Un amour qui dure… 71 ans plus tard!
Un moment plutôt rarissime! Un couple de Sainte-Clotilde-de-Horton a récemment célébré ses 71 ans de vie commune. Bertrand Verville et Françoise Fleury-Verville se sont, en effet, épousés le 23 août 1952 en l’église d’Arthabaska. Le www.lanouvelle.net a rencontré les doyens de la communauté, 71 ans, jour pour jour, après le début de leur grande aventure.
À même leur résidence de Sainte-Clotilde-de-Horton, en plein cœur du village, l’homme et la femme, natifs tous deux d’Arthabaska, se racontent.
Françoise est issue d’une famille de 20 enfants, dont 12 filles. « Je l’ai connue parce que je travaillais voisin d’eux autres chez mon beau-frère. Je regardais par-dessus le clos », relate Bertrand, en riant, ajoutant que Françoise et une de ses sœurs allaient au restaurant Pellerin à Arthabaska. « On s’y rencontrait là souvent », précise-t-il.
« Nous avions 19 ans au début de nos fréquentations. L’amour s’est développé au fur et à mesure », souligne Françoise.
Cet amour a porté fruit : 11 enfants, dont deux qui sont décédés. La grande famille s’est agrandie au fil du temps avec la venue de 20 petits-enfants. Et un 24e arrière-petit enfant est en route.
Après la célébration de leur mariage, le couple a d’abord exploité une fermette dans le 9e rang d’Arthabaska avant d’habiter quelques années à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Bertrand Verville a travaillé, à ce moment, dans une entreprise, Sintra. Mais il a vite compris que ça n’était pas fait pour lui.
Provenant lui-même d’une famille de cultivateur, il s’est mis à la recherche d’une terre qu’il trouvera dans le 5e rang de Sainte-Clotilde-de-Horton. C’était à l’automne 1958.
« On cherchait une ferme et on l’a trouvée ici. Ça a adonné comme ça. Ça aurait pu être n’importe où ailleurs, mais on ne l’a pas regretté. On avait une belle terre pas de roches », raconte-t-il.
Le bâtiment de ferme était en place. Mais Bertrand Verville y a effectué des travaux. « Ça avait besoin de réparations. Je ne l’ai pas payée tellement cher », se souvient-il, ajoutant qu’il a aussi construit deux porcheries.
L’homme et sa femme ont bien aimé leur vie à la campagne. La ferme a été une affaire de famille. « Elle était bien vaillante, souligne Bertrand. Elle s’occupait des vaches, moi des cochons. Et les enfants s’occupaient de la terre. Il y en avait de l’ouvrage. »
On ne peut passer non plus sous silence la cabane à sucre. « On a la chance d’avoir bâti une cabane à sucre pour avoir notre salle. On y tenait toutes nos fêtes. Nous sommes des gens assez fêteux dans la famille, mais sans prendre un coup, assure Bertrand. Ça s’amuse. Ça chante. Ça menait du train dans la cabane. »
Aujourd’hui, la cabane appartient à la ferme Landrynoise de Saint-Albert. « Mais si on veut, on y a toujours accès. Ce n’est donc jamais un problème quand on veut y aller », note le nonagénaire.
Un des fils du couple a repris la ferme en 1985. Et c’est en 1998 que Bertrand Verville et Françoise Fleury-Verville ont emménagé dans leur maison de la rue Principale à Sainte-Clotilde-de-Horton.
Retraité de la ferme, Bertrand, habile en mécanique, profitait de son atelier derrière la maison pour réparer des moteurs de tracteurs à gazon, de tondeuses, notamment. « J’ai toujours fait de la mécanique, je ne suis jamais allé au garage. »
« Il a souvent joué au monsieur patenteux », signale son fils Yvan.
La vie, la vie
Comme tout le monde, les doyens de Sainte-Clotilde ont vécu des hauts et des hauts.
Il y a bien eu quelques tempêtes, note l’une des filles. « Mais, en gros, ça a bien été », témoigne Bertrand Verville.
