Un demi-siècle d’existence pour les Éleveurs de porcs du Québec

ÉLEVAGE. Il y a 50 ans, le 11 août 1966, alors que la production commençait à peine à s’organiser, des éleveurs ont mis sur pied sur une association provinciale. Aujourd’hui, les Éleveurs de porcs du Québec représentent 3400 membres répartis dans huit groupes régionaux, dont le Centre-du-Québec qui compte quelque 400 producteurs. Le tiers d’entre eux se retrouvent dans les Bois-Francs et L’Érable.

L’industrie porcine a dû traverser des moments difficiles, a rappelé le président du syndicat des producteurs de porcs du Centre-du-Québec, Yvan Fréchette. «Chaque jour est un combat. Le prix au Québec demeure tributaire du prix américain, a-t-il souligné. On a traversé certaines crises entre 2009 et 2012. Puis, 2014 a été une année exceptionnelle, 2015 a été une bonne année et on peut dire que 2016 sera une année correcte. En comparaison avec la période de crise, nous sommes heureux aujourd’hui avec un prix moyen qui reste en place.»

L’élevage de porcs, une production bien marginale à ses débuts, a connu une forte croissance. «Nous sommes fiers d’être la plus importante production non contingentée sans programme et qui exporte dans 125 pays un produit de qualité», a fait valoir M. Fréchette en entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net.

Questionné sur l’évolution de l’industrie au cours de ces 50 ans, Yvan Fréchette note que les éleveurs de porcs québécois ont su développer une bonne génétique porcine. «Tant pour la performance zootechnique que pour la qualité de la viande», a-t-il signalé.

Les producteurs de porcs, par ailleurs, ont compris aussi l’importance du marketing. «Nous nous sommes adaptés, a-t-il dit. Nous consacrons un budget annuel pour améliorer le marketing, pour faire connaître notre produit aux consommateurs.»

Avec les années, on a pu observer une nouvelle tendance, selon le président du syndicat des producteurs de porcs du Centre-du-Québec. «Le porc, considéré jadis comme un produit de commodité, s’est ennobli. Les réputés chefs qu’on voit à la télé ne se gênent pas proposer des recettes à base de porc», a-t-il confié.

Des défis

Les producteurs québécois de porcs continueront de relever des défis au cours des prochaines années.

La question du bien-être animal constitue l’un d’eux. «Les producteurs centricois ont bien l’intention de prendre ce virage qui nécessitera des investissements. On a ainsi écouté les citoyens pour répondre à leurs demandes. À force de consultations et de négociations avec les différents partenaires, on veut faire en sorte que, d’ici 2024, que les porcheries correspondent à la vision du bien-être animal», a expliqué Yvan Fréchette qui entrevoit l’avenir de façon positive.

«On ne se dirige certainement pas vers une régression», a-t-il assuré, même si la situation n’est toujours pas facile, même si parfois certaines frontières peuvent se refermer. «Pour les producteurs, le mot résilience se trouve à côté de travail. On s’adapte bien, même si nous sommes un petit joueur. Nous faisons plus avec mieux, proposant toujours de la qualité pour répondre aux besoins des consommateurs.»

Le porc au Centre-du-Québec

Dans la région du Centre-du-Québec, le secteur porcin, avec quelque 400 producteurs, représente pas moins de 3385 emplois.

Il génère, dans la région, des retombées économiques de plus de 361 millions de dollars.

Des moments importants

Certains faits saillants ont marqué les 50 ans des Éleveurs de porcs du Québec, dont la publicité de la banane en 1986 démontrant, de façon simple et amusante, que le porc n’est pas une viande si grasse. Cette pub aura contribué à une augmentation des ventes et à un impact positif sur la crédibilité de la Fédération des producteurs de porcs.

Trois ans plus tard, l’organisation a entrepris un virage techno en lançant l’encan électronique, méthode novatrice de mise en marché virtuelle et centralisée.

En 1990, la Fédération a lancé son magazine Porc Québec contribuant au développement de l’expertise des éleveurs québécois.

Et puis, en 2012, les consommateurs peuvent se procurer un livre de recettes 100% cochon «Le cochon du museau à la queue» auquel 46 chefs ont collaboré.

Les éleveurs de porcs du Québec

3400, le nombre de producteurs

-2,55 milliards $, les retombées économiques générées par le secteur porcin au Québec

-26 500, le nombre de personnes qu’emploie la filière porcine

-70%, pourcentage de la production porcine québécoise exportée