«Victo va au bout de ses principes de développement durable»
VICTORIAVILLE. Pour les travaux qu’elle a menés à son usine des eaux usées Achille-Gagnon et qui lui permettra de prolonger de 20 ans son espérance de vie, la Ville de Victoriaville s’est attiré les «bravos» du ministre fédéral Denis Lebel et du ministre québécois Laurent Lessard.
Les deux encadraient le maire de Victoriaville, Alain Rayes, lundi après-midi ponctuant de leur présence la fin des travaux qu’on a effectués à l’usine d’assainissement.
Les deux paliers de gouvernement, par le biais du programme de la taxe sur l’essence, ont financé en grande partie (4,7 millions $) le chantier de 6 millions $ que la Ville a piloté dans sa station.
Les travaux comprennent la construction d’une station de pompage au collecteur Laflamme (située entre le boulevard Jutras et la rue Laflamme) laquelle sert de pré-traitement des rejets du parc industriel. On a également acquis deux flottateurs et ajouté deux unités de déshydratation des eaux usées.
La Ville de Victoriaville serait la première en Amérique du Nord à utiliser un type de procédé (de boues activées) qui fait en sorte que, chaque jour, elle transforme 32 millions de litres d’eaux usées… les épurant tant et tant qu’elles deviennent de l’eau claire qu’on retourne à la rivière Nicolet et du compost que l’on entrepose à Saint-Rosaire.
Par ces travaux, la Ville aurait ainsi augmenté de 33% sa capacité de production, a précisé le maire Rayes, capable d’assurer son développement pour les 20 prochaines années. Ce n’est pas très «sexy», a-t-il signalé, de parler d’eaux usées, mais une entreprise comme Lactantia, par exemple, aurait pu décider de quitter Victoriaville si elle n’avait pas eu l’assurance que la Ville peut traiter ses rejets, elle qui mène un projet d’agrandissement de quelque 40 millions $ actuellement. «Il faut être prévoyant et proactif», a ajouté le maire.
C’est ce qui a fait dire au ministre Laurent Lessard que même jusque dans ses boues, la Ville de Victoriaville allait au «bout de ses principes de développement durable», se montrant impressionné par le procédé qu’utilise la station pour épurer les eaux usées. «Vous réussissez à anticiper et à modéliser votre développement… et ça sans rebâtir.»
Le ministre québécois a aussi été élogieux à l’égard de son homologue fédéral, Denis Lebel, ministre de l’Agence de développement économique du Canada, disant que son gouvernement avait été le premier à institutionnaliser le Fonds fédéral de la taxe sur l’essence.
Le ministre Lebel, rappelant qu’il avait aussi été maire comme M. Lessard, a indiqué que cette enveloppe avait été doublée, indexée, assurant ainsi aux municipalités une source de financement stable et prévisible.
Les infrastructures liées à l’eau et aux égouts sont la «base de tout», a-t-il dit.
Quelques infos
Construite en 1985, l’usine d’assainissement est opérationnelle depuis 1986.
Depuis 2010, la Ville de Victoriaville a bénéficié d’une somme de près de 10 millions $ dans le cadre du Fonds fédéral de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec : 7 071 988 $ du gouvernement fédéral, 2 916 696 $ du gouvernement du Québec.
Une partie de cette somme a servi à financer les travaux de l’usine Achille-Gagnon.