Tournevent confie ses souvenirs à Archives Bois-Francs

Le Biquet, le Chèvre fin, le Chèvre noir, le Feta tradition… tous ces produits de Tournevent ont malheureusement disparu des tablettes. De cette épopée ayant pris naissance rang Hince à Chesterville et qui a duré 30 ans (1976 à 2005), il ne reste que souvenirs dans l’esprit de ceux et celles qui y ont œuvré… et leurs archives.

Les fondateurs de Tournevent, René Marceau et Lucie Chartier, résidant actuellement à Waterville et en voie de déménager à Sherbrooke, viennent de remettre trois boîtes de leurs souvenirs à Archives Bois-Francs. René Marceau s’est déplacé au local d’Archives situé au Cégep de Victoriaville pour déposer ses trois boîtes, signer la convention de donation et évoquer les grands moments de ce qu’il aime appeler l' »aventure Tournevent ».

Il tenait à ce que ses archives demeurent dans les Bois-Francs là où Tournevent a pris naissance en 1976, à l’époque des « gentlemen-farmers ». Lui, sociologue de formation, elle, travailleuse sociale, se sont d’abord attelés à l’élevage de la chèvre laitière. Une fromagerie artisanale finira par naître, produisant plusieurs variétés de fromage de lait de chèvre qu’elle vendait tant au Québec qu’ailleurs et qui lui ont valu de prestigieuses reconnaissances. À Drummondville, Tournevent a même embouteillé du lait de chèvre, le transformant également en yogourt et en beurre.

L’aventure Tournevent a pris fin en 2005, alors que Damafro a acquis la fromagerie et déserté le bâtiment du rang Hince (la marque Tournevent subsistera quelque temps) et que Liberté a acheté la laiterie drummondvilloise. Damafro et Liberté seront plus tard absorbées par de plus gros joueurs de l’industrie laitière.

« Ce serait plate qu’il ne reste rien des trente ans de Tournevent », répond René Marceau, lorsqu’on lui demande ce qui l’a incité à céder ses documents à Archives Bois-Francs. « Pour la suite du monde », ajoute-t-il. Ses archives pourront servir bien sûr aux gens du monde agroalimentaire, aux personnes qui s’intéressent à la gestion collective, aux coopératives, à l’industrie laitière, à la fabrication artisanale. Parce que bien au-delà des produits auxquels quelque 40 personnes ont travaillé, Tournevent a fait figure de pionnier à plusieurs chapitres, en créant, notamment, une coopérative de travailleurs actionnaires, René Marceau étant également le fondateur du Syndicat des producteurs de chèvres du Québec. 

Les boîtes de Tournevent recèlent toute une panoplie de documents, comme des revues, des bottins d’éleveurs, des étiquettes des produits Tournevent, des coupures de presse, de rares exemplaires des revues Chèvre Québec, des bulletins Tournevent express démontrant l’importance que l’entreprise vouait aux communications, tant à l’interne qu’à l’externe. Archives Bois-Francs détient également un exemplaire de l’ouvrage détaillé de plus de 300 pages qu’ont écrit Lucie et René au printemps 2021, relatant toute l’histoire de Tournevent, ses exploits et ses tourments, sa manière de faire… et d’être.

Ce don à Archives Bois-Francs constitue une très belle nouvelle, a commenté la présidente Catherine Vaillancourt. « Ces archives viennent enrichir le portrait archivistique de la région, par le volet agricole bien présent et plus particulièrement l’agriculture alternative. Elles intéresseront tout autant la génération actuelle que les générations futures. »

Pour en savoir davantage sur Archives Bois-Francs, on compose le 819 758-6401, poste 2351 ou plus facilement encore en écrivant à info@archivesbf.org. L’organisme à but non lucratif conserve ses trésors documentaires au sous-sol du centre de documentation du Cégep de Victoriaville.