Une infirmière auxiliaire ravie de son nouveau métier

Même après une longue journée de travail au 5-A de l’Hôtel-Dieu-d’Arthabaska à Victoriaville, Marie-Jacques Poitras, les étoiles dans les yeux, n’a pas hésité à parler de ce nouveau métier qu’elle a choisi, celui d’infirmière auxiliaire.

La jeune maman de 30 ans, qui a trois enfants (3, 6 et 7 ans), est très heureuse d’avoir osé faire le pas et se lancer dans cette formation de 18 mois (soutenue financièrement par le gouvernement du Québec) qu’elle a complétée avec succès. « La santé, c’est un domaine qui m’a toujours fortement intéressée, mais je ne me croyais pas à la hauteur. On a quand même la vie des gens entre nos mains », lance d’entrée de jeu Marie-Jacques.

C’est après la naissance de son premier enfant, voyant comment on s’occupait bien d’elle à l’hôpital, que l’idée a fait son chemin. Après avoir complété sa famille, elle s’est lancée dans la formation en août 2021 au Centre de formation professionnelle Vision 2020 de Victoriaville. Elle a choisi le Diplôme d’études professionnelles (DEP) afin de devenir infirmière auxiliaire, ce qui lui évitait d’avoir à faire les cours de base, qu’elle n’avait pas suivis lors de son passage au collégial. « J’avais un peu peur de retourner au Cégep à mon âge. Mais, finalement, je ne fais pas une croix sur la formation d’infirmière. C’est dans mes projets si tout va bien », confie-t-elle en ajoutant qu’elle a toujours soif d’en apprendre davantage et qu’elle voudrait exploiter son plein potentiel.

Si elle a trouvé sa place à l’Hôtel-Dieu-d’Arthabaska, où elle affirme avoir été chaudement accueillie et intégrée par l’équipe, elle pourrait bien, dans quelques années, revenir aux études pour augmenter ses compétences et aider encore davantage les patients. Elle a en effet choisi d’œuvrer à l’hôpital plutôt qu’en CHSLD. « J’ai fait deux semaines là-bas, mais ce n’est pas fait pour moi, même si la clientèle est très attachante », a-t-elle découvert. En effet, il lui faut beaucoup d’action et pas de routine, ce qui fait que l’étage de médecine générale, où elle est actuellement affectée, fait son bonheur. « Les patients passent et retournent chez eux parce qu’ils sont, la plupart du temps, guéris », explique-t-elle avec un sourire. 

De la théorie à la pratique

Si la formation comporte des stages qui permettent de voir véritablement comment le métier fonctionne, Marie-Jacques explique que rien ne prépare au lot d’émotions vécues dans la pratique. « Les profs nous l’ont souvent dit qu’ils nous donnaient une petite partie du bagage, mais que c’est à l’hôpital ou au CHSLD qu’on vivrait ce que c’est », se souvient-elle. Il lui faut donc apprendre à être empathique envers les autres tout en restant professionnelle et en effectuant bien son travail. 

C’est particulièrement difficile lorsqu’elle doit donner des soins palliatifs, comme elle le raconte avec les yeux qui s’emplissent d’eau. Il faut dire qu’elle a récemment perdu son père et qu’elle est en mesure de savoir comment les familles vivent ces moments, ce qui ajoute à son expérience. Mais dans l’ensemble, son travail est très gratifiant.

C’est depuis mars qu’elle travaille à l’hôpital à titre de Candidate à l’exercice profession d’infirmière auxiliaire (CEPIA) et, depuis un peu plus de deux semaines, comme infirmière auxiliaire, ayant passé (tout comme le reste de sa cohorte) l’examen avec succès.

Ainsi, à ceux qui prévoient suivre la formation d’auxiliaire, de préposée ou d’infirmière, Marie-Jacques donne ce simple conseil : « N’écoutez pas ce qu’on dit ». En effet, si plusieurs histoires circulent sur ces métiers, il n’en demeure pas moins que pour Marie-Jacques, c’est un travail très valorisant qu’elle a choisi et qu’elle apprécie. Elle en parle avec un enthousiasme contagieux.

Étant nouvelle dans le domaine, les irritants, comme le temps supplémentaire (obligatoire ou non), sont peu nombreux en ce qui la concerne. « C’est facile quand on aime ça et les journées passent vite », estime-t-elle.

Un exemple

Malgré sa jeune famille et un conjoint qui travaille également sur des quarts (jour soir, nuit), Marie-Jacques a eu le courage de faire les études nécessaires et maintenant d’œuvrer dans ce domaine qu’elle a choisi et qui lui donne une grande satisfaction. La nouvelle infirmière auxiliaire confie toutefois que c’est véritablement la conciliation travail-famille qui est le plus difficile pour elle. « Mais je suis bien entourée, notamment avec ma belle-mère qui nous aide beaucoup », ajoute-t-elle.

Marie-Jacques travaille actuellement sur des quarts de jour et de soir et parvient malgré tout à passer du bon temps en famille, cela même s’il lui faut davantage d’organisation. « C’est quand je travaille le soir et que je ne peux border mes enfants que c’est le plus triste pour moi. Mais j’en ai parlé et des collègues d’expérience m’ont donné des trucs pour passer des moments de qualité avec eux », fait-elle savoir.

Chose certaine, elle ne regrette nullement d’avoir décidé de faire le pas, de se lancer dans les études, malgré sa jeune famille et travailler à l’hôpital pour aider les gens. D’ailleurs, elle représente un bel exemple pour ses trois enfants, ayant fait l’effort de retourner sur les bancs d’école pour réaliser sa passion. « Ils sont toujours heureux et fiers quand on passe devant l’hôpital », a-t-elle partagé en terminant.