Victo n’attend pas un accident… ou une loi

D’ici l’été, une douzaine de camions de la flotte de Victoriaville seront munis de gardes latérales. Le maire André Bellavance précise que ces dispositifs n’éliminent pas à 100% les risques d’un accident. Mais ils pourraient éviter le pire, qu’un cycliste ou un piéton heurté par un véhicule se retrouve sous ses roues, a-t-il fait remarquer.

Dans le garage municipal, deux des véhicules sont déjà munis de ces gardes, un camion de services pour les travaux d’aqueduc et d’égout et un dix roues avec benne basculante.

Au Québec, à Montréal plus précisément, des piétons et cyclistes ont ainsi été écrasés sous des poids lourds en l’absence de ces dispositifs qui comblent un espace entre les roues avant et arrière.

L’accident survient surtout lorsque le gros véhicule tourne à droite et qu’un piéton, un cycliste ou un triporteur se retrouve dans son large angle mort, explique Michel Lachapelle, directeur des travaux publics à la Ville de Victoriaville.

Ces dispositifs de sécurité commencent à se multiplier au Québec.

Victoriaville n’a pas voulu attendre un accident… ou une loi pour sécuriser ses véhicules lourds, a dit le maire Bellavance.

Au temps où il était député fédéral, un projet de loi avait été déposé en ce sens. «J’ai importé cette idée d’Ottawa pour m’apercevoir que le projet était déjà dans la machine municipale de Victoriaville.»

Ne serait-ce que pour sauver une vie, les 15 000 $ que coûteront les équipements pour la douzaine de camions pèsent peu dans la balance, a fait valoir le maire.

La Ville loue ses véhicules du Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER). Dans certains cas, le camion lui est livré avec ses gardes latérales. Dans d’autres, il faut les fabriquer. Dans le cas du camion à benne, les dispositifs ont été conçus dans un atelier de soudage de Victoriaville.

Ils sont simples à installer… et à enlever lorsque vient le temps de réparer le véhicule, a souligné M. Lachapelle.

Selon le type de camion, les gardes sont installées à 14 ou 18 pouces du sol. En Europe, ils le sont à 21. Pour certains gros véhicules, comme le balai de rues, il est impossible de le doter d’un tel système qui nuirait à ses opérations.

«Je ne suis pas du genre à imposer», a répondu le maire lorsqu’on lui a demandé si les camionneurs contractuels de la Ville (pour le transport de la neige) devraient équiper leurs véhicules de gardes latérales. M. Bellavance souhaiterait toutefois que l’initiative de la Ville ait un effet incitatif.