Une grand-mère n’a pas fini d’en découdre avec la DPJ
Multipliant les démarches depuis trois ans pour obtenir des accès à son petit-fils de 10 ans, une grand-maman fait face à un combat qui n’en finit plus, malgré deux jugements favorables, l’un de la Cour supérieure et un autre de la Cour du Québec.
Celle que nous appelons Maryse (nom fictif) pour préserver l’identité du garçon s’est, de nouveau, retrouvée devant le tribunal le 7 juillet pour une audience en lien avec les mesures compensatoires.
La grand-mère y retrouve, avec surprise, le juge qui, en mars, a rendu un jugement qu’elle qualifie « de juste et d’équitable » et qui lui accordait des droits d’accès au plus tard deux semaines après la décision.
Des accès qui nécessitaient, au départ, la présence d’une tierce personne, mais cette supervision devait être levée en juin. Mais Maryse n’a bénéficié d’aucun accès à son petit-fils.
Elle est plutôt convoquée au tribunal pour une nouvelle audience. « Le juge m’a demandé si j’avais un avocat. Je lui ai répondu que je connaissais très bien mon dossier », raconte-t-elle en entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net.
Au palais de justice, la grand-maman déplore qu’on l’ait empêché de voir ou d’adresser la parole à son petit-fils qui, dit-elle, a dû passer toute la journée dans un petit local. « Qui se soucie de lui? », lance-t-elle.
Maryse a demandé au magistrat s’il se souvenait du jugement qu’il avait rendu. « Oui, m’a-t-il répondu, mais en montrant ses poignets, il m’a fait savoir qu’il avait les mains liées, ajoutant que ça semble cristallisé pour votre petit-fils. »
La grand-mère a voulu savoir ce que cela signifiait. « Ce n’est pas la DPJ qui vous empêche de le voir, m’a confié le juge. C’est le garçon qui refuse. Mais on le manipule. Il dit ce qu’on lui dit de dire », soutient-elle.
Maryse attend quelque part en septembre la prochaine décision du tribunal, une décision qu’elle appréhende. « Le juge m’a prévenu que je n’allais pas être contente. Sans vouloir me donner une opinion ou un conseil juridique, il m’a suggéré de prendre un avocat pour contester. C’est un non-sens. Je suis en démarche depuis trois ans, j’ai obtenu deux jugements favorables. Ça n’a jamais de fin », dénonce-t-elle, tout en rappelant qu’elle avait pleinement collaboré en 2020 lorsque les autorités ont sorti l’enfant du domicile de sa maman incapable de s’en occuper.
Depuis ce temps, la grand-maman a fait du garçon sa priorité. Retraitée tout comme son conjoint, elle n’a que de l’amour et du temps de qualité à donner à l’enfant. « Ils doivent mettre en priorité les intérêts de l’enfant, mais ce n’est pas ce qu’ils font. Ça n’a pas de sens de se faire voler son petit-fils. Je m’en suis occupé parce que ma fille n’est pas en mesure de le faire. Plus tard, mon petit-fils constatera toutes les démarches que j’ai faites pour lui et il comprendra qu’on lui a menti et qu’il a été berné », souligne-t-elle, en affirmant qu’il s’agit « d’un cas flagrant d’abus de confiance et de malveillance ».
Pour elle, une situation de genre doit être dénoncée. « Si ça arrive à moi, ça arrive à d’autres aussi », conclut-elle.
Maryse a d’ailleurs déposé une plainte à la Commission des droits de la personne. L’organisme lui a fait parvenir un accusé de réception.