« Nous n’avons aucun regret, ajoute Françoise. On n’avait jamais pensé se rendre à 71 ans. Il me semble que ça ne fait pas si longtemps quand on regarde en arrière. Le temps passe vite. Oui, on se considère privilégiés, ce n’est pas tout le monde qui se rend là. »
Ils sont privilégiés, fait remarquer l’une des filles, de pouvoir vivre dans leur maison, d’être toujours autonomes et lucides à 100%. « Mais nos enfants nous aident beaucoup », précise Bertrand qui conduit toujours son automobile.
Le couple n’a pas le temps de s’ennuyer, observe Françoise. « Il y a toujours un enfant qui vient faire son tour », dit-elle.
Bertrand et Françoise prennent aussi plaisir à sortir, à voir du monde. S’ils prennent leur déjeuner et leur repas du soir à la maison, tous les midis, par contre, ils se rendent au restaurant, soit au Canadien à Notre-Dame-du-Bon-Conseil ou chez Lucky à Saint-Albert.
Le jour, Bertrand Verville profite de son quadriporteur pour se balader dans le village, effectuer de petites commissions à l’épicerie, par exemple, ou aller cueillir le courrier à la poste.
Au début, cependant, le quadriporteur ne l’enchantait pas. « Quand on le lui a offert le premier coup, rappelle Karine, il ne voulait rien savoir. Il m’avait dit de le rapporter. Finalement je l’ai laissé ici. »
« Et maintenant, il ne peut plus s’en passer », mentionne Yvan.
Le côté social a toujours été bien présent pour les doyens de Sainte-Clotilde. « On a longtemps suivi des cours de danse et de personnalité. On a toujours sorti nous autres. Le social a toujours été important », exprime Bertrand qui n’a pas hésité à s’engager dans son milieu.
Il a été président du club de l’âge d’or et conseiller municipal. Il fait également partie de ceux à qui on doit le centre communautaire. « J’y ai travaillé. On s’est inspiré de Saint-Valérien », se souvient-il.
La question de la vie en résidence pour aînés, par ailleurs, a déjà été évoquée, mais tant qu’il en sera capable, le couple entend demeurer confortablement dans son nid.
Françoise, quand même, ne s’opposerait pas à délaisser la maison pour une résidence. « À notre âge, c’est quelque chose entretenir une maison et faire à manger », note-t-elle.
Mais Bertrand n’est pas encore prêt pour cette autre étape de vie. « On a trop de capacités encore pour s’en aller là. Et puis on a de l’aide de nos enfants. »
La fête
Tous les ans, la famille célèbre l’anniversaire de mariage de Bertrand Verville et Françoise Fleury-Verville.
Ce fut le cas, une fois de plus, le samedi 19 août. Tenues chez Karine Verville à Saint-Samuel, les célébrations ont réuni pas moins de 70 personnes.
La fête a commencé en après-midi pour se poursuivre avec un souper méchoui et prendre fin avec un feu d’artifice. « Ça a été toute une fête! L’émotion était très forte », commente Bertrand.
Même les députés de la région ont tenu à souligner ce fait d’armes. L’élu d’Arthabaska Eric Lefebvre leur a rendu hommage en leur remettant un certificat.
« Vous pouvez réellement être fiers de ces 71 années d’amour, de partage, de tendresse, de respect et d’aventures. Il s’agit d’un amour se voulant précieux et sincère. C’est ensemble que vous avez su traverser les années tout en vous épanouissant en compagnie de vos proches. C’est un réel privilège de souligner ce splendide accomplissement », a-t-il formulé.
Le député fédéral de Richmond-Arthabaska, Alain Rayes leur a également décerné un certificat d’anniversaire. « Que de chemin parcouru, écrit-il, depuis votre engagement. Au fil des ans, vous avez partagé, avec sagesse et complicité, des moments de grandes joies et traversé des périodes plus difficiles. Vous êtes une véritable source d’inspiration pour tous les gens qui vous entourent. Que santé et bonheur vous accompagnent! »
Les célébrations du 19 août ont, par la même occasion, permis de souligner les anniversaires de cinq de leurs filles pour leur 40e, 41e, 44e et 46e anniversaire de mariage. Comme quoi l’amour, c’est du solide chez les Verville!