Tas d’abrasifs : les élus de Saint-Norbert-d’Arthabaska font preuve d’une certaine ouverture
SAINT-NORBERT-D’ARTHABASKA. Questionné, de nouveau, par des citoyens concernés par cet amoncellement d’abrasifs aménagé à proximité de leurs résidences de la rue Landry, le conseil municipal de Saint-Norbert-d’Arthabaska a manifesté, mardi soir, une certaine ouverture.
«On regarde d’autres options pour l’an prochain. On reconsidère tout ça présentement», a indiqué le maire Alain Tourigny lors de la période de questions de la séance du conseil municipal.
Une nouvelle venue à Saint-Norbert-d’Arthabaska, Suzanne Duchaine, résidente depuis l’été dernier, a manifesté sa grande déception vis-à-vis l’emplacement de la réserve d’abrasifs près de son domicile.
Elle a vécu les travaux d’aménagement. «Ça débute à 7 h le matin. Et j’aimerais vous voir souvent cet hiver chez moi quand les camions viendront à 3 h dans la nuit, a-t-elle lancé au maire Tourigny. Ça ne fait aucun sens de faire ça en plein village près des résidences.»
La nouvelle résidente a dit souhaiter aussi que des citoyens puissent participer aux travaux d’analyse de ce dossier avec les élus. «Nous allons d’abord en parler avec les conseillers pour vérifier leur intérêt à travailler avec des citoyens», a répondu le maire de Saint-Norbert-d’Arthabaska.
Les soeurs Lise et Pierrette Boisvert, concernées de près, elles aussi, ont fait notamment fait valoir leur inquiétude pour le bruit, dénonçant aussi l’obstruction de leur vision par l’imposant tas d’abrasifs. «Quand l’amoncellement va diminuer, votre vision va revenir, a d’abord souligné le maire Tourigny. Et s’il y a des modifications à faire l’an prochain, nous les ferons.»
Mais pour la saison hivernale qui approche, les citoyens devront s’y faire. «C’est ainsi fait pour cet hiver. On a un service à donner aux citoyens», a rappelé le maire.
Les discussions ont aussi tourné autour d’un autre terrain qui aurait pu, selon les citoyennes, recevoir le dépôt d’abrasifs. «Ce n’est pas une solution pour nous, a rétorqué Alain Tourigny. Il se situe en zone verte. On ne peut le morceler. Il faudrait l’acquérir au complet, une facture qui pourrait grimper à 250 000 $. C’est trop onéreux pour nous.»
Et puis, le conseiller Frédéric Gamache a fait valoir ces autres coûts importants pour la Municipalité pour remettre le terrain en état à la suite d’un arrêt de l’usage.
Un autre citoyen a, quant à lui, voulu savoir le nombre nécessaire de voyages de camions remplis de sable pour constituer la réserve actuelle. «Entre 150 et 175 voyages», a indiqué un conseiller.
Interrogé sur le sel entreposé dans le bâtiment agricole à côté de l’amoncellement, le maire a répondu qu’effectivement, la Municipalité payait une location mensuelle au propriétaire.
Rencontré par le www.lanouvelle.net une fois la séance terminée, le maire de Saint-Norbert-d’Arthabaska a souligné que les élus ne peuvent faire tout ce qu’ils veulent, devant observer plusieurs règlementations, environnementales et autres.
Sensibles, par exemple, à la question du bruit, les élus ont aménagé le site pour réduire les impacts sonores de manière à ce que les camions n’aient pas à faire marche arrière, éliminant ainsi le signal sonore de prévention.
«Auparavant, quand la réserve d’abrasifs se situait en plein village chez M. Caouette ou encore près du centre communautaire, aucune plainte de bruit n’a été signalée alors que des citoyens habitaient à proximité», a précisé le maire Tourigny.
«Mais on analysera d’abord ce qui se passera cet hiver», a confié le maire au cours de la soirée.
En début de séance, le maire Tourigny avait fait savoir que ce dossier, en 2014, avait le plus occupé et préoccupé les membres du conseil, un dossier qui fait l’objet de discussions depuis quatre ans.