Un nouveau dirigeant pour le café-resto Le Gavroche

Lancé en 2008 par Jean-Michel Trapeaux et des membres de sa famille, le Café-resto Le Gavroche, bien ancré dans une maison centenaire du centre-ville de Victoriaville, a maintenant à sa tête un nouveau propriétaire, Nikola Hidalgo.
Pas si nouveau, au fond, puisque depuis son arrivée au restaurant en 2012, il a, dès l’année suivante, entrepris peu à peu d’acquérir des parts de l’entreprise.
Jusqu’à l’entente finale conclue le 15 mai avec Jean-Michel.
Après sa formation en hôtellerie et restaurant au Collège Mérici de Québec, Nikola Hidalgo a toujours œuvré en restauration. “Le domaine m’a toujours intéressé depuis que j’ai commencé, d’abord au restaurant Luxor, puis au défunt restaurant L’Olive Rouge et au Manoir du lac William à Saint-Ferdinand, confie-t-il. J’ai vécu une belle évolution, je suis allé ainsi chercher de l’expérience un peu partout. J’ai occupé diverses fonctions, surtout la gérance de salle de restaurant.”
Mais pas question pour lui de toucher à la cuisine. Il compte sur un homme de confiance, le cuisinier Jacques Béliveau, également actionnaire, pour assumer la gestion de la cuisine. “Avec sa grande expérience de plus d’une quarantaine d’années, il constitue un allié précieux”, souligne-t-il.
Nikola Hidalgo trouvait important de prendre la relève. “C’était important pour moi de continuer, surtout que nous avons connu une belle évolution. Le Gavroche est bien ancré au centre-ville. Il s’est bâti une bonne crédibilité et une solide réputation. Je ne voulais pas que ça se termine”, exprime-t-il.
Retraite
Jean-Michel Trapeaux a fondé ce restaurant de cuisine française avec sa fille Stéphanie et son frère Christian.
Il se souvient des cinq premières années alors qu’il habitait au dernier étage de la maison. “J’y consacrais beaucoup de temps. C’était le prix à payer pour maintenir le resto. J’ai fait fi de ceux qui disaient qu’on n’allait pas tenir plus de six mois ou un an. Ça m’a motivé pour leur dire : regardez-moi bien aller! Aujourd’hui, c’est mission accomplie, dit-il fièrement. Le Gavroche entame sa 18e année.”
Pour Jean-Michel, le moment d’une retraite bien méritée était arrivé, d’autant qu’il avait déniché une bonne relève.
“Je savais bien que mes enfants n’allaient pas suivre mes traces et je n’en suis pas déçu. La vie est ainsi faite, philosophe-t-il. Cependant, je suis bien content que Nikola, fils de mon grand chum que j’ai connu alors qu’il avait cinq ans, prenne la relève.”
“Nico, il est jeune, il a de l’énergie, poursuit Jean-Michel. Et faut pas se le cacher maintenant à Victoriaville, Le Gavroche, si ce n’est pas le numéro un, c’est bien près. Les gens l’aiment le restaurant.”
Situé en plein centre-ville, observe Nikola, le Carré 150 avec ses spectacles procure un bon achalandage.
Au fil du temps, La Gavroche, rappelle Jean-Michel, a fait l’objet de différents travaux. “Il a vécu une transformation. Mais on a toujours conservé la même vocation.”
Côté gastronomie, observe Nikola, l’établissement mise sur la stabilité. “Parfois on apporte de petites nouveautés, mais on garde nos plats. Les gens aiment ce qu’on fait.”
Avec son expérience de plus de trois décennies en restauration, Jean-Michel Trapeaux sait bien que la clientèle à Victoriaville est plutôt conservatrice. “Il ne faut pas trop changer les choses, note-t-il. Les gens disent que ce serait bien d’essayer quelque chose de nouveau, mais ils reviennent finalement à leur plat.”
Avec sa douzaine d’employés, La Gavroche attire non seulement une clientèle de Victoriaville et sa région, mais aussi de l’extérieur.
“Les gens qui viennent de l’extérieur, ce n’est pas la clientèle habituelle, signale Jean-Michel, mais les gens sont agréablement surpris de notre cuisine style bistrot français.”
Pour le moment, Nikola Hidalgo n’envisage pas de grands changements. “Ce qui est important pour nous, c’est de conserver la qualité des produits, du service, la convivialité. On essaie de privilégier la simplicité, la qualité et le bon goût. Et on y met un peu d’amour dans tout cela”, observe-t-il.
Reste qu’il n’est pas fermé aux nouvelles idées. “Je suis toujours à l’écoute. Il faut savoir si c’est fonctionnel, si ça convient. C’est important, l’évolution. Si tout reste routinier, tu perds l’essence, le challenge, le petit thrill, mais tu dois garder tes valeurs sûres, les clients l’exigent.”
À 38 ans, Nikola Hidalgo l’affirme : “Je suis là pour longtemps. Je vais toujours tout faire pour continuer.”
“Il est là pour rester”, renchérit Jean-Michel.