Un Princevillois survit grâce à un cœur mécanique

Il n’a que 48 ans. Mais Martin Melançon de Princeville est passé bien près de la mort en raison d’un virus ou d’une bactérie au cœur. Aujourd’hui, il récupère lentement d’une importante intervention à cœur ouvert. On lui a installé un cœur mécanique, faisant ainsi du Princevillois, semble-t-il, le premier individu de la région muni d’un tel appareil. Des personnes comme lui, le Québec en compterait environ 75. Témoignage d’un combattant.

Martin Melançon travaille comme opérateur de charriot élévateur dans une entreprise de Princeville. Il s’était remis d’une opération, en décembre 2015, visant à lui enlever des tumeurs.

Voilà que le mauvais sort frappe un an plus tard. Martin Melançon traîne, depuis trois semaines, ce qu’il croit être une grippe ou un vilain rhume, mais il poursuit son travail. Jusqu’au 23 décembre. Cette nuit-là, avant la fin de son quart de travail, il avise son supérieur qu’il est à bout, qu’il doit quitter. «J’étais essoufflé, éprouvant de grandes difficultés à marcher», relate-t-il lors d’une entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net.

Le Princevillois se rend chez lui pour se reposer. Incapable toutefois de dormir véritablement. Il se rend à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska en fin de journée, vers 15 h ou 16 h. «J’avais des difficultés à respirer, mais au triage, on m’attribue le code 4», dit-il, admettant toutefois que l’attente n’a finalement pas été si longue.

«Ils m’ont gardé trois jours aux soins intensifs. On a détecté de l’eau sur mes poumons. Et puis, mon cœur s’est mis à descendre, ne fonctionnant qu’entre 5% et 10%», note-t-il.

Le 26 décembre, pense-t-il, Martin Melançon, en ambulance, file en toute urgence en direction de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).

«Au départ, on a évoqué la possibilité d’une greffe, mais mon cœur est trop faible. Il fallait donc opter pour le cœur mécanique. C’était ça ou le cercueil», confie-t-il.

Martin Melançon a donc subi une importante intervention chirurgicale le 17 janvier dernier. «Une opération à cœur ouvert qui a duré environ six ou sept heures», souligne-t-il.

Le personnel médical lui a installé un cœur mécanique, de sorte qu’il se retrouve avec une ceinture en permanence, munie de deux piles de chaque côté et d’un fil sortant du cœur.

Le Princevillois avoue avoir vécu certaines inquiétudes bien normales avant l’intervention. «Je me suis demandé si j’allais passer à travers», dit-il.

Martin Melançon a quitté l’IUCPQ, mardi après-midi, pour sa convalescence à la Résidence La Roseraie. «Je tiens à remercier les CLSC de L’Érable de Plessisville qui assume les coûts», précise-t-il.

Le nouveau détenteur d’un cœur mécanique s’attend à une convalescence d’environ un mois avant de rentrer à la maison et de faire l’objet d’un suivi par le personnel du CLSC.

«Je suis un combattant, j’ai remonté quand même très vite», signale-t-il.

Martin Melançon pourrait être contraint de vivre longtemps avec son cœur mécanique. «Tant que mon cœur n’est pas assez solide, une greffe cardiaque serait trop risquée», explique-t-il.

Dans sa condition actuelle, le Princevillois doit se soumettre à une importante médication fort coûteuse aussi, d’autant que son entreprise ne souscrit à aucun programme d’assurance collective.

Martin Melançon a besoin d’aide, lui qui commence à peine à toucher ses prestations d’assurance maladie, sans compter que les comptes continuent d’entrer. «Je n’ai jamais rien demandé. Ça allait bien, on travaillait, mais j’ai vraiment besoin d’aide», indique le père d’un garçon de 10 ans.

Un collègue de travail a laissé entendre qu’il allait mener une collecte. À Sherbrooke, sa belle-fille aussi a entrepris de faire sa part.

De plus, les personnes intéressées à donner un coup de main à Martin Melançon peuvent le faire en se rendant sur https://www.gofundme.com/donnez-pour-martin-et-sonia.

La vie continue

Martin Melançon n’entend pas se laisser gagner par le découragement. «Je dois foncer, je n’ai pas le choix, dit-il. Il faut vaincre les obstacles.»

Quand il ira mieux, le Princevillois aimerait bien pouvoir reprendre son emploi.

En attendant, Martin Melançon, par son cri du cœur, souhaite sensibiliser la population, faire connaître ce qu’est un cœur mécanique. L’épreuve qu’il traverse lui a ouvert le cœur, a transformé sa vision de la vie.