Toujours sans électricité depuis 12 ans

CHESTERVILLE. Le courant, le vrai, celui d’Hydro-Québec, ne passe toujours pas dans ce segment du rang Roux de Chesterville, là où résident, Louis Auclair et sa conjointe. Maintenant âgé de 62 ans, le Chestervillois lance un appel, un ultime reconnaît-il, afin que la société d’État répare ce qu’il appelle une erreur. «J’ai un problème unique et aberrant. Nous vivons en l’an 2015», a écrit M. Auclair, espérant l’électricité depuis 12 ans.

Il tente de nouveau de se faire entendre d’Hydro-Québec, ayant, à la main, écrit une lettre à la société d’État avec copies conformes au député de Drummond-Bois-Francs, à la MRC d’Arthabaska, à des médias nationaux ainsi qu’aux responsables de différentes émissions de télévision de Radio-Canada et de TVA.

La Nouvelle Union avait raconté, en novembre 2011, l’histoire de ce couple résidant dans la seule portion du rang Roux qui n’est pas électrifié. (http://goo.gl/BHg06v)

M. Auclair rappelle qu’il demeure à 3 kilomètres du village… à 0,9 kilomètre du réseau. En entrevue au téléphone (cellulaire), il répète que sa condition serait acceptable s’il habitait au fond des bois, mais ce n’est pas le cas.

Selon les estimations qu’Hydro-Québec lui avait présentées en 2012, il en coûterait autour de 54 000 $ pour électrifier ce bout du rang Roux, le secteur n’étant habité toute l’année que par M. Auclair. La société d’État lui refilerait la facture, ce qu’a toujours refusé le résident. «Je suis prêt à payer pour le branchement du rang à ma maison, mais c’est tout. Voyons, c’est une route rurale comme tous les autres rangs! J’y aurais droit au même titre que n’importe quel autre citoyen d’un rang rural!», s’indigne M. Auclair. Il ajoute que la Municipalité de Chesterville l’a toujours appuyé, mais n’a jamais voulu payer cette facture.

Il mise sur les récents changements à Hydro-Québec pour la relancer.

Il est encore plus inquiet qu’il ne l’était il y a quatre ans.

«On ne rajeunit pas», dit-il. Il n’est pas malade, mais se préoccupe du sort de son épouse s’il devait disparaître. Parce que chauffer son logis, l’éclairer, actionner la pompe de son puits artésien à l’aide d’une génératrice, représentent une corvée quotidienne, impensable pour sa conjointe de 55 ans.

Comme en 2011, il se chauffe au bois, mise sur des panneaux solaires et sur une génératrice pour recharger une série de batteries.

Il a fait froid, très froid cet hiver et M. Auclair peut témoigner à sa manière que le soleil n’était pas souvent au rendez-vous, devant constamment se rabattre sur sa génératrice pour réalimenter ses batteries.

En 2011, après de vaines démarches entreprises auprès d’Hydro-Québec, il avait adressé une plainte à la Régie de l’énergie, demandant s’il était normal qu’un citoyen se retrouve ainsi «oublié» par la société d’État. La Régie lui avait répondu qu’elle ne pouvait intervenir dans ce cas particulier.