Un procès simulé pour conclure le projet La Cour d’école
Pour la toute première fois dans la région, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a proposé à des élèves de icinquième année de l’école Pie-X de Victoriaville son projet La Cour d’école qui a pris fin, mardi, par un procès simulé.
Le projet La Cour d’école se veut un programme éducatif, mis sur pied en 2015, qui a pour objectif d’expliquer aux jeunes le fonctionnement du système de justice criminelle et pénale québécois et de les sensibiliser aux conséquences sociales et légales de la criminalité.
« C’est la première fois qu’on présentait le projet ici au Centre de services scolaire des Bois-Francs. On a sollicité l’enseignante Maude Desharnais. On la remercie d’ailleurs de son ouverture et de sa confiance parce que c’était méconnu. Les enfants ont vraiment apprécié », a souligné Me Cynthia Cardinal, procureure aux poursuites criminelles et pénales au palais de justice de Victoriaville.
Le programme outille les élèves en matière de choix de vie et les initie à certains principes fondamentaux du système de justice québécois. Au cours des leçons d’une heure dispensées en classe par un procureur du DPCP à raison d’une fois par semaine, différents thèmes ont été abordés de manière ludique et participative : du fonctionnement du système de justice aux conséquences sociales et légales de la criminalité en passant par le consentement, l’absentéisme scolaire, l’intimidation, la prudence sur Internet et la consommation de drogue.
« Du mois d’octobre jusqu’en avril, 17 leçons ont été tenues. Chacune des leçons est vraiment imagée, illustrée et adaptée pour des enfants 10 ans. On dispose d’un matériel déjà préparé », a fait savoir Me Cardinal.
À tour de rôle, selon leur disponibilité, les procureurs du DPCP de Victoriaville, Me Cynthia Cardinal, Me Michel Verville, Me Laurier Harton et Me Maude Tessier, ont animé les leçons en classe.
Conclusion du projet
En matinée, mardi (14 mai), les jeunes participants ont vécu leur dernière leçon, un procès simulé. « Le point culminant, c’est le procès criminel, car au travers des leçons, on leur explique quels sont les acteurs du système judiciaire, mais aussi la différence entre une conséquence provenant des parents et une conséquence criminelle », a indiqué Me Cynthia Cardinal.
Tous ont pris place dans la salle d’audience 1.02, la plus grande du palais de justice de Victoriaville. Certains parents aussi ont répondu à l’invitation pour assister à la représentation.
Chaque élève avait un rôle à jouer : juge, accusé, avocat, greffière et membre du jury. Un jeune garçon d’âge mineur faisait l’objet d’accusations de possession d’une arme dans un dessein dangereux et d’avoir dissimulé une arme, à savoir un pistolet.
Le procès a été tenu. Puis les membres du jury se sont retirés pour entamer leurs délibérations pendant que Me Cynthia Cardinal et Me Michel Verville en ont profité pour répondre aux questions, non seulement des jeunes, mais aussi des parents présents.
Quelle est la formation nécessaire pour devenir avocat ou greffier, comment devient-on juge et comment s’effectue la sélection d’un jury? Voilà quelques-unes des questions adressées aux procureurs.
Le constable spécial Michael Mercier, responsable de la sécurité au palais de justice, a expliqué, pour sa part, ce qui se passe avec les personnes détenues, lesquelles sont prises en charge par les agents des services correctionnels.
Par ailleurs, les jeunes jurés, comme cela survient fréquemment dans les procès avec jury, ont adressé une question à la juge avant de retourner à leurs délibérations.
Les jurés, qui n’étaient pas tous sur la même longueur d’onde au départ, en sont finalement parvenus à un verdict unanime : le jeune accusé a été déclaré coupable sur les deux chefs d’accusation.
La jeune juge a alors fait savoir que la cause était reportée dans un mois pour les observations sur la peine.
Une fois l’audience terminée, une visite du palais de justice a été proposée aux élèves qui ont pu découvrir une autre salle d’audience, de même que les bureaux du greffe et ceux du DPCP.
L’expérience, bref, a été une réussite. « L’enseignante nous disait avoir bien apprécié, les enfants aussi. Ils étaient attentifs et même très allumés. C’est un beau projet. On espère avoir la chance de le refaire l’an prochain », a conclu Cynthia Cardinal.