il a expliqué qu’entre aujourd’hui et la première pelletée de terre, il faudra passer par différentes étapes : dossier d’opportunités, plans et devis, appels d’offres.
Déjà, a-t-il annoncé, le gouvernement dégage une somme de 1,6 million $ pour des travaux d’évaluation.
Pour des projets de cette envergure, il faut compter, en moyenne, de cinq à sept ans entre l’inscription au PQI et la réalisation.
Annonce opportuniste, électoraliste?, a-t-on demandé au ministre alors qu’il reconnaît, qu’effectivement, ces jours-ci, «ça sent la (élection) partielle».
Il se défend de faire de la politique disant de ce projet d’agrandissement qu’il est très attendu et nécessaire. Dès son entrée en fonction, a-t-il précisé, il a dû faire le «ménage» à la liste des projets, «tassant» des projets politiques. Il n’a retenu que les projets répondant à deux critères, la vétusté et les besoins, la vétusté non seulement à cause de l’âge des installations, mais des risques pour la sécurité.
Aux journalistes, il a affirmé que l’urgence de l’Hôtel-Dieu était désuète avec un grand D.
Précisant ne pas vouloir alarmer la population, il a même dit que sans l’avoir vue, il sait que l’unité de stérilisation est aussi désuète, que ses locaux sont mal disposés et que c’est parce que le personnel fait plus qu’attention que l’hôpital demeure performant.
«Votre hôpital sera mis à niveau, vous le méritez», a-t-il dit lors de son allocution, s’adressant tout à la fois au personnel, aux contributeurs qu’à la population.
Le chantier devrait ajouter 5000 mètres carrés à l’hôpital du côté de la rue Laurier. L’urgence y sera déménagée et agrandie, passant de 18 à 24 civières et procurant quatre lits en psychiatrie. Les travaux devraient aussi mettre à niveau la stérilisation, l’unité des soins intensifs, le centre de production alimentaire. La salle de réveil du bloc opératoire sera refaite. Le déménagement de l’urgence entraînera un réaménagement des services ambulatoires actuellement dispersés dans l’hôpital.
«Yess!», a dit, d’emblée, Claude Charland, ex-directeur général de l’ex- CSSS d’Arthabaska-et-de-L’Érable, distribuant les remerciements tant au ministre qu’à tous ceux qui se sont mobilisés autour de la Fondation.
Quant au maire de Victoriaville, il a dit du ministre Barrette qu’il était un homme de parole. Il y a quelques semaines, M. Bellavance avait déclaré être sorti «optimiste» de sa rencontre avec le docteur Barrette au sujet de ce projet.