Vers la gestion municipale des fosses septiques
Un jour viendra, d’ici la fin de 2018, où les propriétaires de résidences dotées d’une fosse septique devront s’en remettre à leur municipalité pour la gestion de leurs boues.
Avec Gesterra, la MRC d’Arthabaska est à élaborer ce système de gestion pour les localités desservies par la société d’économie mixte, ce qui représente à peu près l’ensemble des 22 municipalités.
Avec la municipalisation du service de vidange des fosses septiques, cela ferait en sorte que les propriétaires privés n’appelleraient plus un entrepreneur pour effectuer le travail, encore moins l’effectuer eux-mêmes.
Gesterra s’occuperait de collecter les boues, de les transporter et de les valoriser. Les frais s’inscriraient à même la facture des taxes municipales.
«Là où ce système municipal est implanté, il en coûte moins cher aux contribuables», assure Frédérick Michaud, directeur général de la MRC d’Arthabaska, évoquant des économies d’échelle pour l’entrepreneur qui aura à quadriller systématiquement les secteurs non desservis par les égouts municipaux.
La MRC d’Arthabaska ne créerait pas un précédent en implantant ce système, puisque, au Québec, le pourcentage de fosses septiques gérées individuellement est passé de 82% à 43% entre 2003 et 2013. M. Michaud fait allusion à la municipalité de Lac Mégantic qui a adopté ce système il y a plus de dix ans.
Ce projet s’inscrit à même le nouveau plan de gestion des matières résiduelles de la MRC d’Arthabaska présentée au gouvernement.
La prise en charge municipale répondrait à plusieurs objectifs, toujours selon les autorités de la MRC. Comme à celui du gouvernement québécois de bannir l’enfouissement des matières organiques pour 2020.
Plus encore, par la municipalisation de la gestion, la MRC s’assurerait que les propriétaires disposent d’installations conformes, qu’elles sont vidangées aux deux ans pour une résidence permanente, aux quatre ans pour une résidence saisonnière. La MRC fait d’ailleurs remarquer que ces exigences sont des dispositions réglementaires.
Le préfet, Lionel Fréchette, observe que ce projet comporte d’autres avantages qu’environnementaux. Dans des secteurs où les résidences sont rapprochées les unes des autres, une fosse défaillante pourrait contaminer la nappe phréatique ou encore l’eau du puits des voisins.
Le nouveau système pourrait «irriter» des propriétaires qui ne se conforment pas aux règlements, admet M. Michaud. Entre 30 et 40% ne respecteraient pas ces dispositions.
Là où la MRC d’Arthabaska se distinguerait, c’est qu’elle remettrait la gestion des boues entre les mains de Gesterra, une société d’économie mixte créée en 2007, propriété municipale à 51% et à 49% par Gaudreau Environnement.
Gesterra se doterait des installations pour valoriser les boues. Et rien n’empêcherait la société de faire appel à d’autres entrepreneurs si Gaudreau Environnement ne pouvait suffire à la tâche avec l’augmentation soudaine des fosses à vidanger, précise M. Michaud.
Lorsqu’il a été question de ce sujet, le maire de Tingwick, Réal Fortin, s’est retiré de la table du conseil des maires, lui qui est un employé de Gaudreau Environnement.