Un 40e pour le PQ : pour le souvenir et pour l’avenir
Le voeu de l’ex-député péquiste Jacques Baril a été exaucé lui qui souhaitait, tout haut, que l’on souligne de quelque façon le 40e anniversaire de l’accession du Parti québécois au gouvernement. L’élection partielle dans Arthabaska le 5 décembre en a constitué le plateau.
Quelque 80 personnes ont assisté à la fête organisée dans une salle de l’hôtel Le Victorin, Jacques Baril y retrouvant de vieux amis, des partisans de la première heure. Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, est aussi revenu dans Arthabaska, tant pour souligner l’anniversaire, saluer M. Baril ainsi que le député François Gendron siégeant depuis 40 ans à l’Assemblée nationale ainsi que le candidat Jacques Daigle.
Par les photos projetées, les échanges, les discours, on a bien sûr ravivé des souvenirs. Mais c’est pour l’avenir que, successivement, MM. Lisée, Gendron et Baril se sont adressés aux militants. «Le passé est garant de l’avenir, a déclaré Jacques Baril. J’aimerais que la population se rappelle, pas tant de moi, mais de ce que le gouvernement du Parti québécois a fait pour Arthabaska.»
Il a évoqué ce sommet économique qui a fait naître la première corporation de développement communautaire au Québec, la formation des MRC, la création du CLSC. Il a dit que si c’est le député libéral qui avait inauguré le CIFIT, «j’avais fait tout le travail».
Et si l’indépendance du Québec n’est pas venue, «on a fait l’indépendance de notre région», rappelant que c’est sous un gouvernement du Parti québécois qu’est née la région Centre-du-Québec.
Le double mandat du PQ
Le chef Jean-François Lisée a aussi puisé dans le passé du Parti québécois pour dire qu’il avait transformé le Québec, à faire en sorte qu’il soit plus riche, plus diversifié, plus inclusif, plus fier de lui-même. «C’est le parti de trois générations.» Il a conclu son discours en disant qu’il y avait une chose que le Parti québécois n’avait pas faite, l’indépendance du Québec.
«Et c’est justement ce qui rend aujourd’hui la tâche encore plus exaltante. On a un double mandat, celui de remettre le Québec sur les rails en chassant ces libéraux toxiques et sur ces rails se rendre à bon port au pays du Québec. On commence lundi sur le chemin des victoires.»
De la belle «maudite» politique
Le doyen de l’Assemblée nationale, François Gendron, était aussi de la fête. Il se souvient qu’en 1976, il prenait congé pour «quelques semaines» de son poste d’enseignant afin de porter la bannière du Parti québécois. Il a rendu hommage à son ex-collègue, Jacques Baril, pour dire qu’il avait fait de la belle «maudite» politique, étant vrai, déterminé, authentique. «Il nous parlait de son monde.»
Le Parti québécois a ses défauts, a-t-il dit, mais il a joué «franc». «On voulait servir le Québec au lieu de se servir.» Il a aussi dit que la déroute du PQ en 2014 est attribuable à «de multiples gaffes, comme des décisions brouillonnes qui ont fait qu’on ne se reconnaissait plus».
Dans son langage coloré, il dit que si le «monde est si mêlé», c’est entre autres parce que chaque jour, au moins une «trentaine de commentateux font de la politique… sans avoir été élus».
François Gendron dit que «De Jacques (Baril en 1976) à Jacques (Daigle en 2016)» c’est possible à condition de cultiver les valeurs de franchise, de loyauté, de sincérité, d’authenticité.
Et il croit aussi que le Parti québécois porte encore un «maudit beau projet» qui n’est pas passéiste, celui d’un Québec moderne et sympathique.